Description
Il est entré dans la controverse dans les années 90s, quand il critiquait le travail de Michèle Tribalat, et notamment sa distinction entre Français de souche et ceux issus d'autres origines. Ses recherches portent sur l’histoire des concepts démographiques, sur la géographie des mœurs et des comportements électoraux, sur les évolutions démographiques et particulièrement sur l’immigration. On peut citer parmi ses ouvrages " Immigration positive " (avec Jack Lang, Odile Jacob, 2006) ou encore " Le démon des origines " (éd. de l’Aube, 1998). Il est membre fondateur de la CARSED et s'oppose directement à François Héran, le président du COMEDD, avec qui il a déjà eu des différends.
Positionnement
Comme les experts du COMEDD, le démographe estime dans le Bulletin Quotidien en mars 2010 que le recensement n'est " pas le bon moyen d'obtenir une information sérieuse ", jugeant les grandes enquêtes " inutiles et dangereuses ". Tandis que la statistique peut mesurer des différences de situation, elle ne sait pas les interpréter en termes de discriminations sans hypothèses précises. Faire des statistiques ethniques reviendrait à vouloir établir "des mesures objectives sur des déclarations subjectives ". Dans un débat avec le public en ligne initié par le Nouvel Observateur, Hervé Le Bras qualifie la notion d'ethnie comme faisant partie " d'anciennes croyances pré-scientifiques analogues à la croyance dans les fantômes ou les esprits ". Il précise que " la collecte de données n'est pas une menace en elle-même. Ce qui constitue une menace ce sont les catégories utilisées pour classer les données ". La statistique ethnique imposerait par conséquent une "vision ethnique et raciale de la société, qui par boomerang, conduit à considérer les non-immigrés ou les non-descendants d'immigrés comme une ethnie particulière". Cependant, quant aux monographies, M. Le Bras admet l'intérêt de " monographies ciblées réalisées selon des méthodes scientifiquement adaptées à leur objet ". Concernant le rapport du COMEDD, dans le " Sud Ouest " du 6 février 2010, il le qualifie comme étant " très en retrait par rapport à ce que souhaitait M. Sabeg ". Il explique que : " le débat sur l'identité nationale a pollué le travail sur ce dossier », en ajoutant que « le travail de la COMEDD a été accéléré ces derniers jours " et " poussé par des entreprises qui craignent d'être accusées de discrimination et souhaitent un dispositif pour échapper aux poursuites ".