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Untitled.jpgInterview de Pierre Le Ruz

Pierre Le Ruz est le président du CRIIREM, il est docteur en physiologie animale, expert européen en nuisances électromagnétiques et en radioprotection. Il est également l’auteur de livres et publications sur les effets biologiques des radiations non-ionisantes. Il est Fondateur du CEPEM (Centre d’Etude en Protection Electromagnétique) et directeur scientifique de l’ABPE-Recherche (Association Biologie Prospective Environnement). Le Dr le Ruz est également expert européen à la cité de Valence.

Vous pouvez retrouver l'entretien dans son intégralité et en format PDF ici. 

Voici une synthèse de l'entretien

Contexte :

Dans son communiqué de presse du 22 septembre 2007 le Centre de Recherche et d’Informations Indépendantes sur les Rayonnements Electromagnétiques (CRIIREM) déconseille l’emploi des lampes fluo-compactes en tant que lampes de chevet ou de bureau.

Cet avis a été publié par le CRIIREM sur la base d’une expérimentation menée en Espagne par l’association ARCA IBERICA : les mesures faites à courte distance (à 5 cm de la source) auraient mis en évidence sur certaines lampes des valeurs de champs électromagnétiques supérieures à la valeur prescrite par la recommandation du 12 juillet 1999 du conseil de l’Europe relative à la limitation de l’exposition du public aux champs électromagnétiques (de 0 Hz à 300 GHz).

Entretien :

Pour aboutir aux conclusions présentes dans le communiqué, le Criirem s’est appuyé sur une enquête menée en collaboration avec des médecins. Ceux-ci ont donné l’alerte après avoir constaté un dérèglement du pacemaker de certains de leurs patients : le CRIIREM après enquête sur les lieux a dénoncé les lampes fluo-compactes, LBC, comme responsables de ces problèmes.

Le CRIIREM, de concert avec l’association espagnole Arca Iberica entreprend une étude en chambre anéchoïque, conçue pour n’avoir ni échos ni rayonnement. Au cours de cette étude, il utilise des lampes basse consommation de tous types. Même s’il existe un facteur extérieur correspondant à 0,3 v/m que les chambres anéchoïques ne peuvent pas supprimer, lorsque les lampes étaient placées à 10, 20, 30 cm de la sonde utilisée, on obtenait des fréquences qui allaient de 83 à 400 v/M. Supélec a confirmé ces mesures ensuite, or la norme européenne (traduite en droit français par un décret de 2002) interdit de dépasser 87 v/m.

Pierre Le Ruz constate alors que « c’est hors norme pour la santé». Avec une lampe à incandescence par contre, le bruit de fond se maintient à 0,3 v/m. La polémique est lancée.

Une étude est alors entreprise concernant les éléments techniques qui constituent la lampe fluo-compacte. Pierre Le Ruz en les démontant découvre « une usine à gaz ». La lampe fonctionne grâce à du mercure, dont le Dr Le Ruz a pointé le caractère nocif tout en maintenant qu’il n’était pas spécialiste, il s’intéresse donc plus particulièrement au ballast. Le ballast émet des ondes qui ne sont pas filtrées, à cause de la mauvaise qualité du blindage du culot de la lampe, ou de l’absence pure et simple de blindage.

La qualité médiocre de ces lampes est soulignée par Pierre Le Ruz, qui en réfère à l’ADEME concernant le problème des rayonnements émis par la lampe.

Un dispositif de réunions avec les principaux acteurs de la controverse se met alors en place, la conclusion des ces débats, qui impliquent le CRIIREM, l’ADEME, l’AFSSET, le syndicat de l’éclairage, l’AFE et les fabricants, étant d’obtenir un protocole de mesure (résultats : printemps 2010) qui mettrait en évidence le caractère nocif ou non des lampes fluo-compactes.

Le principal désaccord dans cette controverse porte sur la validité des mesures effectuées par le CRIIREM et Arca Iberica. Le CRIIREM incrimine principalement la nocuité des lampes à 30cm et en dessous, les autres acteurs et en particulier l’ADEME et l’AFSSET affirment que les instruments utilisés pour effectuer ce type de mesure à moins de 30 cm n’existent pas.

 Le Dr Le Ruz souligne le mensonge infligé au grand public concernant ces lampes, il vise aussi particulièrement les personnes électro-sensibles, et rapporte des exemples de cas très concrets de personnes touchées par les ondes des ampoules fluo-compactes.

Il soulève également une dualité du problème assez peu soulevée par les autres acteurs et méconnues du grand public : les rayonnements produits par les lampes nuisent selon lui à la santé des personnes mais aussi au fonctionnement des appareils électriques et électromagnétiques.

Les enjeux à venir sont les résultats du protocole bien sûr mais plus généralement l’évolution technique de la lampe. Le Dr le Ruz souligne en effet que la nocuité des ampoules provient de ses composants (le mercure par exemple) mais aussi de la médiocrité de sa conception, liée à la sous-traitance de la fabrication (en Asie du Sud-Est par exemple). Par conséquent, il ne nie pas les possibilités d’évolution positive de la lampe, et d’un danger moindre pour les consommateurs.

Il mentionne par ailleurs une technologie alternative digne de remplacer les lampes fluo-compactes : les LED, et effectue un parallèle entre les LBC et les vaccins contre la grippe A : elles ont été fabriquées et doivent donc être distribuées et vendues, mais elles ne vont pas durer.

 

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