Voici une synthèse du Rapport Roques que nous avons réalisée. La parution du Rapport Roques, en 1998, est un point clé dans la chronologie de notre controverse.

 

Ce rapport commandé par Bernard Kouchner, alors secrétaire d'Etat à la santé, est capital dans l'histoire du débat sur la décriminalisation des drogues. Il est, à l'heure actuelle, la pièce maîtresse dans le dossier des partisans de cette mesure. Il établit une classification des drogues selon leur degré de dangerosité. Ses conclusions renversent les idées reçues. Il met en cause la différenciation entre drogues licites et drogues illicites, et propose plutôt d'établir trois groupes de substances susceptibles d'entraîner des effets plus ou moins accentués de dépendance psychique. Le cannabis qui appartient aux drogues illicites est jugé anodin, alors que l'alcool et le tabac apparaissent aux côtés de l'héroïne, parmi les produits les plus toxiques!

Ce rapport est souvent « lourd » et s’appui sur les résultats de différentes expériences à travers le monde. Il s’articule pour la partie du cannabis à travers une série de chapitres qui analysent tour à tour les différents organes ou parties du corps qui subissent les effets du cannabis. On n’explique pas ici le processus qui a aboutit à ces conclusions. Il se veut avant tout impartial en s’appuyant sur la science et ses expériences (il est intéressant de voir ici que chaque description du cannabis ou de ses effets est corroborée par des expériences scientifiques en citant bien l’année et les auteurs de ces dernières). Il existe toutefois des caractéristiques intéressantes dans tout ce domaine qui se veut avant tout froid et objectif. A deux reprises le Rapport Roques se distancie un peu des résultats exprimés par les scientifiques. Lorsque le cannabis peut occasionner des troubles dans les systèmes reproducteurs. A ce moment là le rapport stipule que les souris ont en effet montrés certains troubles mais que leur organisme est bien trop différent de celui de l’homme pour pouvoir conclure de façon exacte. En suite il existe le problème de l’adition par rapport à l’effet de sevrage observé après l’absorption d’antagoniste.

 

 

Les points importants que le rapport expose :


- Le cannabis ne possède en soi aucune neurotoxicité et se différencie de la sorte d’autres substances comme l’alcool, la cocaïne, ecstasy , psychostimulants et certains médicaments utilisés à des buts toxicomaniques.

-Le cannabis ne conduit pratiquement jamais à des altérations comportementales très sévères comme l’alcool ou la cocaïne.

-Le THC pourrait bien diminuer les fréquences de crise d’épilepsie

-Toxicité du cannabis fumé vis à vis des systèmes respiratoires est non négligeable mais bien souvent liée au tabac. Le cannabis en soi est de toute façon bien moins nocif que le tabac

- Observation d’altérations temporelles et somnolences chez les consommateurs ( dépendant de la dose utilisée)

- 90 % des consommateurs sont des usagers occasionnels.

- L’usage fréquent du cannabis dans la période d’âge correspondant à la fréquentation de l’école ou l’université ne semble pas conduire à des échecs scolaires plus nombreux ou à une perte de motivation

- Il faut une meilleure information sur ce sujet à sein de écoles et universités.

- Dissuasion sur la réduction de es capacités de libre choix, d’esprit critique, d’authenticité et de spontanéité

- Les études actuelles n’accréditent pas l’existence d’un syndrome psychiatrique propre au cannabis. Il en est de même de l’éventuelle « révélation » d’un état schizophrénique sous-jacent.

- Il pourrait y avoir une possible altération des fonctions de reproduction (chose qui a été observée chez les souris).

- Le cannabis engendre des effets hédoniques, il est donc susceptible d’induire une dépendance. Moins de 10% de consommateurs excessifs deviennent dépendants au cannabis, ce qui n’est pas négligeable mais très inférieur au risque induit par les consommations excessives d’alcool ou de tabac. Il faut ajouter que ce pourcentage devient inférieur à 2% si on prend l’ensemble de la population des consommateurs de THC (90% étant occasionnels).



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