Il est très clair sur ce graphique que les sites d'information dominent. Toutefois, autour du site atoute.org, beaucoup de blogs se retrouvent et se citent entre eux. Les forums sont assez dispersés. En regardant de plus près les sites d'information, en dehors de Sciences et Avenir qui est à l'origine de la controverse et qui est spécialisé dans les sciences, les autres sites auxquels il est fait référence sont des sites assez généraux comme 20minutes, lepoint ou lemonde. Les sites d'actualité de la santé sont moins nombreux et moins cités même si par exemple psychomedia se détache un peu. Cette dernière catégorie a aussi plus tendance à citer directement Sciences et Avenir plutôt qu'un autre média. L'encyclopédie wikipedia fait référence à cette controverse mais est souvent citée dans le cadre de définitions, son rôle est donc à minorer.
Le professeur Bégaud est à l'origine d'une étude épidémiologique sur l'éventuel impact des benzodiazépines sur le déclenchement de la maladie d'Alzheimer. Toutefois il fut très vivement critiqué par les autres chercheurs lorsque les premiers résultats parurent dans la revue de vulgarisation scientifique Sciences et Avenir avant d'être corrigée par ses pairs. En effet, il y a un processus très particulier à suivre avant de publier une étude scientifique afin d'éviter les imprécisions voire les erreurs. Par ailleurs, plusieurs ont expliqué que prouver un effet de causalité avec des statistiques était impossible même si on peut essayer de s'approcher de la vérité.
La démarche de cette étude est plutôt l'investigation de nouveaux moyens ou de moyens inexploités pour traiter la maladie d'Alzheimer. Les auteurs s'appuient sur des études antérieures qui s'intéressaient aux effets neuro-protecteurs de certains médicaments envers les ischémies cérébrales (c'est à dire une diminution de l'apport sanguin dans certains tissus, entraînant des lésions aux conséquences variables suivant leur localisation et leur gravité). Concernant la maladie d'Alzheimer et les benzodiazépines, l'hypothèse des auteurs s'appuie sur les éléments suivants. Une partie des symptômes de la maladie sont dus à une sur-excitation du glutamate qui est un neurotransmetteur. Or les benzodiazépines mimeraient l'effet d'un inhibiteur de ce glutamate : le gamma-aminobutiric acid (GABA). Le but de cette étude épidémiologique est donc de voir si les benzodiazépines pourraient avoir un effet protecteur envers la maladie d'Alzheimer. L'étude se fait par l'examen d'une cohorte à différentes dates avec un recul de 3 ans.
Les auteurs trouvent un moins grands nombre de démences chez les personnes prenant des benzodiazépines, ce qui selon eux va dans le sens de leur hypothèse de départ. Ils pointent cependant l'incohérence avec les effets secondaires des benzodiazépines (perte de mémoire, …), mais suggère que d'après leurs résultats,une utilisation modérée pourrait être bénéfique.
Cette étude est très critiquée par les autres qui estiment qu'elle est probablement construite sur un biais appelé « depletion of the susceptible ».
Etude réalisée par le département de
pharmacologie de l'université Bordeaux 2, par l'unité U 330 de l'Inserm, et par deux centre de recherches au Canada. La démarche de cette étude est d'approfondir la recherche vis-à-vis du paradoxe entre l'étude de Fastbom de 1998 et les effets secondaires des benzodiazépines qui ressemblent aux symptômes de la maladie d'Alzheimer. L'étude se fait par l'examen d'une cohorte à différentes dates avec un recul de 8 ans.
Les auteurs trouvent un risque relatif de démence plus fort chez les anciens consommateurs de benzodiazépines. Mais ne trouve pas d'association entre démence et prise actuelle de benzodiazépines, ce qui suggère que c'est un usage sur la durée et antérieur qui aurait un impact sur la démence.
Le principale biais de l'étude est le biais protopathique puisqu'on ne sait pas si les benzodiazépines sont prescrites car la maladie est déjà là et entraîne des dépressions et des insomnies, ou si ce sont les benzodiazépines qui induisent l'entrée dans la maladie d'Alzheimer. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer la possible influence des benzodiazépines sur la maladie d'Alzheimer : Les benzodiazépines altèrent l'activité cognitive connue pour protéger de la maladie d'Alzheimer. Cette altération des facultés cognitives pourrait être une explication du plus grand nombre de démences chez les consommateurs. Une autre hypothèse est que les BZD rendent plus visibles les symptômes de la maladie, et donc leur diagnostic, sans pour autant influencer le développement de la maladie.
L'association entre prise de benzodiazépines et maladie d'Alzheimer ou démence, est un sujet étudié dans une branche particulière de la science qui est l'épidémiologie. Les recherches menées en épidémiologie sont fondées sur des observations de population et des outils statistiques, elles tentent ici de voir si la consommation de benzodiazépines peut avoir une influence sur le développement de démences, dont la maladie d'Alzheimer.
Six études traitant de cette influence sont sorties avant celle du professeur Bégaud, c'est un champs très particulier de la recherche scientifique, qui intéresse de petits groupes de chercheurs dans le monde. La première étude dirigée par un chercheur suédois J. Fastbom a été publiée en 1998. Son but était de trouver de nouveaux médicaments contre Alzheimer, une hypothèse biologique lui a fait penser que les benzodiazépines pourraient protéger de la survenue de cette maladie. Réalisés sur une cohorte, les résultats montrent effectivement que la prise des benzodiazépines est associée avec une diminution du risque de développer Alzheimer. Les cinq études réalisées par la suite ont cependant des résultats inverses et critiquent celle de Fastbom, sur l'hypothèse d'un biais de construction appelé « depletion of the susceptible ». Les auteurs des autres études appuient leur démarche sur une vaste littérature scientifique décrivant les effets secondaires des benzodiazépines, et en particulier le déclin cognitif. Ce déclin cognitif sur le court-terme à des effets très similaires aux symptômes de la maladie d'Alzheimer, d'où l'idée que les benzodiazépines pourraient influencer la démence.
La deuxième étude est parue en 2002, elle a été réalisée par R. Lagnaoui dans l'unité Inserm U 330 de l'université de Bordeaux dirigée par le professeur Bégaud. Elle montre une association positive entre prise de benzodiazépines et maladie d'Alzheimer. R. Lagnaoui a également dirigé la troisième étude au Canada. Celle-ci trouve aussi un lien entre benzodiazépines et maladie d'Alzheimer, mais ce lien n'est pas statistiquement significatif, on ne peut donc pas le considérer comme valable. La quatrième étude et la cinquième étude ont été réalisées à Taïwan par l'équipe du docteur Wu. Leur originalité est d'être réalisées à partir d'une base de données numériques, elles trouvent ainsi que la sixième étude, une augmentation du risque de la maladie d'Alzheimer avec la prise de benzodiazépines.
Sur six études, quatre ont donc des résultats statistiquement significatifs montrant que la prise des benzodiazépines est associée à une augmentation du risque de la maladie d'Alzheimer. Il est cependant très difficile pour les chercheurs de conclure que les benzodiazépines influencent l'entrée dans la maladie d'Alzheimer. De nombreux facteurs viennent limiter leurs résultats. Certains sont dus aux difficultés même de la réalisation d'une étude épidémiologique :
-le petit nombres de personnes disponibles dans une cohorte, et donc la difficulté à généraliser les résultats.
- La difficulté de contrôler toutes les co-variables : des facteurs qui pourraient être à l'origine de la prise de benzodiazépines, de la maladie d'Alzheimer, ou des deux.
- Une différence de définitions suivant les études, en particulier pour l'exposition aux benzodiazépines (long-terme, court-terme, actuel, ancien, …)
- Une différence de résultats qui amène parfois les chercheurs à formuler des conclusions légèrement différentes.
La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. Elle fut initialement décrite par le médecin allemand
Alois Alzheimer (1864-1915).
DÉFINITION
Maladie neurodégénérative, progressive, irréversible - perte de la mémoire - perte des fonctions cognitives (aphasie, apraxie, agnosie) - atrophie cérébrale - dégénérescence neuro-fibrillaire - plaques séniles.
de l'écriture (dysorthographie), du mouvement (apraxie), de l'humeur (anxiété, dépression, irritabilité), du sommeil (insomnie) et par la suite de troubles liés à l'alimentation (amaigrissement).
Cette maladie est étroitement liée au vieillissement des personnes. Elle peut néanmoins être détectée plus précocement, chez les personnes âgées de moins de 60 ans. Les femmes sont généralement plus touchées que les hommes.
présente deux formes de lésions cérébrales :
- des plaques séniles dues à la synthèse de substance amyloïde
- une dégénérescence neuro-fibrillaire (DNF) ou accumulation intra-neuronale de fibrilles
D'autres mécanismes interférant avec l'activité neuronale ont été identifiés : accroissement pathologique de la mort cellulaire (apoptose), mécanismes inflammatoires, stress oxydatif…
Mais la principale difficulté rencontrée par ces étude est le biais protopathique. Celui-ci apparaît de plus en plus flagrant avec l'avancée des connaissances sur la maladie d'Alzheimer, puisqu'on sait aujourd'hui qu'elle peut commencer à se développer dix à douze ans avant que l'on puisse la diagnostiquer, et qu'on pense par ailleurs que la dépression et l'insomnie peuvent être des symptômes avant-coureurs sur cette période de dix à douze ans.
Enfin, les études épidémiologiques ne peuvent pas démontrer le phénomène biologique qui pourrait être à l'origine de l'association entre augmentation du risque de développer la maladie d'Alzheimer et la consommation de benzodiazépines. Elles ne se concentrent en effet que sur des symptômes extérieurs, observés sur la population. De plus les études qui trouvent effectivement une association entre benzodiazépines et Alzheimer n'ont pas d'hypothèse pour le phénomène biologique sous-jacent, ou bien cette hypothèse n'a pas été développée par d'autres branches de la recherche.
Toutes ces faiblesses poussent les auteurs de ces études à appeler à chaque fois pour de nouvelles recherches qui permettraient de vérifier un point ou un autre, elles sont aussi les principaux éléments qui permettent de contester ces résultats. Cependant l'ensemble des chercheurs qui trouvent un lien positif entre prise de benzodiazépines et augmentation du risque de maladie d'Alzheimer pointent l'importance de leurs résultats en terme de santé publique. Pour eux s'il s'avérait que les benzodiazépines induisent effectivement l'entrée
dans la maladie d'Alzheimer, ce serait un enjeu majeur de santé publique, aux vues de la très grande consommation de benzodiazépines chez les personnes âgées et de la gravité de la maladie d'Alzheimer pour l'individu et la société. Leurs résultats sont à consolider, mais la tendance qu'ils trouvent entre benzodiazépines et augmentation du risque d'Alzheimer les poussent à préconiser la prudence dans la prescription de benzodiazépines chez les personnes âgées.
Cette étude est réalisée au Canada, et dirigée par la même chercheuse, R. Lagnaoui que celle de 2002 réalisée à Bordeaux. Le but est d'essayer de préciser et d'apporter des données par rapport à l'étude réalisée en 2002. Il s'agit de nouveau d'une étude contrôlée, c'est à dire avec un ou plusieurs sujets témoins pour un sujet testé.
Les résultats statistiques ne trouvent pas d'association entre démence et usage actuel de benzodiazépines, et montrent un lien non statistiquement significatif d'une augmentation de 50% entre risque de déclin cognitif et ancienne consommation de benzodiazépines.
L'absence de lien significatif entre consommation de benzodiazépines et augmentation du risque de démence, peut-être due selon les auteurs à plusieurs limites de l'étude. Tout d'abord la faiblesse de la taille de l'échantillon qui ne permet pas pour des raisons techniques d'avoir des résultats significatifs. Ensuite le fait que dans les anciens usagers de benzodiazépines, les consommateurs sur le court terme et sur le long terme soient mélangés.
L'étude cherche à savoir si les dommages cognitifs causés par les BZD sont permanents, où s'ils diminuent avec de longues périodes d'interruptions. Les auteurs testent l'hypothèse que l'effet des benzodiazépines sur la maladie d'Alzheimer serait réversible. Cette étude épidémiologique s'inscrit à la suite d'une étude clinique qui tendait à montrer ces résultats.
Les auteurs trouvent que le risque de démence et d'Alzheimer diminue graduellement avec un arrêt prolongé de la prise de benzodiazépines. Selon leurs résultats, après un arrêt de 3 ans, le risque de développer une démence est de nouveau celui d'un non-consommateur de benzodiazépines. De plus, après la division de leur échantillons en plusieurs catégories de consommateurs, les chercheurs de cette études trouvent qu'un arrêt d'un an suffit pour résorber le risque d'un consommateur léger
de benzodiazépines, mais que trois ans ne suffisent pas pour un grand consommateur. L'étude ne permet pas cependant, de savoir si une durée plus longue d'arrêt des benzodiazépines permettrait de résorber ce risque chez les grands consommateurs. Les auteurs regrettent de plus le nombre trop faible de grands consommateurs ayant arrêté les benzodiazépines sur une durée suffisamment longue. Ils trouvent donc que le risque de démence est plus élevés chez des consommateurs actuels de benzodiazépines, que chez les consommateurs ayant arrêté depuis longtemps.
Le principal biais possible de cette étude est une fois encore le biais protopathique. Les limites dues à l'utilisation d'une base de données numériques sont les mêmes que lors de leur première étude.
Beaucoup de patients se sentent rassurés lorsqu'ils obtiennent finalement une prescription et pour certains maux un simple placebo suffit même.
L'étude réalisée par le Professeur Bégaud et son équipe se rattache à cette dernière catégorie…
Etude réalisée par le département de psychiatrie de Far Eastern Memorial Hospital, à Taïwan. Le but de l'étude est d'apporter des améliorations sur les incertitudes des études précédentes qui selon les auteurs sont principalement dues à des problèmes de méthodes. Ils proposent de définir la prise de benzodiazépines sur le long terme comme une prise d'au moins 6 mois sur une période de un an. Les données utilisées sont différentes des études précédentes, il ne s'agit pas d'examens personnalisés de membres d'un échantillon, mais de l'utilisation d'une banque de données d'un système d'assurance de santé Taïwanais, concernant 97 % de la population. Ils ont travaillé sur des données qui vont de 1997 à 2004.
Les auteurs trouvent un risque plus important de démence pour les consommateurs de benzodiazépines sur le long terme. De plus, ils décrivent une tendance à avoir un risque qui augmente avec la durée et la dose de la prescription. Donc un lien entre les doses et les réactions des sujets.
Les principaux biais de l'étude sont le biais protopathique car la durée de l'étude n'est pas suffisante, et également les biais dus à l'utilisation d'une base numérique de données : celle-ci n'est vraiment sensible qu'aux cas de démences graves et il y a donc un risque de passer à côté des cas de démences légers et moyens. D'autre part les chercheurs n'ont pas les moyens de vérifier comment les benzodiazépines sont prises dans la réalité, il ne disposent que des
prescriptions des médecins. Ils ne peuvent donc pas affirmer que les benzodiazépines cause une augmentation du risque d'Alzheimer mais seulement constater une tendance.
Un lien causale pourrait selon eux être expliqué par une hyperpolarisation des membranes cellulaires, qui réduirait la plasticité synaptique et les capacité de la mémoire. La deuxième hypothèse aurait un lien avec la réduction des récepteurs aux BZD.
Le professeur Bégaud a cru bon de lancer une alerte sur l'association entre benzodiazépines et maladie d'Alzheimer car il estime que c'est une priorité de santé publique. La majorité des études sur le sujet insistent de leur côté sur la pertinence de leurs résultats en matière de santé publique. S'il peut arriver dans d'autres champs scientifiques qu'un chercheur considère ses travaux comme ayant un intérêt public, il existe un lien particulier entre épidémiologie et santé publique qu'il est intéressant de noter dans le cadre de cette controverse.
Les politiques de santé publique ont pour objectifs d'améliorer la santé et le bien-être de l'ensemble de la population ou de groupes importants de celle-ci. La recherche scientifique et médicale est un outil à la fois d'évaluation de la santé et de la répartition des maladies à l'échelle de la population, et un outil de décision pour les autorités publiques. En effet en produisant les connaissances scientifiques et médicales, la recherche indique aux politiques quels sont les dangers auquel est exposé
la population, et quelles sont les priorités en matière de recherche. Pour prendre des décision en santé publique, trois types d'informations sont nécessaires :
- A l'échelle de l'individu (influence des caractéristiques personnelles généralement inscrites dans le substrat biologique et des comportements des individus sur leur santé)
- L'effet de l'environnement (influence des produits industriels rares ou de consommation courante, des produits alimentaires, de la pollution, des médicaments, etc.)
- L'effet des institutions ( relevant directement du système de soins lui-même, de ses choix stratégiques et de son usage par la population).
Les études épidémiologiques s'intéressent à produire les informations de la deuxième catégorie. De par sa nature cette discipline recherche des déterminants de santé ou des facteurs de risques à grande échelle. Il existe donc une affinité particulière entre épidémiologie et santé publique. Des travaux en sociologie de la santé montrent
que cette affinité tend à se développer avec l'évolution des politiques de santé publique, et le développement des politiques de prévention et d'éducation. Le but de ces nouvelles politiques est en effet de réduire, avant la survenue de la maladie, les facteurs de risques qui peuvent l'aggraver. Par exemple, réduction dans la population de la consommation de cigarettes pour réduire le nombre futur de cancers du poumon. Depuis les années 1980 il s'est constitué en France une culture de l'épidémiologie où celle-ci est reconnue légitime pour alerter les pouvoirs publiques, et les orienter vers l'action. Dans ce contexte on comprend mieux la mission d'alerte des pouvoirs publiques dont se sentent investis les épidémiologues, puisque celle-ci est fortement liée à leurs objets de recherches. Ici les différentes études portent sur un lien possible entre démence et consommation de benzodiazépines, suite aux associations qu'ils trouvent les chercheurs attirent l'attention des pouvoirs publics, même si de nouvelles études sont nécessaires pour consolider leurs résultats.
Bernard Bégaud est la principale personnalité scientifique de la controverse. Docteur en pharmacologie épidémiologique, nommé professeur hospitalo-universitaire, Bernard Bégaud a été chef de service hospitalier et a dirigé le Département de Pharmacologie du Centre hospitalier universitaire de Bordeaux de 1995 à 2003. Il a été doyen de l'une des facultés de médecine de Bordeaux de 1997 à 2002, puis a exercé les fonctions de président de l'Université Bordeaux II de 2002 à 2008. Bernard Bégaud est aujourd'hui directeur de l'unité de recherche INSERM U657 « Pharmaco-épidémiologie et évaluation de l'impact des produits de santé sur les populations ». Il est aussi président du département du transfert de la recherche et des finances de l'Université de Bordeaux, et soulève des questions de santé auprès du Ministre de la Santé et de l'Assemblée Nationale.
Directeur de l'étude à paraître voulant montrer un lien entre la consommation de benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer, il est persuadé que, de par son ampleur, on est face à un véritable problème de santé publique et veut de ce fait alerter les pouvoirs politiques et les opinions. Convaincu sur le plan scientifique, il a fait le premier pas pour que l'idée de l'étude soit publiée dans la presse de vulgarisation (par l'article de Guy Hugnet « Ces médicaments qui favorisent Alzheimer » du 28 septembre dans la revue Sciences et Avenir) avant suivre le protocole, à savoir de la soumettre à publication dans une revue scientifique. Cependant, quelques jours après la publication dudit article, il a annoncé par un communiqué de presse que ces propos n'avaient pas été compris et qu'il ne souhaitait réaliser aucune déclaration complémentaire.
Guy Hugnet est le rédacteur de l'article de Sciences et Avenir « Ces médicaments qui favorisent Alzheimer » du 28 septembre 2011, article considéré comme l'alerte de la controverse. Journaliste scientifique indépendant (enquêtes pour Le Point, Sciences et Avenir, Santé Magazine) et auteur de deux documents : Antidépresseurs : la grande intoxication (Le Cherche midi, 2004), Enfants sages sur ordonnance (Hugodoc, 2006), Guy Hugnet revient en 2010 sur le thème des psychotropes avec son ouvrage Antidépresseurs, mensonges sur ordonnance où tente de montrer les effets secondaires des antidépresseurs, et la dépendance qui y est liée. C'est donc en connaissance du sujet qu'il s'est entretenu avec le professeur Bégaud pour mettre un point un article sur le possible lien entre benzodizépines et maladie d'Alzheimer à sortir dans la presse de vulgarisation avant la publication dans une revue scientifique
« Dans dix ans, la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées toucheront 1,3 million de personnes en France » a annoncé cette année la Haute Autorité de Santé (HAS). 850 000 personnes sont actuellement concernées par cette maladie neurodégénérative, progressive qui déjà, dans les années 1980 était au coeur de « toutes » les attentions.
Les personnes âgées sont les premières atteintes : ces affections touchent une femme sur quatre et un homme sur cinq au-delà de 85 ans.
A la suite des deux premiers plans déployés à cet effet (2001-2005 et 2004-2007) et dans un contexte général de vieillissement de la population, le troisième plan national (2008-2012) entend fournir des efforts intenses pour améliorer la situation actuelle et « doter la France des moyens de relever ce défi tant médical que social et scientifique ». Sans contester pour autant les progrès permis par les deux premiers. Aucun traitement curatif n'est actuellement mis à disposition des malades en dépit de moyens favorables à l'amélioration de la qualité de vie des patients et de leurs aidants (médicaments, techniques de soins notamment).
Afin de financer ces mesures de prise en charge, le plan
Alzheimer 2008-2012 prévoit de dégager 1,6 milliard d'euros sur cinq ans. L'HAS rappelle que « parmi cette somme, 1,2 milliard d'euros sont prévus pour le médico-social, 200 millions d'euros pour la santé et 200 millions d'euros pour la recherche » . Plusieurs dizaines d'années ont été nécessaires pour aboutir en 2007 à la reconnaissance de la maladie d'Alzheimer comme « grande cause nationale ». Mais elle doit aussi être une priorité européenne.
Si c'est en partie le fruit des combats menés par des associations comme France Alzheimer, le Plan Alzheimer témoigne tout autant de l'engagement des pouvoirs publics. Lancé par le président de la République Nicolas Sarkozy le 1er février 2008, il réunit 44 mesures selon « trois axes majeurs » : « santé », « recherche » et « solidarité ». Autrement dit : améliorer la prise en charge des malades
et de leurs aidants par exemple via le maintien à domicile et la formation de personnels responsables des soins, soutenir les chercheurs et les médecins par la mise à disposition d'équipements sophistiqués, mieux informer le public afin de le sensibiliser et de promouvoir auprès de lui « une réflexion et une démarche éthique ». Une meilleure sensibilisation des particuliers permettant par ailleurs un diagnostic plus précoce de la maladie et ainsi une plus grande efficacité dans la prise en charge des personnes. A chacune des mesures est attribué un pilote en charge de « définir les actions nécessaires, de suivre leur bon déroulement et de coordonner des sous-pilotes » . A ce titre, la HAS est pilote de la mesure 15 qui vise à « améliorer les pratiques et l'utilisation des psychotropes ».
Titulaire d'un master en épidémiologie délivrée par l'université d'Harvard, Jean-Daniel Flaysakier est aujourd'hui journaliste spécialisé dans les questions « santé-médecine » à la rédaction de France 2 et créateur du bloc de santé http://www.docteurjd.com/.
L'étude n'ayant pas été encore publiée, le docteur Flaysakier ne se prononce pas dessus. Cependant, suite à la polémique créée par l'article de Guy Hugnet, Jean-Daniel Flaysakier doute de la sortie de l'étude dans une revue scientifique. Sans cette sortie, la véracité de l'étude ne saurait être démontrée, l'idée de la faiblesse de l'étude apparaît alors même si le professeur Bégaud et son équipe sont considérés comme une équipe sérieuse.
Le docteur Flaysakier se dit très étonné de la démarche du professeur Bégaud d'avoir parlé de son étude avec un journaliste de vulgarisation et d'avoir permis la publication de cet article. La publication des résultats de l'étude dans une revue de vulgarisation a créé un mouvement de peur dans la population et a ancré l'idée que les benzodiazépines donnent la maladie d'Alzheimer dans la pensée de la population. Jean-Daniel Flaysakier critique aussi le fait que le professeur Bégaud soit revenu sur ses propos peu après la publication de l'article.
Le but de cette étude britannique est d'évaluer le risque de développer une démence associée à la prise de benzodiazépines. Les auteurs essaient notamment de lever le biais protopathique. Ils appuient leur démarche sur les études déjà parues de Dr Wu, Lagnaoui et Fastbom, ainsi que sur des études pharmacologiques montrant les effets néfastes des benzodiazépines sur le cerveau. Il s'agit d'une étude sur une cohorte masculine examinée au cours de cinq entrevues sur une période de 23 ans. Pour dépasser le biais protopathique (causalité inverse), les auteurs étudient des sujets qui prennent des benzodiazépines, douze ans, voire entre treize et vingt-deux ans avant le début de la maladie. Ces périodes sont a priori suffisamment longues pour que les benzodiazépines alors prescrites, ne le soient pas pour des causes qui pourraient être les premiers symptômes de la maladie.
Les auteurs ne trouvent pas de lien de causalité inverse, l'association entre benzodiazépines et démence étant plus forte pour ceux qui consomment des BZD dans les phases précoces de l'étude ; que pour ceux qui en prennent dans les phases tardives. Ils n'arrivent pas cependant à trouver un lien entre gravité du risque de démence et dose de benzodiazépines consommées, lien que les études de Wu avait trouvé. Ceci peut-être du à la petite taille de leur échantillon qui est la principale limite de cette étude.
Mais les auteurs avancent une autre hypothèse qui pourrait expliquer ce résultat : s'il n'y a pas d'association entre la durée et l'importance des doses, ils se peut que l'augmentation du risque de démence suite à la prise de benzodiazépines ne touchent qu'une partie de la population, qui serait à la fois plus disposée à la consommation de benzodiazépines, et à la fois à la maladie d'Alzheimer. Dans cette situation les benzodiazépines chez ce groupe de la population pourraient soit favoriser la maladie d'Alzheimer, soit n'être qu'un marqueur bio-médical, soit les deux. Les auteurs ne peuvent se prononcer sur ce sujet.
Mr. Guy Hugnet est le journaliste qui a écrit l'article de Sciences et Avenir. Plusieurs éléments l'ont poussé à proposer au professeur Bégaud un article dans Sciences et Avenir. Il est d'une manière générale intéressé par les effets secondaires des psychotropes. Il a déjà écrit un livre et plusieurs articles sur le sujet. Mr. Hugnet est rentré en contact avec le professeur Bégaud à l'occasion d'une enquête pour un article sur l'affaire du médiator. Le professeur Bégaud lui a alors parlé de sa conviction au sujet <des benzodiazépines et de la maladie d'Alzheimer. On peut dire alors que plusieurs éléments rentraient dans les exigences de production et de diffusion d'un article de vulgarisation scientifique. Le professeur Bégaud était certain d'avoir un élément nouveau
(la levé du biais protopathique) qui concernait une grande part de la population, avec des effets potentiellement nuisibles. Il a donc semblé à Guy Hugnet que cet élément méritait d'être porté à la connaissance du grand public. D'autre part le Pr. Bégaud présentait des garanties de fiabilité bien que l'étude ne soit pas encore sortie. Il était reconnu dans le milieu scientifique et médical, et avait déjà publié de nombreux articles dans des revues scientifiques très sérieuse. Enfin d'autres études sur le sujet étaient déjà parues, ce qui assurait à Guy Hugnet une légitimité scientifique et des preuves « juridiquement recevables » pour publier.
Se basant sur ces éléments, Guy Hugnet a donc considéré qu'il était pertinent d'écrire un article de vulgarisation scientifique et il l'a proposé à Bernard Bégaud.
Une conviction
scientifique
La décision du Pr. Bégaud de faire paraître un article de vulgarisation scientifique repose d'abord sur la conviction scientifique que la nouvelle étude réalisée par l'unité U 657 de l'unité qu'il dirige à l'Inserm, lève enfin le biais protopathique qui était la limite principale des études précédentes. Alors que la première étude réalisée dans son unité (Lagnaoui et al. 2002) n'avait que 8 ans de recul, la nouvelle étude en a 20, elle n'aurait de plus pas les mêmes problèmes d'effectifs que l'étude de Gallacher (sixième étude). D'autres part les résultats vont dans le même sens que les 4 autres études qui trouvaient une association entre benzodiazépines et augmentation du risque d'Alzheimer. L'équipe de recherche de l'unité U 657 utilise un outil d'évaluation de la qualité des études qui est Newcastle Ottawa. Selon cet outil, ces 4 études sont mieux construites que celle qui montrait que les benzodiazépines pouvaient avoir un effet protecteur contre Alzheimer. Le Pr. Bégaud estime donc que les garanties scientifiques sont assez fortes pour intéresser les pouvoirs publiques.
Une volonté
politique
En tant que chercheur en épidémiologie, le professeur Bégaud est particulièrement sensible aux problèmes de santé publique, ou encore aux risques qui concernent une grande partie de la population. Alzheimer est une maladie qui touche de plus en plus de personnes, de plus en plus tôt, et la France est un des plus gros consommateur de benzodiazépines d'Europe, surtout chez les personnes âgées. Le fait que les benzodiazépines puissent avoir une influence sur la maladie d'Alzheimer lui semblait donc être un problème de santé publique majeure. Le professeur Bégaud apparaît déjà comme très concerné par le problème lors de l'audition à l'Assemblée nationale sur le bon usage des psychotropes en 2006. A cette inquiétude première, il a semblé au Pr. Bégaud que les pouvoirs publics ne s'intéressaient pas suffisamment au problème, notamment quand il a eu besoin de financements pour la poursuite de son étude. Il avait alors sollicité les pouvoirs publics mais n'avait rien réussi à obtenir, malgré l'existence d'un plan Alzheimer.
Quand il a acquis sa conviction scientifique que la nouvelle étude montrait une association benzodiazépines / Alzheimer dépassant le biais protopathique, il lui a alors semblé que son rôle était d'alerter l'opinion et surtout les autorités publiques sur un problème majeur et ignoré. Il a donc décidé de faire paraître un article dans Sciences et Avenir sans respecter le processus normal de publication d'une étude.
Depuis les années 1980, la maladie d'Alzheimer, maladie neurodégénérative, progressive et irréversible, impliquant non seulement la perte de la mémoire mais aussi celle des fonctions cognitives, inquiète : l'allongement de l'espérance de vie, mais aussi le Plan mis en place à cet effet de 2008 à 2012 l'ont placée au centre de l'attention. De fait, le Plan Alzheimer répondait à des besoins évidents : 850 000 personnes sont aujourd'hui directement touchées ; en 2020, 1,3 million seront concernées.
Le professeur Bernard Bégaud est sans doute un des plus fervents scientifiques à combattre leur prescription et leur consommation. C'est sur les premiers résultats d'une étude menée dans son unité Inserm, que le magazine Sciences & Avenir, dans un article au titre choc du numéro d'octobre 2011, fait l'état d'une situation d'urgence : « Ces médicaments qui favorisent Alzheimer ». L'auteur de l'article, le journaliste Guy Hugnet, évoque un véritable « coup de tonnerre dans le domaine de la santé publique ». Dès sa parution, l'information a été relayée, décomposée, analysée, reprise en tous sens par une « cohorte » de médias : 111 journaux et radios font ainsi circuler l'idée que chaque année, entre 16 000 et 31 000 cas d'Alzheimer seraient attribuables à ces traitements. Pour Bernard Bégaud, il s'agissait là d'un scandale de santé publique dont il fallait avertir les autorités publiques. Un article dans un journal de vulgarisation scientifique aussi lu que Sciences & Avenir aurait certainement plus d'impact que les multiples avertissements sans échos qu'il avait déjà lancés auprès des autorités, peu à l'écoute. Guy Hugnet, journaliste indépendant, en contact avec Bernard Bégaud depuis longtemps, était familier du sujet, ayant écrit plusieurs articles et ouvrages sur les psychotropes et les antidépresseurs. Il avait été, de plus, en contact avec Rajaa Lagnaoui, qui a travaillé avec Bernard Bégaud et qui en 2002 avait publié une étude sur ce même thème.
Malgré le battage médiatique et le grand écho de court terme que l'article de Guy Hugnet a connu, des répercussions sur le long terme sont incertaines. De fait, pour que les autorités publiques prennent le relai, il faudrait que l'étude paraisse, afin de clore la controverse journalistique, qui complexifie pour l'instant le débat scientifique : les résultats seraient validés (ou invalidés) par des experts. Si, pour l'instant, la controverse paraît endormie, elle pourrait ressurgir l'an prochain, lorsque les résultats de B. Bégaud pourront être vérifiés. Si la procédure « réglementaire » est suivie —à savoir une publication de l'étude dans une revue scientifique— les médias pourront alors relayer ses résultats, et la déformation des résultats pourra n'être imputée qu'à leur volonté de buzz, tandis que B. Bégaud bénéficiera du soutien d'experts (source de légitimité).
Si la controverse n'est pas close sur le plan scientifique, et si la question de savoir si les benzodiazépines ont ou non un effet sur la maladie d'Alzheimer n'est pas encore résolue, il semble qu'un deuxième débat se soit ouvert dans la sphère médiatique. En effet, si les scientifiques sont divisés, entre ceux qui ne savent pas si les benzodiazépines ont un impact sur Alzheimer et ceux qui croient en un impact positif sur la dégénérescence mémorielle, la non publication de l'étude du professeur Bégaud et la complexité du sujet suspendent quelques peu le débat.
C'est aujourd'hui surtout la légitimité de l'alerte lancée par le professeur Bégaud qui est mise en jeu : l'articledont il est à l'initiative se base sur une étude, qui n'est encore ni terminée ni parue… L'article apparaît donc pour certain comme une communication de son point de vue, et nullement comme un article scientifique basé sur des résultats avérés. Le journaliste Jean-Daniel Fleysakier, considère ainsi que toutes les étapes normales de la publication scientifique n'ayant pas été respectées, et en particulier la validation par un comité de relecture, l'article dans Sciences et Avenir tient plus d'un lobbying pour faire passer une idée, que d'une démarche scientifique. Pour lui cela est une raison de remettre en cause la fiabilité de l'étude, qui selon lui si elle était de qualité n'aurait pas eu besoin d'un tel battage médiatique pour être reconnue.
Si plusieurs étudess sont pourtant parues au préalable sur ce sujet, toutes ne donnent pas de résultats concordants, et toutes emploient des méthodes présentant des limites, et donc critiquables. Les pairs du professeur lui reprochent ainsi une mise en visibilité prématurée, dont l'écho fort (Science & Avenir est très lu et Bernard Bégaud bénéficie d'une crédibilité, avec déjà 70 études parues à son actif) a résulté en une certaine panique chez les consommateurs de benzodiazépines. Or ce phénomène d'affolement peut s'avérer dangereux, du fait des risques que représente un arrêt soudain d'un traitement aux benzodiazépines. L'alerte donnée par Bégaud n'est que plus critiquée dans la sphère scientifique du fait de la déformation induite par le format de production journalistique.
Cyril Lemieux évoque trois règles qu'un journaliste se doit de respecter : la « fourniture de preuves juridiquement recevables pour accuser », le « respect des formats de production et de diffusion », le « non-dépassement par la concurrence » . De fait, écrit « pour susciter l'intérêt », un article de vulgarisation scientifique prend facilement le ton de la dénonciation publique d'une faute, utilisant l'indicatif (« favorise »), plutôt que le conditionnel (« favoriserait ») par exemple, aggravant par là le phénomène de panique au sein de la population consommatrice de benzodiazépines, ce qui a été un autre reproche fait à l'article.
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Cette rencontre entre logique médiatique et scientifique et les reproches qui ont pu être adressés au professeur Bégaud peuvent expliquer en partie son changement de position. Guy Hugnet, dans l'interview que nous avons réalisée, évoque en effet la position paradoxale du professeur Bégaud : alors que son ton était volontairement accusateur dans les entretiens qu'il a eu avec le journaliste, il s'est rétracté quand la controverse s'est ouverte et qu'il a été mis en cause, assurant qu'il aurait souhaité plus de mesure. Le battage médiatique ayant suivi la parution de l'article de Guy Hugnet explique en partie ce retrait. Les médias ont en effet repris et amplifié les propos de cet article, exagérations et raccourcis ont été largement diffusés. Le sujet a alors pris une certaine autonomie échappant au professeur Bégaud qui voyait sa légitimité de scientifique affaiblie par un débat médiatique qu'il ne maîtrisait plus. D'où le retrait hors de la sphère médiatique.
«On est plus proche du lobbying ou de la recherche d'une pression pour faire passer l'idée plutôt que d'une démarche scientifique. Donc je pensais salutaire de le dire. »
JD Flaysakier
« L'idée que ces médicaments égal Alzheimer est ancrée. »
JD Flaysakier
« l'idée que ces médicaments « égalent » Alzheimer est ancrée de manière presque définitive.". »
JD Flaysakier
La consommation des benzodiazépines est excessive en France : « En 2010, 20 % de la population française a consommé au moins une fois une benzodiazépine ou apparentée » selon le rapport de l'Affsaps 2012. Ce même rapport précise que la France était en 2009 le « deuxième pays européen consommateur d'anxiolytiques (après le Portugal) et d'hypnotiques (après la Suède) ». Cependant, bien que très utiles, la consommation excessive de benzodiazépines expose à des risques importants. De ce fait, la communauté scientifique est divisée sur le bien-fondé de leur utilisation.
D'un côté, certains (les médecins en particulier) insistent sur leur utilité salvatrice dans les traitements d'urgence, ainsi que pour combattre les états anxieux, les troubles sévères du sommeil, les épilepsies, ou encore l'alcoolisme. De plus, leur dangerosité est moindre en comparaison aux barbituriques par exemple.
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Parallèlement, six études ont été menées sur un lien possible entre benzodiazépines et maladie d'Alzheimer. Bien que les résultats ne soient pas homogènes, le risque potentiel engendré par la consommation d'anxiolytiques et d'hypnotiques ne fait que rendre plus précautionneux les scientifiques non favorables à leur prescription excessive.
Le mauvais usage
des psychotropes en France, une conséquences
de la relation patients / médecins ?
La consommation des benzodiazépines en France, ainsi que des psychotropes est beaucoup plus élevée que dans les pays voisins européens. C'est un vrai problème pour de nombreux acteurs de la santé, le Pr. Dartigues qui a travaillé sur l'étude de R. Lagnaoui de 2002, nous a ainsi appris que la consommation française de ces médicaments est de 4 à 5 fois plus importante que la consommation anglaise ou allemande, et deux à trois fois plus que celle des des italiens ou des espagnols. De plus 30% à 32% des personnes âgées prendraient ces médicaments. Ces chiffres inquiètent les pouvoirs publics, ainsi que le témoignent le rapport sur le bon usage des médicaments psychotropes de l'assemblée nationale en 2006. Cette particularité française de la surconsommation de benzodiazépines peut-être rattaché de manière plus large à un problème de surconsommation et de sur-prescription de médicaments en France.
Selon certains cette surconsommation de médicaments est en partie due à la relation patients / médecins. Un cadrage important de cette relation patients/médecins considère que le patient est principalement responsable de cette sur-prescription car il est demandeur de médicaments, et serait prêt à changer de médecin si il n'obtient pas d'ordonnance lors d'une première consultation. Cependant d'autres facteurs peuvent être désignés comme responsables. Tout d'abord la prescription peut être vue comme une pratique ancrée dans l'exercice de la médecine en France. Dans une étude anthropologique des pratiques soignantes, la sociologue Anne Vega, constate ainsi un véritable optimisme de la part des médecins qui sont beaucoup plus convaincus du progrès thérapeutique et de l'efficacité des médicaments, que des effets secondaires néfastes. Cet enthousiasme est selon elle due à une lacune de la formation médicale, les médecins ne suivent en effet pas de formation en pharmacologie, et les industries pharmaceutiques sont de plus constamment présentes tout au long de leur formation. Il y a de plus dans le recours au médicament la volonté de soulager rapidement le patient d'où la prescription parfois abusive des benzodiazépines. A cela s'ajoute des facteurs institutionnels et en particulier le paiement à l'acte. Ainsi que le confirme le Pr. Dartigues, le paiement à l'acte accentue ce phénomène, car les médecins doivent surveiller leur temps. Il est alors beaucoup plus simple et rapide de prescrire une benzodiazépine, plutôt que de prendre le temps d'une écoute psychiatrique, ou d'un examen plus poussé pour déterminer la cause de l'angoisse ou de l'insomnie. L'abus de benzodiazépines en France est donc un problème particulièrement complexe, liés à de nombreux facteurs.
Dominique Dupagne est un médecin généraliste parisien, chargé d'enseignement de la médecine générale à l'université Paris VI, mais aussi auteur et consultant de l'édition médicale (La revanche du rameur, Vidal de la famille : le dictionnaire des médicaments), actionnaire et administrateur de la société pharmaceutique Vygon, membre du groupe médecine générale de l'Afssaps. Il est aussi le créateur et adminsitrateur du forum médical atoute.org.
Si le docteur Dupagne souligne le fait que les benzodiazépines doivent être prescrites dans des cas très particulier, il précise qu'on ne peut pas conclure une relation de cause à effet entre ces psychotropes et la maladie d'Alzheimer à partir de l'étude épidémiologique du professeur Bégaud.
En effet, selon Dominique Dupagne il y a un amalgame entre les relations de conséquences et les relations de corrélation dans la presse et dans la population, l'épidémiologie, étudiant des populations en les suivant sur du long terme, ne traite que les relations de corrélation.
Cependant, si la place du doute est présente dans la pensée du professeur Dupagne au niveau médical, l'usage des médias avant la publication dans une revue spécialisée est un usage totalement erroné qui n'aurait pas du avoir lieu. Cette utilisation pourrait d'ailleurs être la preuve de la faiblesse de l'étude. La publication de l'étude, avant la révision par une comité de lecture, dans la presse de vulgarisation a pu avoir des effets dangereux sur la population par un arrêt brutal du traitement.
Sciences et Avenir est un magazine mensuel français de vulgarisation scientifique créé en 1947. C'est ce journal qui a donné l'alerte sur la controverse présentée sur ce site par l'article « Ces médicaments qui favorisent Alzheimer » de Guy Hugnet publié le 28 septembre 2011. La directrice de la rédaction est Dominique Leglu, docteur en physique nucléaire et physique des particules. Quelques semaines auparavant la publication de l'article, Dominique Leglu aurait approuvé le discours du docteur Dominique Dupagne à la Tête au Carré sur France-Inter sur la confusion trop fréquente entre le lien statistique (retrouvé dans les études épidémiologique) et la corrélation. La publication d'un article affirmant donc un lien de corrélation entre les benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer dans son journal peut être surprenant.
Les benzodiazépines sont caractérisées par leur structure chimique cyclique associant une molécule de benzène et une molécule de diazépine (deux atomes d'azote).
Quelques chiffres sur les benzodiazépines
- Avec 134 millions de boîtes vendues en 2010 - soit 3,8% de la consommation totale de médicaments -, la France est le second consommateur européen de benzodiazépines. 50 doses définies journalières d'anxiolytiques pour 1000 habitants/ an, contre 80 au Portugal. Les anxiolytiques étant la substance la plus consommée au sein de cette classe de médicaments.
- On dénombre au total 22 substances : anxiolytiques, hypnotiques, myorelaxants et anti-épileptiques.
- Près de 60% des consommateurs de benzodiazépines sont des femmes, cette consommation augmentant avec l'âge.
- Entre 2000 et 2010, la consommation de benzodiazépines aurait légèrement baissé selon l'Afssaps (diminution de 1,8% par an).
Les benzodiazépines sont caractérisées par leur structure chimique cyclique associant une molécule de benzène et une molécule de diazépine (deux atomes d'azote).
Historique
- 1957 : découverte des benzodiazépines par Leo Sternbach, pharmacologue, et l'un de ses élèves Earl Reeder, alors tous deux chercheurs rattachés au laboratoire Hoffmann-Laroche
- Années 1960-1970 : début de commercialisation des benzodiazépines comme anxiolytiques et par la suite comme hypnotiques. L'une des conséquences de l'introduction de ces molécules sur le marché a été le déclin progressif des prescriptions de barbituriques.
- Années 1980 : certains professionnels de santé commencent à alerter le risque de dépendance associé à ce nouveau groupe de médicaments
Propriétés
- traitement des manifestations anxieuses sévères et/ou invalidantes. Exemple : Valium (diazépam).
- traitement des troubles sévères du sommeil (insomnies occasionnelles ou transitoires). Exemple : Stilnox (zolpidem).
- traitement des contractures musculaires douloureuses. Exemple : Myolastan (tétrazépam).
Législation : repères
En France, la prescription des somnifères et tranquillisants
est réglementée par l'arrêté du code de santé publique du 1er février 2001 qui vient modifier le précédent arrêté (1991). Il précise que la durée de prescription des anxiolytiques ne peut excéder douze semaines, tandis que les hypnotiques et médicaments contre l'insomnie ne peuvent être administrés au-delà de deux semaines.
Effets sur l'organisme
Les propriétés anxiolytiques, hypnotiques et myorelaxantes des benzodiazépines sont dues aux propriétés de leur action : ces molécules se fixent sur les récepteurs des neurotransmetteurs Gaba, ce qui renforce l'inhibition des neurones. La prise de benzodiazépines sur le long terme peut entrainer l'apparition de perturbations cognitives telles que la diminution de l'éveil et de l'attention ou encore des troubles liés au traitement de l'information. L'augmentation des accidents de voiture, des chutes et des fractures chez les personnes âgées ainsi que des cas de toxicomanie (détournement de l'usage premier du médicament) sont des conséquences souvent évoquées.
Mais l'usage sur le long terme de ces molécules peut induire une tolérance de l'organisme et l'apparition d'une dépendance physique et psychique forte. L'arrêt du traitement entraine la plupart du temps la manifestation de symptômes de sevrage.
L'état présent de la controverse témoigne des effets du passage de la sphère scientifique à la sphère des médias - vu précédemment. La controverse semble actuellement être « en suspens », en veille. Sa carrière n'est cependant pas condamnée puisqu'elle pourrait réémerger à tout instant sur la scène médiatique, notamment s'il y a publication de l'étude du professeur Bégaud. A ce titre, ni l'équipe de scientifiques, ni les journalistes ne sont ici les vrais détenteurs de cette décision: c'est dans un premier temps au comité de relecture de se prononcer sur les résultats. Un autre acteur devrait lui aussi prochainement jouer un rôle clé dans le dénouement de la controverse – s'il y en a un : le Groupe PGR-PEPI. Le groupe « Plan de gestion de risque – Etudes pharmacoépidémiologiques » est, comme l'a annoncé l'Afssaps, sur le point d'analyser les résultats de l'étude de l'équipe de Bordeaux – une fois qu'ils lui seront parvenus. Il pourrait même être amené à conduire de nouveaux travaux si les données ne sont pas concluantes. Pour l'heure, il n'a fait que constater que les informations disponibles ne permettent pas d'affirmer l'existence d'une association entre benzodiazépines et démence de type Alzheimer.
Le problème épidémiologique à la base de la controverse est complexe. Bien qu'il ait déjà fait l'objet de plusieurs travaux depuis les années 1990, des incertitudes persistent et aucun consensus n'a jusqu'ici été obtenu. Le champ scientifique et l'angle sous lequel la maladie d'Alzheimer est abordée dans ce type de travaux sont eux-mêmes réduits. Très peu, à l'exception des chercheurs spécialisés dans ce domaine, sont à même de se prononcer sur ces questions de manière rigoureuse et fiable. Cette complexité a d'ailleurs été à plusieurs reprises utilisée contre Bernard Bégaud.
Un chercheur, qui plus est épidémiologiste reconnu pour sa compétence, peut-il emprunter la voie médiatique « vulgarisatrice » et « simplificatrice » et contourner les sentiers scientifiques conventionnels, pour faire part d'une « découverte » - selon lui - majeure ? Alzheimer est, comme nous l'avons vu, un enjeu prioritaire en terme de santé publique, mais aussi une problématique économique et sociale clé. La légitimité de l'action de Bernard Bégaud d'alerter les pouvoirs publics ne doit pas ici être remise en question. Mais les conditions étaient-elles cependant réunies pour permettre la survie de la controverse dans l'arène journalistique ?
Face aux titres souvent racoleurs d'un bon nombre de médias, les Français s'inquiétèrent. Par ailleurs, chacun put découvrir que les benzodiazépines sont présentes dans la plupart des somnifères et des tranquillisants et en plus que les Français en sont les plus grands consommateurs. L'inquiétude monta mais les patients en firent surtout part à leur médecin plus qu'ils ne l'exprimèrent sur les forums. Toutefois, moins d'une semaine après les premières publications inquiétantes
sur un éventuel scandale sanitaire supplémentaire, les résultats inscrits dans Sciences et Avenir furent en majeure partie si ce n'est démentis, remis en question. Ainsi, les plus inquiets purent consulter des blogs voire des articles expliquant les raisons pour lesquelles rien de laisse présager d'une relation de causalité mais insistèrent néanmoins sur les effets secondaires des benzodiazépines qu'il faut essayer d'éviter.
Qui ?
Il est professeur des Universités - Praticien-Hospitalier en Epidémiologie, Economie de la Santé et Prévention et dirige l'équipe « Epidémiologie et Neuropsychologie du Vieillissement Cérébral » du Centre Inserm de l'Université de Bordeaux et est responsable du Centre de Mémoire de Ressources et de Recherche de Bordeaux.
Pourquoi rôle dans la controverse ?
Ils consacrent essentiellement ses activités d'enseignement et de recherches à la maladie d'Alzheimer et aux maladies apparentées (MAMA). Il est entre autres investigateur principal des cohortes populationnelles Paquid depuis 20 ans, 3C depuis 10 ans et AMI depuis un an.
Ses travaux de recherche sont portent notamment sur les conséquences en santé publique des MAMA et sur l'étude des facteurs de risque de ces affections.
Point de vue sur la controverse scientifique et médiatique
Pour lui, les benzodiazépines au minimum peuvent facilité l'apparition de la maladie
d'Alzheimer. Après, il est difficile de le prouver, épidiologiquement, car de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte et il est nécessaire d'avoir un suivi des patients sur une très longue durée pour pouvoir avoir des résultats fiables. D'où l'intérêt de la cohorte Paquid et de l'étude du professeur Bégaud.
S'il regrette que cette étude soit passée dans le domaine médiatique alors qu'elle n'avait pas été publiée parce que «une des règles de la science c'est que on ne médiatise que les résultats d'études qui ont été jugées par nos pairs», il pense qu'alerter les médecins sur le risque de donner des benzodiazépines est de toute manière une bonne chose puisque les benzodiazépines donnent des problèmes cognitifs.
Il souligne aussi l'importance du problème de la consommation de benzodiazépines 4 à 5 fois plus importante que chez nos voisins anglais et allemand et 2 à 3 fois plus que chez les espagnols et les italiens. Selon lui, la rémunération à l'acte et la
relation patient-médecin favoriseraient la prescription des benzodiazépines.
Retombée de la bulle médiatique : hypothèses multiples
Contrairement à l'affaire du Médiator, le cas des benzodiazépines ne s'est pas véritablement constitué comme un « scandale ». La retombée médiatique est d'ailleurs directement corrélée aux propriétés de cette classe de médicaments. Il avait déjà été laborieux d'imputer les troubles cardiaques observés chez certains patients consommant du Médiator à la prise de Benfluorex (maladies relativement fréquentes, notamment chez les diabétiques avec artériosclérose, même sans exposition à ce médicament). Il est d'autant plus complexe ici de prouver une association entre la prise de benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer. Les mécanismes au niveau du cerveau sont relativement inconnus. Tandis que dans le cadre du scandale du Médiator les médecins avaient pu observer quelques cas de valvulopathies chez les malades.
Par ailleurs, comme l'explique l'Afssaps dans son rapport du 16 janvier dernier, la consommation d'anxiolytiques et d'hypnotiques augmente avec l'âge. La maladie d'Alzheimer est elle-même étroitement liée au vieillissement, il est difficile de prouver que le décès des personnes âgées en consommant est indirectement du à la prise de benzodiazépines sur le long terme. Enfin, ces individus associent fréquemment sur une même période plusieurs traitements médicamenteux qui, combinés les uns aux autres, peuvent avoir des conséquences néfastes sur l'organisme.
Mais ce qui semble avoir joué davantage dans l'essoufflement de la controverse, est que les résultats de l'étude ne sont pas connus puisqu'elle est en cours d'analyse finale. Le manque de visibilité de la controverse repose principalement sur l'absence d'un support concret, d'une substance – à savoir les travaux conduits par l'équipe de Bordeaux. Sans elle, les médias ne font en soi que spéculer, que supposer. Le scandale n'a aucune chance d'apparaître comme « avéré » et à fortiori de devenir une affaire. Ce qui peut expliquer notamment l'aspect très localisé du sujet souvent cantonné à un encadré dans les journaux l'ayant relayé, excepté Sciences & Avenir – voir l'édition du 28 septembre 2011.
On peut supposer également que d'une certaine manière les multiples critiques vis-à-vis de l'article et de la démarche du Professeur Bégaud ont incité les journalistes et scientifiques à une plus grande prudence, « la règle qui s'impose à tout scientifique étant normalement de ne pas communiquer ou commenter des résultats dans ces conditions » comme l'a rappelé lui-même l'épidémiologiste dans un communiqué de presse suite à la parution de l'article de Guy Hugnet. Or le mécanisme d'« évaluation par les pairs » - peer review en anglais - est aujourd'hui presque sacralisé. Ce procédé représente pour beaucoup de chercheurs en sciences exactes et d'éditeurs de revues de bonne facture, la seule voie objective d'accès à une vérité scientifique. Les positions sur ce point là ne sont donc pas prêtes de changer puisque cette pratique est solidement ancrée dans la démarche scientifique. D'autant que le retentissement médiatique pourrait avoir des effets indésirables du fait d'une communication mal ciblée ou mal comprise, sur les malades consommant ou ayant consommé ces médicaments de manière justifiée.
D'autres sujets relatifs à Alzheimer sont par ailleurs traités en ce moment dans les journaux de « vulgarisation scientifique », notamment avec la découverte de nouveaux gènes dont les mutations pourraient jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie, ce qui en quelque sorte commande l'inscription d'une information dans « l'agenda médiatique ». Chaque information inédite permet aux journalistes de satisfaire les « règles pratiques de leur activité », notamment l'impératif de communication et la règle du non-dépassement par la concurrence.
Aussi, de nombreux acteurs ont des raisons de demeurer dans une forme de continuité d'usage des benzodiazépines (enjeux financiers à l'échelle des laboratoires…). Résultats qui n'arrangent pas non plus forcément les médecins – pour d'autres raisons - puisque ces molécules prescrites aux
patients sont difficilement remplaçables.
Enfin, l'absence de réactions du Ministère de la Santé sur la question incite également au silence. La non-intervention de l'Etat n'a pas fourni aux journalistes une représentation collective sur laquelle s'appuyer afin de se situer à plus long terme dans la controverse, ils ne pouvaient pas ajouter de preuves supplémentaires suffisamment solides pour écrire de nouveaux articles.
Tous ces facteurs ont contribué à réguler l'emballement médiatique autour de l'étude de l'équipe de Bordeaux, ce qui est directement liée à la retombée médiatique temporaire de l'étude. Si les résultats des travaux du professeur Bégaud s'avéraient être vrais, l'ampleur des conséquences seraient considérables : en 2010, 134 millions de boîtes ont été vendues, soit un chiffre d'affaires qui s'élève à 183 millions d'euros.
Le 28 septembre 2011, Sciences et Avenir publie un article inquiétant sur le potentiel impact des benzodiazépines sur le déclenchement de la maladie d'Alzheimer. L'hebdomadaire fait même sa une avec : « EXCLUSIF : Ce médicaments qui favorisent Alzheimer ». Cette nouvelle est alors relayée par la plupart des autres médias. Elle s'appuie en particulier sur l'étude du professeur Bégaud à laquelle aucun autre journaliste ne peut avoir accès. Sciences et Avenir devient alors une source incontournable bien que parfois indirect comme par exemple Lemonde fut l'un des premiers grands journaux à reprendre cette information et souvent c'est lui qui servit de source bien qu'il spécifie que ses données proviennent de Sciences et Avenir. Durant trois jours, les médias et en particulier la presse parlèrent de cette étude ce qui affola certains patients qui voulurent en savoir plus, ce qui eu pour conséquence un besoin
de nouvelles publications à ce sujet. Toutefois, Bégaud démentit en partie l'interprétation de son étude réalisée par Sciences et Avenir car trop simplificatrice et la tension retomba. La presse se détourna alors rapidement du problème des benzodiazépines dont la surconsommation avait notamment été soulignée.
En France, près de 850 000 personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer, c'est la raison pour laquelle le Premier ministre a déclaré cette maladie grande cause nationale en 2007. C'est une maladie du cerveau qui se caractérise par une dégénérescence et une mort précoce de certains neurones, de certaines cellules nerveuses du cerveau.
Symptômes
- Troubles de la mémoire récente alors que les souvenirs anciens sont longtemps préservés
- Puis troubles du langage
- Troubles de l'orientation
- Perte d'autonomie croissante
Il faut la diagnostiquer le plus tôt possible pour la prendre en charge dans les meilleures conditions possibles. Comme cette maladie touche surtout les personnes âgées, une consultation de prévention financée par la sécurité sociale a été mise en place pour les personnes de plus de 70 ans. Il faut alors faire la différence entre troubles de la mémoire d'origine organique et de simples problèmes d'attention. Il y a aujourd'hui un sous diagnostique de la maladie d'Alzheimer et un retard de ce diagnostique. C'est pourtant une maladie qui peut être traitée avec des médicaments qui diminuent l'effet des symptômes et peuvent en retarder l'apparition ou l'aggravation. Il y a des médicaments en cours de développements qui pourraient retarder la maladie et non plus les symptômes. Ce sera une étape très importante dans le
progrès de la prise en charge thérapeutique de la maladie d'Alzheimer.
Après avoir été lancé en 2004, le plan Alzheimer prend une autre dimension avec la déclaration de la maladie d'Alzheimer comme grande cause nationale en 2007. Cela résulte de plusieurs années de combats de la part d'associations comme France Alzheimer et démontre l'importance prioritaire de cette cause, tout en permettant de sensibiliser l'opinion publique au sujet de cette maladie méconnue bien que très répandue. Par ailleurs, pour faire de réels progrès, il faut déployer des moyens considérables sur une période assez longue pour compléter tous les tests à la fois lors de la recherche mais aussi des essais pouvant par la suite permettre la commercialisation de nouveaux médicaments. C'est l'un des principaux domaines d'action du plan Alzheimer.
Avec 44 mesures, le plan Alzheimer 2008-2012 doté de 1,6 milliard d'euros sur ces 5 années souligne l'engagement des pouvoirs publics et est
devenu un enjeu européen. Parmi cette somme, 1,2 milliard d'euros sont prévus pour le médico-social, 200 millions d'euros pour la santé et 200 millions d'euros pour la recherche.
Les 44 mesures du plan sont réparties en 3 axes majeurs:
- Améliorer la qualité de vie des malades et des aidants en favorisant par exemple le maintien à domicile et la formation de personnels spécifiquement adaptés aux soins de cette maladie.
- Un effort sans précédent pour la recherche en soutenant les chercheurs et les médecins, ne leur fournissant notamment des équipements sophistiqués. Il s'agit également de favoriser la recherche clinique et en sciences sociales ainsi que de développer les partenariats avec les industriels de santé.
- Actions pour appuyer les mesures précédentes. Avec 8,8 millions s'euros sur 5 ans, il d'agit de mieux informer le public, de promouvoir une réflexion et une démarche éthique et de faire de cette maladie une priorité européenne.
Les médecins généralistes sont une des premières branches de la médecine à prescrire des psychotropes contenant des benzodiazépines. Cependant, il y a souvent un manque de formation de la part de ses médecins concernant les véritables dangers de ces médicaments. La relation patients-médecin vient aussi les placer dans une situation délicate les obligeant presque à prescrire ce que veut le malade. La difficulté d'arrêt d'un traitement rend la demande de benzodiazépine encore plus importante qu'elle ne l'est déjà. Enfin, si certains médecins sont au courant des méfaits des benzodiazépines et essaient d'en prescrire le moins possibles (dans certains cas il n'existe pas de traitement de substitution), beaucoup continuent à les rendre très accessibles et parfois pour des cas où le malade n'en a pas besoin.
Les benzodiazépines (BZD) sont une classe de médicaments psychotropes utilisés dans le traitement de l'anxiété, de l'insomnie, de l'agitation psychomotrice, des convulsions, des spasmes, ou dans le contexte d'un syndrome de sevrage alcoolique.
La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. Elle fut initialement décrite par le médecin allemand Alois Alzheimer (1864-1915).
L'épidémiologie est l'étude des facteurs influant sur la santé et les maladies des populations humaines. Il s'agit d'une science qui se rapporte à la répartition, à la fréquence et à la gravité des états pathologiques.
Groupe de la population qui sert à étudier un phénomène épidémiologique.
Bernard Bégaud est la principale personnalité scientifique de la controverse. Docteur en pharmacologie épidémiologique.
Guy Hugnet est le rédacteur de l'article de Sciences et Avenir « Ces médicaments qui favorise Alzheimer » du 28 septembre 2011, article considéré comme l'alerte de la controverse.
Jean-Daniel Flaysakier est journaliste spécialisé dans les questions « santé-médecine » à la rédaction de France 2 et créateur du bloc de santé http://www.docteurjd.com/.
Sciences et Avenir est un magazine mensuel français de vulgarisation scientifique créé en 1947. C'est ce journal qui a donné l'alerte sur la controverse.
Les médecins généralistes sont une des premières branches de la médecine à prescrire des psychotropes contenant des benzodiazépines.
Les personnes les plus fragiles ne prennent pas de benzodiazépines à cause des effets secondaires, les résultats seraient l'inverse de la réalité. Ce biais suppose que les personnes sensibles aux effets secondaires des benzodiazépines arrêtent rapidement d'en prendre, mais qu'elles sont aussi les personnes les plus fragiles qui sont les plus susceptibles de développer une démence. D'autre part comme les effets secondaires néfastes des benzodiazépines sont connus des médecins, ceux-ci pourraient arrêter la prescription des benzodiazépines chez une personne que l'on vient de déclarer Alzheimer. Les autres études critiquent donc celles de Fastbom et al, car ils estiment que dans la construction de son échantillon les personnes ne prenant pas de benzodiazépines sont à la base plus à risque que celles qui en prennent. Les résultats de l'étude seraient donc susceptibles d'être inversés par rapport à la réalité. Ce biais montre l'importance de connaître les raisons pour lesquelles le traitement par benzodiazépines est commencé ou arrêté.
Ce ne serait pas les benzodiazépines qui augmenteraient le risque d'Alzheimer, mais Alzheimer qui entraînerait la prise de benzodiazépines. Le biais protopathique, ou encore biais de causalité inversée est la principale faiblesse sur laquelle on peut critiquer les études épidémiologiques trouvant une association positive entre la consommation de benzodiazépines et une augmentation du risque de la maladie d'Alzheimer. La personne pourrait être déjà atteinte de la maladie et présenter des signes avant-coureurs comme la dépression ou l'insomnie, pour lesquelles on prescrit des benzodiazépines. Ce ne serait donc pas les benzodiazépines qui augmenteraient le risque de développer Alzheimer, mais le développement d'Alzheimer qui entraînerait la consommation de benzodiazépines. On sait aujourd'hui que la maladie d'Alzheimer peut commencer à se développer jusqu'à 10-12 ans avant qu'on puisse en faire le diagnostic.
D'après l'Affsaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), la France est le deuxième consommateur en Europe de benzodiazépines. Chaque année environ un français sur cinq prend une benzodiazépine ou une molécule apparentée. En 2010, 134 millions de boîtes on été vendues en France. Cette consommation est plus élevée chez les femmes et augmente avec l'âge.
- Perte d'autonomie croissante
http://www.afssaps.fr/Infos-de-securite/Communiques-Points-presse/L-Afssaps-dresse-un-etat-des-lieux-de-la-consommation-des-benzodiazepines-en-France-Communique
Jean-Daniel Flaysakier est journaliste spécialisé dans les questions « santé-médecine » à la rédaction de France 2 et créateur du bloc de santé http://www.docteurjd.com/.
Il est professeur des Universités - Praticien-Hospitalier en Epidémiologie, Economie de la Santé et Prévention et dirige l'équipe « Epidémiologie et Neuropsychologie du Vieillissement Cérébral » du Centre Inserm de l'Université de Bordeaux et est responsable du Centre de Mémoire de Ressources et de Recherche de Bordeaux.
A la suite des deux premiers plans déployés à cet effet (2001-2005 et 2004-2007) et dans un contexte général de vieillissement de la population, le troisième plan national (2008-2012) entend fournir des efforts intenses pour améliorer la situation actuelle
-Fastbom et al., 1998
-Lagnaoui et al., 2002 -Lagnaoui et al., 2009 -Wu et al. 2009 -Wu et al., 2011 -Gallacher et al. 2011-Fastbom et al., 1998
-Lagnaoui et al., 2009 -Wu et al. 2009 -Wu et al., 2011Etude réalisée par le département de pharmacologie de l'université Bordeaux 2, par l'unité U 330 de l'Inserm, et par deux centre de recherches au Canada. La démarche de cette étude est d'approfondir la recherc
Le but de cette étude britannique est d'évaluer le risque de développer une démence associée à la prise de benzodiazépines.
Le mot cognitif est un adjectif qualificatif se rapportant : à la cognition, c'est-à-dire aux grandes fonctions de l'esprit (perception, langage, mémoire, raisonnement, décision, mouvement…).
L'aphasie, est une pathologie du système nerveux central, due à une lésion caractéristique d'une aire cérébrale. Ce terme a été créé en 1864 par Armand Trousseau. Depuis cette époque, le mot a pris du sens, en désignant un trouble du langage affectant l'expression ou la compréhension du langage parlé ou écrit survenant en dehors de tout déficit sensoriel ou de dysfonctionnement de l'appareil phonatoire.
L'apraxie est un signe clinique qui décrit une incapacité à effectuer un mouvement ou une série de mouvements sur consigne. Ce ou ces mouvements sont par ailleurs bien exécutés spontanément. C'est un déficit neurologique qui se situe au niveau de la conceptualisation et de l'exécution programmée d'un mouvement. Les fonctions motrices et sensitives de base qui permettent ce ou ces mouvements doivent être intactes.
L'agnosie est un trouble cognitif qui se manifeste par un déficit de la capacité de reconnaissance (il ne connaît pas). Le sujet atteint perçoit les stimuli, mais ne les traite pas au niveau logique. L'agnosie n'est pas un trouble de la conception, du langage.
On nomme apoptose (ou mort cellulaire programmée) le processus par lequel des cellules déclenchent leur auto-destruction en réponse à un signal. C'est l'une des voies possibles de la mort cellulaire, qui est physiologique, génétiquement programmée, nécessaire à la survie des organismes multicellulaires.
La santé publique peut être définie de diverses manières. On peut en effet la présenter comme « l'étude, d'une part, des déterminants physiques, psychosociaux et socioculturels de la santé de la population et d'autre part des actions en vue d'améliorer la santé de la population ». Ou encore, comme « activité organisée de la société visant à promouvoir, à protéger, à améliorer et, le cas échéant, à rétablir la santé de personnes, de groupes ou de la population entière. ».
RAPPORT PATIENTS / MEDECINS Les gens vont la plupart du temps chez le médecin pour se faire soigner et non pour une simple consultation pour l'entendre dire que tout va bien. Beaucoup de patients se sentent rassurés lorsqu'ils obtiennentune prescription. Toutefois, les choses se complexifient lorsque des patients désirent un médicament spécifique pour guérir des maux particuliers, comme ils s'en sont par exemple informés sur internet. Ces médicaments, peuvent en effet avoir des effets secondaires indésirables. Malgré tout, le médecin fait alors face à un dilemme car il doit essayer d'expliquer au patient que ce n'est pas ce qui lui convient, en respectant l'éthique, tout en espérant que le patient n'aille pas consulter un confrère moins scrupuleux duquel il pourrait devenir un patient régulier et le médecin prend alors le risque de perdre le contrôle de la situation puisque dans le cas d'une acceptation de la prescription il pourrait continuer de suivre le patient et l'accompagner.
Pour comprendre comment peut s'établir un lien de causalité scientifique pour déterminer le caractère dangereux d'un produit, il est utile de se référer aux critères que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dépendant de l'Organisation mondiale pour la santé (OMS) utilise pour estimer le caractère cancérogène des agents dans ses monographies et aux critères plus généraux établis par le statisticien britannique Bradford Hill.
La pharmacologie est une discipline scientifique du vivant, subdivision de la biologie, qui étudie les mécanismes d'interactions entre une substance active et l'organisme dans lequel il évolue, de façon à pouvoir ensuite utiliser ces résultats à des fins thérapeutiques, comme par exemple l'élaboration d'un médicament (principalement) ou son amélioration (entre autres).
Se dit d'un traitement dont l'objectif est la guérison, par opposition à palliatif.
La démence (du latin demens signifiant « folie ») est une sérieuse perte ou réduction des capacités cognitives suffisamment importante pour retentir sur la vie d'un individu et entraîner une perte d'autonomie.
Bon usage des psychotropes rapport de l'Assemblée Nationale de 2006
L'inquiétude suscitée par le mauvais usage des psychotropes en France a fait l'objet en 2006 d'un rapport à l'assemblée nationale sur le bon usage des psychotropes en France. Dans ce rapport sont en particulier mis en avant le fait que l'usage des psychotropes s'est banalisé en France, qu'ils sont souvent prescrits à mauvais escient, et que les risques qu'ils comportent ne sont pas assez évalués. Dans ce rapport, une section est consacré au lien éventuel qui pourrait exister entre benzodiazépines et démence, il s'appuie sur les études déjà parue et insiste sur l'importance du signal que cela pourrait représenter en santé publique.
New Castle Ottawa Scale:
The new castle Ottawa scale est un ensemble de questions qui s'appliquent à différents domaines d'une étude épidémiologique sur cohorte pour savoir si elle a été correctement effectuée. Sont en particulier évalués la manière dont est sélectionné la cohorte, les cas de contrôles, et divers éléments comme le fait que les médecins réalisant les examens ne doivent pas connaître le but de l'étude afin de ne pas être influencé dans leurs expertise. The new castle Ottawa scale, est un outil crée au Canada.
Les benzodiazépines (BZD) sont une classe de médicaments psychotropes utilisés dans le traitement de l'anxiété, de l'insomnie, de l'agitation psychomotrice, des convulsions, des spasmes, ou dans le contexte d'un syndrome de sevrage alcoolique.
Rapport Afssaps : Etat des lieux de la consommation des benzodiazépines en France
La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. Elle fut initialement décrite par le médecin allemand Alois Alzheimer
Au mois d'octobre dernier, la revue Sciences et Avenir faisait la une avec le titre « Ces médicaments qui favorisent la maladie d'Alzheimer ». Les médicaments ici visés sont en réalité les benzodiazépines. De nombreux journaux et radios - plus de 111 d'après le site de Thierry Monod ont par la suite repris cette information, très médiatisée. ours.
Guy Hugnet est le rédacteur de l'article de Sciences et Avenir « Ces médicaments qui favorise Alzheimer » du 28 septembre 2011, article considéré comme l'alerte de la controverse.
Professeur des Universités - Praticien-Hospitalier en Epidémiologie, Economie de la Santé et Prévention et dirige l'équipe "Epidémiologie"
Titulaire d'un master en épidémiologie délivrée par l'université d'Harvard, Jean-Daniel Flaysakier est aujourd'hui journaliste spécialisé dans les questions « santé-médecine » à la rédaction de France 2
La directrice de la rédaction de Sciences et Avenir,Docteur en physique nucléaire et physique des particules.
Sciences et Avenir est un magazine mensuel français de vulgarisation scientifique. C'est ce journal qui a donné l'alerte sur la controverse présentée sur ce site
La directrice de la rédaction de Sciences et Avenir,Docteur en physique nucléaire et physique des particules.
le troisième plan national entend fournir des efforts intenses pour améliorer la situation actuelle et doter la France des moyens de relever ce défi tant médical que social et scientifique
Bernard Bégaud est la principale personnalité scientifique de la controverse. Docteur en pharmacologie épidémiologique
Les barbituriques appartiennent à une famille médicamenteuse agissant comme dépresseurs du système nerveux central, et dont le spectre d'activité s'étend de l'effet sédatif à l'anesthésie
Dominique Dupagne est un médecin généraliste parisien, chargé d'enseignement de la médecine générale à l'université Paris VI, mais aussi auteur et consultant de l'édition médicale
L'étude cherche à savoir si les dommages cognitifs causés par les BZD sont permanents, où s'il diminue avec de longues périodes d'interruptions. Les auteurs trouvent que le risque de démence et d'Alzheimer diminue graduellement avec un arrêt prolongé de la prise de benzodiazépines.
La démarche de cette étude est plutôt l'investigation de nouveau moyens ou de moyens inexploités pour les traiter la maladie d'Alzheimer,suggère que d'après leurs résultats,une utilisation modérée pourraient être bénéfique.
Etude de 2002,Deux hypothèses sont avancées pour expliquer la possible influence des benzodiazépines sur la maladie d'Alzheimer
Le but de cette étude britannique est d'évaluer le risque de développer une démence associée à la prise de benzodiazépines.les benzodiazépines chez ce groupe de la population pourraient soit favoriser la maladie d'Alzheimer, soit n'être qu'un marqueur bio-médical, soit les deux. Les auteurs ne peuvent se prononcer sur ce sujet.
Evolution en proportion du nombre de recherche "benzodiazépines" sur google.