Les deux constructeurs automobiles français, PSA-Peugeot Citroën et Renault sont impliqués dans la controverse car les biocarburants sont appelés à être utilisés dans les moteurs des voitures qu'ils fabriquent. Par conséquents ils ont été associés à l'analyse du cycle de vie (cf. ACV) pour ce qui concerne l'utilisation du carburant dans le moteur. Ils ont donc fait partie du comité technique de l'ADEME (cf ADEME) lors des différentes ACV réalisées sous l'égide de l'agence publique.
Les constructeurs n'ont pas un intérêt aussi important que les agriculteurs et les industries de transformation des produits végétaux pour la promotion des biocarburants. Conséquence de cet intérêt économique plutôt modeste, ils n'hésitent pas à adopter un point de vue plutôt indépendant et assez critique vis à vis des faiblesses de l'étude Ils encouragent ainsi l'approfondissement de l'analyse du changement d'affectation des sol (cf CASD, CASI), dans la discussion associée au rapport de 2010 de l'ADEME : « le changement d'affectation des sols qui pourrait avoir un impact de premier ordre sur les émissions de gaz à effet de serre devrait faire l'objet d'un étude approfondie ». Ils insistent également sur la nécessité d'étudier plus rigoureusement les impacts tels que l'eutrophisation, et pas uniquement les bilans en énergie et en émissions de GES (cf gaz à effet de serre).
L'action des constructeurs automobiles se concentre essentiellement sur l'utilisation du carburant dans le véhicule. C'est sur ce point que leurs critiques sont les plus nourries. Elles concernent pour la plupart la question de la collecte des données, (cf collecte des données). En effet, les données utilisées pour évaluer ce segment du cycle de vie des biocarburants proviennent pour la plupart de l'IFP (Institut Français du Pétrole). Peugeot et Renault se montrent donc réservées quant à leur fiabilité. Cette critique se fonde sur une remise en cause plus générale des hypothèses de calculs, et des normes européennes qui sont à leur source. Un exemple représentatif : ils remettent en cause le fait que l'on prenne pour seuls véhicules d'étude une Renault Clio et une Citroën C3, sur la justification que ce sont les voitures les plus vendues à l'heure actuelle en France. Les normes européennes de limitation des polluants dites EURO, qui sont prises comme fondement des calculs sont également remises en question.
Les constructeurs, par leur implication économique limitée, ont donc un point de vue relativement indépendant, et se concentrent sur la question des données relatives aux émissions lors de l'utilisation des biocarburants dans le moteur.
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Site internet :
Analyses de cycle de vie appliquées aux biocarburants de première génération. Observations et commentaires des membres du comité technique. Mars 2010. Service bioressources et Direction Productions et énergies durables, ADEME.
Image : moteur hybride