Cartographie des controverses
Un concept
Si vous tapez « cartographie de controverses » ou même « mapping controversies » dans un moteur de recherche (classiquement Google), vous allez trouver un certain nombre d’éléments décrivant la manière de décrire une controverse, mais comme nous vous resterez perplexe devant ce nouveau concept, qui va désormais devenir central dans votre vie. Plus qu’une définition, il faudrait vous communiquer un état d’esprit pour bien saisir ce que recouvre la notion, mais tentons quand même une définition : il s’agit de représenter dans un site internet la complexité d’une controverse scientifique ou technique de la manière la plus claire possible.
Un groupe de travail
La cartographie de controverse se fait en petits groupes de 6 à 8 personnes, qui choisissent une controverse scientifique ou technique, c’est à dire un sujet scientifique ou technique faisant l’objet d’un débat ou de désaccords entre les personnes concernées par le sujet. Après avoir expliqué les notions nécessaires à la compréhension de la controverse, le groupe d’étudiants encore perplexe doit représenter avec des outils variés mis à disposition et les méthodes appréhendées en cours la controverse sous toutes ses formes : les différents points de désaccord, les questions, les relations entre ses différentes questions, les acteurs (personnes ou objets concernés par le sujet), les relations entre ces acteurs, les positions des acteurs sur chacune des questions, la chronologie du sujet et bien d’autres choses. La matière adapte tous les éléments classiques de la cartographie (géographie par exemple) à l’étude des controverses. Ainsi, avec ces outils, le groupe tente de représenter la controverse dans sa complexité de manière simple (vous suivez ?). Au sein du groupe les étudiants se répartissent des rôles pour mener à bien l’analyse de leur controverse : un chef de projet (le tyran), deux enquêteurs (les bourreaux de travail), un cartographe (le geek), deux webmestres (les touristes), deux designers (les artistes).
Un homme
Grande silhouette massive, ton enthousiaste, regard profond : Bruno Latour, créateur de la discipline. Agrégé de philosophie et formé à l’anthropologie, il a enseigné dans des écoles d’ingénieur comme l’Ecole des mines, et est aujourd’hui, pour notre plus grand bonheur, professeur des universités à Sciences po. On ne compte plus ses publications aux noms plus ou moins obscurs, comme « Aramis ou l’amour des techniques », « Petites leçons de sociologie des sciences », « Where are the missing masses ? » (l’homme est bilingue) ou encore -laissez vous entraîner- « le pédofil de Boa Vista ». Nous vous le recommandons fortement.