ÉPISODE 1 
BUSINESS VS.HUMANITAIRE...

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Le marché de la malnutrition

La malnutrition, aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, renvoie à des images insupportables des médias d’enfants marqués par les terribles séquelles de ce fléau. De plus, la malnutrition sévit majoritairement dans des pays aux niveaux de développement très faibles et est souvent la conséquence d’une grande pauvreté. Les associations, dans leur communication, demandent donc aux populations des pays occidentaux de les aider à lutter en leur donnant des fonds.

Ainsi, le rapport entre malnutrition et argent est toujours vu par le grand public comme déficitaire. Des pays pauvres où tout le monde, y compris les humanitaires, manque de fonds. Un constat vrai, mais qui occulte un autre aspect de la malnutrition, à savoir le marché économique que son éradication engendre.

En 2010, l’aide alimentaire de la France s’estimait à plus de 10 millions d’euros et celle de l’Union Européenne à plus de 78 millions d’euros, tandis que les Etats-Unis mettaient plus de 4,5 milliards de dollars à disposition pour leur programme. Ces sommes faramineuses sont majoritairement consacrées à l’aide d’urgence et donc de facto à l’envoi de nourriture, c’est-à-dire de RUTF, notamment depuis l’appel conjoint de 2007 de plusieurs organisations mondiales à l’emploi de ces derniers dans le cadre de crise alimentaire et de cas de malnutrition. Quand on sait que le Programme Alimentaire Mondial envoie plus de 4 tonnes de nourriture pendant une année sans crise majeure, que seulement 2% des budgets sont consacrés à une nourriture adaptée à la malnutrition infantile, on comprend alors le formidable enjeu économique que représente la production de ces fameux RUTF et le potentiel qu’il possède encore.

C’est dans ce cadre que l’entreprise Nutriset suscite de nombreuses convoitises. L’entreprise normande productrice de Plumpy’nut® affiche une santé économique impressionnante qui contraste avec les enjeux dont elle s’occupe. Son équipe de 120 employés gère plus de 1200 commandes, pour 15 000 tonnes de produits expédiées dans 90 pays, avec un chiffre d’affaires qui s’élevait à 52 millions d’euros en 2009. Nutriset jouit actuellement d’un quasi-monopole sur la marché des RUTF qu’elle a, il est vrai, pratiquement créé, elle qui était déjà leader incontesté dans la production de l’ancienne principale solution utilisée pour lutter contre la malnutrition, à savoir le lait F100.

« Personne n’en voulait !! ».

Ce monopole s’explique par plusieurs raisons.

Tout d’abord le caractère « pionnier » de la démarche de Michel Lescanne et André Briend, les inventeurs de la pâte nutritive magique. Leur produit a mis pratiquement une décennie à s’imposer comme seule solution viable dans le monde humanitaire, et les concurrents potentiels de Nutriset ont donc mis beaucoup de temps à réagir, car les acteurs industriels comme les associatifs ont longtemps douté de l’avenir du Plumpy’nut®. André Briend nous raconte d’ailleurs avec un petit sourire, lors d’un entretien, que lors de la phase de conception du produit, il avait demandé une aide technique, voire une association avec un grand producteur Norvégien de biscuits de survie pour l’armée et les bateaux, Compact, aujourd’hui lancé dans la production d’un nouveau produit pour concurrencer Nutriset, mais qui, à l’époque, n’avait pas jugé viable le projet du nutritionniste français. Il conclut : «  personne n’en voulait !! ».

Ensuite, l’entreprise normande a mis en place un réseau de producteurs locaux franchisés par Nutriset, appelé PlumpyFied®, afin, si on perçoit l’opération d’un point de vue économique, d’implanter durablement la marque et le produit dans les principaux pays souffrant de la malnutrition. Mais, d’un point de vue humanitaire, cela a également eu la vertu de relancer l’économie locale, responsabiliser les acteurs locaux et encourager l’indépendance des pays concernés par la gestion de crises alimentaires. Le système mis en place est très simple, comme nous l’a expliqué Andriamiarinarivo Rajaonarison, Directeur de TANJAKA Food à Madagascar, membre PlumpyField®. Il s’agit d’une réelle collaboration : « ils nous apportent le savoir-faire et certains ingrédients, et nous la fabrication et la distribution locale en priorité  »

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Une dernière raison, et pas la moindre, puisque c’est elle qui suscite le plus de débats pour le moins passionnés, est le brevet auquel est soumis Plumpy’nut®. Là encore, André Briend nous a expliqué qu’à l’époque de l’achèvement de la version industrielle du produit, l’IRD, auprès duquel il était chercheur, et la PME de Michel Lescanne n’avaient souffert d’aucune contestation pour déposer un brevet sur une invention dont personne ne se souciait. Or, depuis 2009, une controverse grandissante contre ce dernier a eu un retentissement conséquent dans la presse.

Afin d’examiner comment les différents acteurs humanitaires, industriels et institutionnels se positionnent et interagissent, nous étudierons deux évènements clés pour la compréhension des enjeux sous-jacents de ce brevet.

18 décembre 2009 : procès intenté par deux opposants américains.

En décembre 2009, une organisation caritative Mama Care Foundation (Californie) et un fabricant de biscuits à base de cacahuètes Breedlove Foods (Texas), déposent une plainte conjointe devant le tribunal de Washington : elles contestent la validité du brevet No. 6 346 284 (aussi appelé “the ‘284 Patent”) et demandent à fabriquer elles-mêmes Plumpy’nut®. Des responsables de Mama Care vont même jusqu’à dire que « Des enfants meurent parce que Nutriset empêche d’autres sociétés de produire l’aliment qui les sauverait  », un propos repris souvent dans la presse par le PDG de l’entreprise texane, Mike Mellace qui ajoute, emporté, que « Le brevet qu’ils invoquent est ridicule ». Les motivations de ces deux opposants ne seraient ainsi à première vue qu’humanitaires, elles qui veulent lancer deux produits très similaires à Plumpy’nut® : « Re : vive » et Vitalnut Pro.

Ils reprennent ainsi les critiques de plusieurs associations et certaines études scientifiques dénonçant le brevet qui donnerait à Nutriset un monopole ne permettant pas de répondre à la demande. Ainsi, dans une étude comparative de plusieurs solutions alimentaires contre la malnutrition intitulé « Technology, Patents, and Humanitarian Aid : a comparative Study of Plumpy’Nut®, golden rice and oral Rehydratation Therapy », Emily Goldsmith résume les principaux arguments à l’encontre de celui-ci. Elle explique que les brevets peuvent restreindre l’offre, la propriété intellectuelle donnant à leurs détenteurs le pouvoir de contrôler et restreindre la production. L’étude du Golden Rice, un riz étudié pour nourrir les enfants malnutris, a montré que la compétition permise par l’absence de brevet entraine l’amélioration de la formule des produits, tandis que l’étude de l’Oral Rehydratation therapy a prouvé que les brevets peuvent au contraire diminuer la vitesse à laquelle les technologies sont créées et distribuées pour sauver des vies. Enfin, elle affirme que les brevets contribuent à l’augmentation des prix pour les produits, limitant ainsi les possibilités de distribution des ONG, et que les petites productions comme les membres du réseau PlumpyField® ne sont pas autorisées à faire baisser les prix. Elle recommande donc l’ouverture du brevet pour permettre à des compagnies de développer de nouveaux produits à base de cacahuètes différents de la formule exacte du Plumpy’nut®. Stéphane Doyon, coordinateur de la campagne nutrition de MSF faisait état, sur un plateau de France 24, d’une situation assez problématique dans plusieurs pays, où les franchisés auraient du mal à faire face à la concurrence de la maison mère Nutriset pour vendre leurs produits, signe d’un monopole trop important.

Nous avons donc soumis ces nombreux éléments aux deux inventeurs de Plumpy’nut®. Le nutritionniste André Briend a semblé perplexe face à la question, peut-être plus détaché depuis qu’il a renoncé à tous ses droits sur le produit en acceptant il y a quelques années un poste à l’OMS. Il lui semblait cependant qu’à terme, Nutriset n’aurait d’autre choix que d’ouvrir complètement son brevet.

Michel Lescanne s’est montré lassé de devoir sans cesse répondre aux accusations de ses opposants sur le brevet. Son entreprise est selon lui victime de la vision manichéenne des ONG, pour qui « le brevet est la Bête ! ». Il revient sur le brevet : « on dit beaucoup de choses fausses à ce sujet. Sur quoi porte-t-il, ce brevet ? Pas sur une valeur nutritionnelle. Ce n’est pas un brevet sur la malnutrition mais sur des produits qui traitent la malnutrition. Le brevet porte sur un ensemble technique (notamment d’enrobage en nutriments de la pâte de cacahuètes) permettant la fabrication de nos produits ». Les américains devraient, d’après le chef d’entreprise, commencer par étudier le brevet avant de s’y attaquer aussi frontalement. En clair, rien n’empêche un concurrent de reprendre la même recette, très semblable à celle du F100, puisque cette dernière est dans le domaine public. Si l’accroissement de l’accès des enfants à Plumpy’nut® n’est pas assuré, ce n’est pas à cause du monopole de Nutriset, comme une étude de l’Unicef de 2009 semblait le sous-entendre, mais faute de financements. Sur son site internet, l’entreprise fait effectivement état d’une capacité de production de 38 000 tonnes, pour seulement 15 000 tonnes vendues.

Alors pourquoi ce procès ? Au lieu de prouver totalement l'intérêt de leur produit (en faisant de la recherche, de nombreux investissements), les détracteurs de Nutriset pourraient ainsi rapprocher leur propre produit de Plumpy’nut®, voire le vendre directement pour profiter de sa notoriété, de la reconnaissance dont il jouit dans son domaine et de son implantation : en clair, comme le résume M. Lescanne « se faciliter la tâche ». Leurs intentions seraient donc beaucoup plus économiques qu’ils ne le prétendent. Une hypothèse que certains éléments viennent confirmer. En effet, une enquête approfondie d’un site de droit américain, law.com, a permis de découvrir que l’avocat des deux plaignants est employé par le Peanut Institute, très puissant lobby américain dans le domaine de la cacahuète qui, selon le New York Times, serait en fait le véritable instigateur du procès, ayant mis Mama Cares et Breedlove food en contact et les ayant fortement encouragés à se lancer dans une bataille judiciaire. L’un de leurs représentants déclarait ainsi dans le même journal que le Plumpy’nut® «  n’était qu’une pâte de cacahuètes fortifiée, que l’on faisait ça depuis des siècles et qu’il n’y avait rien de nouveau ». Une vision sans doute simpliste, mais qui dévoile un réel intérêt économique : les Etats Unis sont, de loin, à la fois le premier pays excédentaire en arachide et le premier pourvoyeur d’aide alimentaire au monde. Le lobby souhaiterait donc naturellement soutenir ses agriculteurs en leur offrant un nouveau débouché, qu’une entreprise normande restreint. Et finalement, comme nous allons le constater à travers un deuxième évènement, ce ne sont peut-être pas les pays touchés par la malnutrition qui incarnent la zone stratégique de cette controverse, mais bien les Etats-Unis.

13 octobre 2010 : Ouverture partielle du brevet à 26 pays du Sud

Octobre 2010, nouveau rebondissement.

Nutriset et l’IRD organisent une conférence de presse et vont surprendre le monde. A la veille de la journée mondiale contre la faim dans le monde, ils annoncent la mise en ligne d’un « dispositif simple et innovant d’accès à leurs brevets pour favoriser la production d’aliments prêts à l’emploi de type Plumpy’nut® » et d’une liste stricte de 26 pays du Sud pouvant en bénéficier. « Nous sommes totalement ouverts sur le développement des pays du Sud, mais pas sur le développement des pays du Nord », explique Michel Lescanne, devant les journalistes.

Revenons plus en détail sur ce procédé juridique auquel le dossier mise en ligne par l’IRD donne plus de détails : «  Nutriset autorise une entreprise ou une organisation à produire, commercialiser et distribuer des produits similaires (mêmes procédé technologique et méthode de préparation). Le bénéficiaire développe ses propres formules et recettes, met en œuvre son propre système qualité, et commercialise ses produits sous ses propres marques ». Il est réservé à des entités publiques privées ou associatives jugées « réelles et sérieuses  juridiquement » et dont le site de production et d’activité, le siège social et les actionnaires principaux sont basés dans l’un des pays entrant dans le champ d’application de l’accord d’usage, avec pour seule contrepartie de reverser 1% du chiffre d’affaires généré à l’IRD pour « soutenir et financer ses actions de recherches et de développement ». Michel Lescanne nous a clarifié la distinction entre ce nouveau modèle et le réseau PlumpyField® qu’il a mis en place : les entreprises souhaitant profiter de l’accord d’usage peuvent concevoir leurs propres produits mais ne bénéficieront ni de soutien technique, ni d’ingrédients de Nutriset, ni du suivi éthique et financier dont profite le réseau.

Cette annonce a suscité toutes sortes de réactions. Beaucoup d’enthousiasme dans la presse qui annonce «une mise à disposition gratuite d’un moyen de régler le problème de malnutrition  », comme le journal La Croix, ou de nombreux associatifs qui ont salué un grand pas en avant pour leur combat. Cependant, dans le milieu humanitaire, les avis divergent. C’est le cas notamment au sein de MSF. e «  Nous sommes sceptiques et regrettons en partie la décision de Nutriset  » déclarait ainsi Marie-Pierre Allié, son actuelle présidente, précisant: «  Ce brevet n’est gratuit que pour des structures implantées dans l’un des 22 pays listés par Nutriset. Pourquoi ne pas généraliser à tous les pays du Sud ? Pourquoi ignorer des grands producteurs potentiels comme l’Inde ou le Nigéria ?  ». C’est surtout le moment où intervient cette annonce que remet en cause l’association. En effet, cela faisait 4 ans que des voix s’élevaient pour une ouverture, et, selon la présidente, Nutriset aurait attendu d’avoir un réseau de distributeurs locaux suffisamment puissants et bien implantés dans leurs pays pour autoriser l’ouverture, rendant très difficile pour un concurrent d’entrer sur le marché…Des propos tempérés par le fait que Nutriset reste toujours l’un des principaux partenaires et fournisseurs de MSF.

Ainsi cette nouvelle procédure, à défaut de réconcilier opposants et soutiens à Nutriset, a eu un très fort retentissement médiatique. Et c’était en fait exactement le but de la démarche comme nous l’a confirmé Michel Lescanne. Il nous explique honnêtement, un petit sourire aux lèvres, que c’était avant tout «  un coup de com’ … et ça a bien marché non ?  ». Pourquoi ? Car pour le chef d’entreprise, toute cette polémique autour du brevet n’a pas lieu d’être : « C’était déjà comme ça avant officieusement, mais comme personne ne semblait le remarquer, on l’a rendu public ». Il est vrai que nous avons trouvé plusieurs exemples de produits copiant le Plumpy’nut® sans en reprendre le nom, notamment à Haïti, et qu’actuellement, seulement 6 entreprises dans le monde ont utilisé cette procédure. Des propos confirmés par Jean-Hervé Bradol, ex-président de MSF que nous avons également rencontré. Pour lui, le brevet n’est pas solide, trop simple (on se souvient qu’il a été déposé dans un cadre de non concurrence, donc sans crainte de contestation). Il existe plusieurs pays comme l’Inde où il n’est pas déposé et il peut être contourné facilement sur le plan légal. De plus, il rappelle que l’IRD est aussi propriétaire du brevet, que cette institution est en charge du développement et qu’il ne laisserait pas perdurer une situation qui mettrait en péril l’approvisionnement en Plumpy’nut®. Des propos à nuancer car, si des initiatives existent faisant fi du brevet, certaines finissent par se franchiser avec la puissante Nutriset comme Meds and Food for Kids de Patricia Wolfes et son « Nourimamba », copie du produit français qui regrette de ne pas «  pouvoir lutter seule contre la malnutrition ».

Alors pourquoi être intransigeant avec les pays du Nord et plus particulièrement les Etats-Unis ? Michel Lescanne explique que c’est une décision engagée, pas seulement économique. Sa PME se bat contre les multinationales américaines et leur ingérence sur le marché de la malnutrition. En clair, ils veulent empêcher les entreprises américaines, avec leurs gigantesques moyens de production, d’inonder le marché et de tuer toutes les initiatives locales qui voudraient se créer ou toutes celles que Nutriset soutient et qui constituent l’avenir de la lutte contre la malnutrition.

Une intuition fondée, quand on sait que des firmes comme Pepsi ont annoncé vouloir jouer un plus grand rôle dans la lutte contre la malnutrition. De même, dans l’article « The Snack Attack » (littéralement « attaque de la malbouffe »), trois nutritionnistes s’inquiètent de la venue de géants de la nourriture de mauvaise qualité nutritionnelle sur le terrain humanitaire, et, sous couvert d’aide, voudront essayer d’implanter dans ces nouveaux marchés leurs boissons sucrées et autres aliments riches en nutriments…potentiellement dangereux pour des enfants très fragilisés par leur malnutrition.

Pour faire face à ceux qui accusent Nutriset de priver Plumpy’nut® du soutien des Etats-Unis, l’entreprise a créé une nouvelle franchise aux Etats-Unis, Edesia, avec à sa tête une présidente très influente qui a apporté au produit miracle des soutiens aussi importants que la famille Bush. PlumpyField® peut ainsi profiter des fonds américains, réservés aux sites de production et matières premières américaines. Comme le résume Andriamiarinarivo RAJAONARISON, « Nous ne sommes pas favorables à ce que ce brevet soit étendu aux pays du Nord pour deux raisons : premièrement les problèmes de malnutrition sont surtout localisés dans les pays en développement. A ce titre, il est plus judicieux d’avoir des producteurs dans les lieux même du problème. Deuxièmement, La malnutrition est également un problème à cause économique. Aussi, l’accès du brevet au pays du Sud contribue à une action durable de lutte contre la malnutrition.  »

Concilier humanitaire et business.

Cette controverse sur le brevet est en fait l’exemple le plus représentatif des inquiétudes et des tensions que provoque la coopération entre deux mondes que tout oppose : le secteur industriel et économique, et le secteur humanitaire et associatif. Idéologiquement, ils n’ont pas les mêmes objectifs ; structurellement, ils n’ont pas la même mentalité et différentes manières de procéder. L’entreprise Nutriset, malgré les critiques légitimes qu’elle suscite, a prouvé qu’une collaboration entre les deux univers pouvait apporter une première réponse viable à l’enjeu colossal que représente la malnutrition. En cela, la PME normande propose une initiative originale : gagner de l’argent en sauvant des enfants malnutris, ce qui bien sûr parait peut paraître contestable d’un point de vue éthique. Pour Michel Lescanne, ce n’est pas un problème. Il nous a longuement répondu sur les motivations de son entreprise, se justifiant : «  Il ne faut pas faire de raccourci entreprise/argent, on peut faire des entreprises sociales… même si je n’aime pas tellement ce genre de rangements  ». Son intérêt premier a toujours été les enfants, il considère que face à un choix, c’est toujours le côté humanitaire qui l’emporte sur l’aspect financier et que cette éthique ne l’empêche pas d’avoir une activité rentable. Il conclut, railleur : «  Vous connaissez beaucoup d’entreprises occidentales qui prennent le risque d’aller investir massivement en Ethiopie pour nourrir des enfants sans aucune occurrence que cela fonctionne ?  ».

Plumpy’nut® est un produit fabriqué grâce à un procédé technologique objet de nombreuses convoitises, car protégé par un brevet. Les débats autour de ce RUTF, de l’entreprise qui le produit, du brevet qui le protège sont souvent virulents. Cela a d’ailleurs conduit au développement de RUTF concurrents. C’est pourquoi il convient de se demander pourquoi Plumpy’nut® semble si jalousé. Dans quelle mesure Plumpy’nut® est-il un cocktail nutritionnel si révolutionnaire ? Pour le savoir, rendez-vous à l’épisode 2.


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