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"J'aimerais que le Saint-Siège comprenne que je suis un artiste profondément chrétien de mon temps, Andres Serrano

Andres Serrano est un photographe new yorkais, d'origine hondurienne et afro-américaine, née le 15 août 1950. Élevé dans une tradition chrétienne très stricte, il étudie à la Brooklyn Museum Art School de 1967 à 1969. Il expose pour la première fois en 1985 à New York, où sa notoriété ne dépasse pas les limites du monde de l'art. Ce n'est qu'à partir de 1989 qu'il devient connu d'un public moins averti, à la suite de la controverse qui éclate au sujet de l'exposition de la photographie Piss Christ, datant de 1987. Sa carrière est marquée par des séries de photographies à fort potentiel polémique telles que A Morgue (1991), ou encore History of Sex (1997), à travers lesquelles il affiche un intérêt particulier pour les thèmes du sexe, de la religion, de l'illusion du réel. Le 11 décembre 1994, le critique d'art Christopher Knight décrit, dans un article du Los Angeles Times, « la capacité de l'appareil photographique à mentir, à falsifier et à tromper » comme étant « le pivot artistique autour duquel le travail de Serrano tourne toujours ».

Plusieurs photographies d'Andres Serrano sont exposées à la Collection Yvon Lambert, à Avignon, entre le 12 décembre 2012 et le 8 mai 2011, dont la très controversée Piss Christ que le musée met en avant sur les affiches de l'exposition « Je crois aux miracles ». Ce n'est qu'à partir du 6 avril 2011, et du communiqué de Monseigneur Cattenoz, que l'exposition de Piss Christ commence à soulever une véritable polémique. Des manifestations ont lieu jusqu'à ce que plusieurs individus la vandalisent le 17 avril, en même temps qu'une autre photographie d'Andres Serrano, sœur Jeanne Myriam, exposée en face de Piss Christ et représentant une nonne les mains jointes. Le 23 mai, Andres Serrano porte plainte contre X, au titre de son droit moral et pour défendre la liberté de création.

« Je n’ai rien d’un blasphémateur, et je n’ai aucune sympathie pour le blasphème » + « L’intitulé ne contient aucune hostilité envers le Christ ou la religion. Il est simplement une description. » + « J’ai pris un crucifix, car c’est un objet banal, en tout cas en Amérique, un objet auquel on ne prête plus attention, un objet minimal. Si en faisant appel au sang, à l’urine, aux larmes, ma représentation déclenche des réactions, c’est aussi un moyen de rappeler à tout le monde par quelle horreur le Christ est passé. »