LICRA

  • Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme
  • Association

Description

La LICRA défend les individus et lutte contre le racisme et les discriminations quel que soient leur domaine d'intervention. L'association entre dans la controverse en 2007 lorsque son président de 1999 à 2010, Patrick Gaubert, signe au nom de la LICRA une pétition contre les statistiques ethniques.

La mise en place d’études sur des critères ethniques ou religieux conduira à coup sûr à des dérives pernicieuses.- LICRA

Positionnement

La LICRA se positionne ouvertement contre toute logique communautariste (et donc la notion même de catégorisation). En première ligne elle s'oppose directement au CRAN dont elle ne cautionne pas l'action et l'existence même dans le cadre de la lutte contre les discriminations envers les noirs. Concernant les statistiques ethniques, la LICRA est fermement contre, soutenant l'idée qu'un tel outil met en péril le modèle républicain français. Le risque de la mise en place d'un fichier ethnique et d'autres dérives par manque de contrôle est trop grand.

Sur un article du Jeudi 10 Fev 2009 la LICRA s'exprime en ces termes :

La LICRA s’oppose fermement à ce que le défi que représente aujourd’hui la lutte contre les discriminations en France passe par la création d’un référentiel ethno-racial, qu’il soit « a priori » ou sur la base d’un « ressenti d’appartenance ». La LICRA ne croit pas que le « consentement exprès » des personnes, le « mode d’auto-déclaration » ou toute autre précaution constituent des garanties suffisantes face aux risques encourus. L’association reste convaincue que la mise en place d’études sur des critères ethniques ou religieux conduira à coup sûr à des dérives pernicieuses, incontrôlables et incontrôlées, et concourra au renforcement d’une vision essentialiste de notre société et à une « racialisation» des questions sociales.

MRAP

  • Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples
  • Association

Description

Porté par les valeurs républicaine Liberté, Égalité, Fraternité, le MRAP lutte contre toute forme de discrimination. Le MRAP est présent sur la scène publique pour défendre l'égalité des droits entre tous les citoyens et agit selon 4 axes :

  • Sur le plan juridique pour rappeler que le racisme (en actes comme en paroles) n'est pas l'expression d'une simple opinion mais un délit sanctionné par la loi.
  • Sur le plan préventif avec des actions " d'éducation à la citoyenneté " et le développement d'un " antiracisme de proximité ".
  • L'égalité des droits entre tous les citoyens reste la revendication centrale du MRAP.
  • Le combat du MRAP est d'envergure internationale, reconnu par l'ONU qui lui a conféré un statut consultatif.

Le MRAP a suivi la controverse tout au long de son déroulement, du colloque " statistiques ethniques " organisé par le Centre d'Analyse Stratégique jusqu'à la parution du rapport du COMEDD. Dès le début le MRAP s'est ouvertement exprimé contre l'idée même de statistiques ethniques. L'identification de critères ethniques dans l'analyse de phénomènes de société comporte de hauts risques et une idéologie qui vont à l'encontre du modèle républicain français.

L’introduction de certains critères statistiques ethniques représente un véritable danger qui pourrait se traduire par la légalisation de logiques de classement et de tri sur des bases ethniques.- MRAP

Positionnement

Le MRAP se positionne clairement contre toute forme de statistiques ethniques. Conscient de la différence existant entre des données statistiques et des données de gestion, le MRAP voit un réel danger dans l'introduction de critères ethniques dans l'un ou l'autre. Ces données peuvent " servir de base à l’élaboration d’un discours justificateur des " différences naturelles " ou plutôt naturalisées, ethnicisées. Tout dépendra, en fin de compte, de l’objectif assigné à la démonstration : des données peuvent être utilisées, afin de démontrer ce que l’on a décidé de vouloir démontrer. " L'idée même des statistiques ethniques remet en cause l'égalité des citoyens devant l'état puisqu'on ne se revendique plus citoyen français, mais issu de telle ou telle " ethnie ". Et cette notion d'ethnie ne fait preuve d'aucune objectivité scientifique, amenant certains pays qui ont des statistiques ethniques à comparer des Asiatiques (origine géographique), à des Noirs (couleur de peau), ou encore aux Hispaniques (langue).

" La question aujourd’hui en France n’est pas de " connaître " le problème des discriminations, mais d’arriver enfin à le " combattre " efficacement par la mise en place de véritables politiques publiques. " Le MRAP propose différents types d'alternatives pour répondre aux problèmes : Au lieu d'essayer d'identifier ceux qui n'ont pas accès à certains postes, ceux qui perçoivent de faibles salaires ou encore ceux qui occupent des logements précaires, il serait mieux de lutter contre ces faits. Il faudrait davantage obliger les dirigeants à justifier leurs décisions plutôt que de demander aux personnes la nature de l'acte de discrimination; ou encore agir contre l'existence de logements précaires plutôt que de savoir qui les habitent. Il prône l'action plutôt que la connaissance et propose de légaliser le testing.

SOS Racisme

Association

Description

SOS racisme est une association créée en 1984 ayant pour but la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et toutes formes de discriminations raciales. Elle intervient donc dans son domaine de légitimité dès le début de la controverse et plus particulièrement après la proposition de loi de Brice Hortefeux en 2007. Ses porte-paroles privilégiés dans les médias sont Samuel Thomas, son vice-président, et Dominique Sopo, son président.

Vouloir enfermer les individus dans des identités ethno-raciales, c'est leur dénier le droit d'être un citoyen à part entière- SOS Racisme

Positionnement

L'association défend des mesures alternatives pour lutter contre les discriminations tel que le CV anonyme ou l'ouverture des emplois fermés aux étrangers: il est prioritaire de mettre en place et d'évaluer ces mesures avant d'envisager la création de statistiques ethniques.

SOS Racisme condamne le lien qui est fait entre discriminations, couleur de peau et immigration. Alors que la discrimination sur la base de l'origine n'est pas toujours liée à la nationalité. C'est par exemple le cas pour de nombreux Antillais, mais aussi pour les descendants d'immigrés maghrébins de la troisième génération. Le risque majeur qu'entraînerait la mise en place des statistiques ethniques serait d'enfermer les individus dans des stéréotypes et d'amplifier ainsi les logiques racistes puisque "ces stéréotypes deviendraient des statistiques, des idées sociologiques".

L'association dénonce la dérive vers "une conception ethnicisée de la société française" et fait référence à l'histoire (notamment le régime de Vichy) en rappelant qu'un tel système a conduit jadis à des pratiques discriminatoires.

Patrick Lozès (CRAN)

  • Fondateur du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France).
  • Dirige une mission de lutte contre le racisme et contre le communautarisme en 2009

Description

Patrick Lozès est investi dans la lutte contre les discriminations, notamment à travers sa fonction au sein du CRAN qu’il a fondé en 2005 et au nom duquel il parle. Il entre publiquement dans la controverse en 2006 lors du colloque sur les statistiques « ethniques » organisé par le centre d’analyse stratégique. Il montrera par la suite une forte implication médiatique et associative.

Pour que ceux qui souffrent de discriminations n’attendent pas encore plus longtemps- Patrick Lozès

Positionnement

Patrick Lozès part du constat que les minorités en France subissent des discriminations qu'il est actuellement impossible de mesurer. Or, la création de " statistiques de la diversité " permettrait de les identifier et d'y remédier afin d'améliorer le sort de toutes les minorités. Il défend en ce sens les "statistiques de la diversité" car pour lui l'" ethnie " n'existe pas : il considère la couleur de la peau comme une donnée factuelle au même titre que la taille ou la couleur des yeux et qui peut donc tout à fait faire l'objet de statistiques. Il est en outre favorable à un recueil du " ressenti d’appartenance ", sur une base auto-déclarative, facultative et sans constitution de fichiers. Il a salué le rapport de la COMMED en indiquant qu'il était temps désormais de passer du scientifique au politique. Chemin qu'il a pris lui-même puisqu'il collabore avec Manuel Valls pour la création d'une proposition de loi à ce sujet. Il a déclaré le 5 février 2010 dans Libération "Il n'est pas normal que dans notre pays nous n'ayons toujours aucun moyen de savoir si sur ces cinq, dix dernières années les discriminations ont augmenté ou diminué. N'attendons pas de sacrifier une génération pour faire bouger les choses. » D'autre part "Quand l’usage du critère racial est flagrant, pourquoi ne pas l’évoquer ? ". Pour le CRAN le débat ne peut se réduire à la seule problématique migratoire. Et les indicateurs d’origine - nationalité, patronyme, pays de naissance des individus ou de leurs parents - ne suffisent plus à identifier les discriminations ethniques et " raciales ". "La nationalité n’est plus une protection contre les discriminations. On parle de personnes qui n’ont pour la plupart jamais migré !", indique M. Lozès.

LDH

  • Ligue des droits de l'homme
  • Association

Description

La ligue a pour mission de défendre les principes énoncés dans les textes défendant les droits de l'homme. Elle combat l'injustice, l'intolérance et toute forme de discriminations et lutte en faveur du respect des libertés individuelles, de la dignité et de l'intégrité des individus. Elle s'est donc intéressée de près au débat sur l'introduction des statistiques ethniques en France. La LDH a d'ailleurs saisi la HALDE pour dénoncer l'article de la loi Hortefeux de 2007 à propos de ces statistiques. La LDH a participé au groupe de travail du COMEDD et désigne le rapport produit comme une "boîte à outils" pour faire avancer la lutte contre les discriminations. La ligue a également contribué aux travaux de la CNIS (conseil national de l'information statistiques) sur le projet d'enquête "trajectoires et origines".

La question de l’origine dans l’action publique n’a de sens qu’en lien étroit avec une lutte effective contre les inégalités sociales et territoriales.- LDH

Positionnement

La LDH affirme que la défense des droits de l'Homme se réalise à travers la connaissance et l'action contre toutes les discriminations. En l'occurrence, "la question de l’origine dans l’action publique n’a de sens qu’en lien étroit avec une lutte effective contre les inégalités sociales et territoriales". La ligue veut s'éloigner de "l'amalgame [et] des parallèles historiques insultants" qui reviennent avec récurrence dans la controverse sur les statistiques ethniques. Elle a condamné l'article de la loi Hortefeux qu'elle jugeait contraire aux grands principes de la République et s'est positionnée contre certaines propositions du Rapport du COMEDD; notamment celle qui avançait l'idée d'un recensement des données d'état civil sur deux générations. La LDH y voit plus la volonté d'un comptage segmenté de la population qu'une lutte effective contre les discriminations. Elle souhaite écarter tout risque de trier "les Français "purs" de ceux à ascendance étrangère". Ce propos est à nuancer dans le sens où la LDH reconnaît la nécessité des études et des recherches croisant les caractéristiques des personnes, dont la nationalité et l’origine géographique afin d'identifier les inégalités et les mécanismes à l'oeuvre. Ces données objectives doivent pouvoir être collectées dans des enquêtes publiques spécifiques, y compris sur de grands échantillons de population, pour apporter une information fiable sur les discriminations. Mais les informations sur les parents sont prohibées pour éviter la dérive citée plus haut. De même, ce type d’information ne saurait figurer dans les fichiers de gestion administrative et d’entreprise. Enfin, la LDH déplore que les statistiques existantes ne soient pas suffisamment exploitées pour combattre les discriminations.

La LDH est un organe national mais possède des antennes en région. C'est l'antenne de Toulon qui relayent de façon forte le positionnement de l'entité nationale.