Dans le monde de l’aide au développement, la mise en place d'évaluations est récente et s’est généralisée pour tous les acteurs qui mènent des programmes, politiques et autre stratégies d’aide. De manière générale, l’évaluation revêt pour les acteurs de l’aide deux fonctions: rendre des comptes à leurs financeurs (l'État, les particuliers, etc) et tirer des leçons pour améliorer leurs politiques, programmes et projets d’aide futurs.
L’évaluation porte ainsi en elle de lourds enjeux, d’où l’importance pour les acteurs de déterminer quelle méthode d’évaluation permet le mieux de « saisir » l’impact des actions qu’ils mènent. C’est donc sur cette question des méthodes d’évaluation que se polarise principalement les débats, et il est intéressant de noter que s’il est investi par les « praticiens de l’aide », des économistes « académiques » y font aussi entendre leur voix, opposant souvent à la vision globale « de terrain » des praticiens, leur approche scientifique, jusqu’à créer une nouvelle science, l’économie du développement.
Nous allons dans cette section retracer les discussions et échanges d’arguments entre ces différents acteurs et voir plus en détail les controverses liées à chacune des quatre grandes méthodes d’évaluation existantes, à savoir les évaluations décentralisées, les évaluations stratégiques et méta-évaluations, et enfin la dernière née, polarisant à elle seule la plupart des débats : les expériences aléatoires.