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La terminologie « street art » pose déjà problème. Certains pourront regretter le terme anglophone et lui préférer la traduction française « art urbain », d’autres ne sont pas parfaitement d’accord sur ce que le street art englobe comme pratiques. Voici un petit panorama des définitions et impressions personnelles de quelques uns des acteurs de la controverse pour appréhender au mieux l’objet de notre controverse:

 

 

PSYCKOZE, artiste

Le graffiti, le street art ne nous appartient pas. On participe à une culture qui appartient à la rue. Il faut vivre avec, essayer de la grandir, lui donner ses lettres de noblesse, c’est pas une crise d’ado ou du vandalisme. Il y a une sincérité, un côté humain dans cette culture qu’il n’y a pas ailleurs. Les gens au besoin de vrai, de s’attacher à de vraies valeurs dans ce monde tellement artificiel. Les valeurs de la rue n’ont pas de valeur justement.

 

ARNAUD OLIVEUX, Artcurial

 

Je ne crois pas qu’il faille opposer le graffiti, le pochoir, l’affichage. Ce sont des oppositions un peu stériles. C’est vrai que la dénomination est assez difficile. J’ai commencé par appeler ça graffiti, puis post- graffiti sachant que c’est juste une réalité. Ensuite, j’ai appelé ça street art par facilité de langage. Pour moi, l’idée est vraiment d’inclure toutes les démarches.

 

NASTY, les « morceaux de ville », Le Parisien

 

C’était du vandalisme, c’était primaire, mais c’est peut-être aussi un art. Maintenant, j’expose parce que j’en ai marre de voir mon travail effacé dans la rue. Mais j’intéresse parce que j’ai forgé ma notoriété dans la rue.

 

MISSTIC, street artist 

 

Les street artists ne sont pas les premiers à avoir initié le mouvement, regardez les fresques du Moyen-Âge de l’Amérique Centrale, on a rien inventé. C’est un mouvement, historique, culturel, media (la pub), un art visuel ancien.

 

BLEK LE RAT, street artist

 

I had the idea to use stencil to make graffiti for one reason. I did not want to imitate the American graffiti that I had seen in NYC in 1971 during a journey I had done over there.I wanted to have my own style in the street… I began to spray some small rats in the streets of Paris because rats are the only wild living animals in cities and only rats will survive when the human race will have disappeared and died out.

 

anonyme, amateur de street art

 

Comme son nom l’indique, le street art est un mouvement de rue, une démarche instinctive et  qui est différente de la toile qui a ses limites de dimension, de jugement. Les toiles, vous devez les montrer aux gens alors que le graffiti c’est sans retenue. Que tu le veuilles ou non si tu le places bien, un maximum de gens le verra et puis, il ne faut pas l’oublier mais généralement la relation création et toiles devient mercantile. Ce n’est pas réprimable en soi mais ça ne situe plus les chose dans le contexte du street art qui lui, est là pour casser les règles.

 

MAGDA DANYSZ, galeriste

 

Le street art a une terminologie problématique, on ne sait pas toujours ce que ce terme englobe. En France, il n’y a pas de traduction, sauf l’appellation « art urbain ». Le street art devient le terme le plus communément adopté, car il englobe le plus largement tous les sous chapitres du street art.  

EMMANUEL DE BRANTES, galeriste

 

Picasso disait : « L’œuvre d’art, c’est un graffiti, un trait sur un mur. » Il avait raison, c’est l’expression artistique pure, réduite à sa plus simple expression, un trait voilà, ça c’est un graffiti. Après il y a l’art urbain qui peut être aussi bien des contours, des ombres portées, qui est une manière de peindre qui n’est pas du graffiti car il n’y a pas de calligraphie. Le graffiti c’est une écriture, on met son nom sur un mur ou sur un métro aérien pour que tout le monde le voit.

 

GUILLAUME DE BEJARRY, ancien galeriste

 

Le street art, c’est l’art urbain c’est n’importe quelle forme, à partir du moment où on s’exprime dans la rue légalement ou illégalement. On s’exprime artistiquement parlant, ça ne veut rien dire non plus parce que l’art urbain ça peut aussi être de la danse. Mais là, en l’occurrence, c’est tout ce qui est pochoir, collage.