La « castration chimique » est un terme impropre qui désigne un traitement antihormonal destiné à réduire la libido. Il est proposé aux détenus condamnés pour agression sexuelle, sur la base du volontariat, dans le cadre du suivi socio-judiciaire institué par la loi du 17 juin 1998. Suite à une série de faits divers impliquant des individus déjà condamnés auparavant, le débat sur la nécessité de rendre le traitement obligatoire pour les délinquants sexuels a fait l’objet de plusieurs propositions de loi. Le débat législatif qui s’est instauré s’inscrit dans une controverse plus large dans laquelle interviennent des acteurs aussi variés que des psychiatres, des médecins, des juristes, des associations…

 

Ce traitement, dont l’efficacité est controversée, constitue-t-il une avancée réelle dans l’appréhension juridique de la récidive ? Les bénéfices priment-ils sur les effets secondaires ? Le législateur empiète-t-il de façon excessive sur le domaine médical ? Le pouvoir qu’il confère au juge est-il légitime ? Alors que les controverses autour du traitement ne sont pas closes, et que nombre de ces questions n’ont pas été résolues, la castration chimique a bel et bien été rendue obligatoire par la promulgation, le 10 mars 2010, de la loi tendant à amoindrir le risque de récidive criminelle.

 

Ce site a donc pour objet de cartographier la controverse autour de la castration chimique. Tout en reprenant la controverse médicale préexistante, nous nous sommes particulièrement intéressés à la généralisation de la controverse, engendrée par les débats autour de la loi sur la récidive.

LA CONTROVERSE AUTOUR DE LA CASTRATION CHIMIQUE: DE L'ARÈNE MÉDICALE À L'ARÈNE LÉGISLATIVE