Les données sont primordiales puisqu'elles sont la base de l'ACV. ll est donc important d'une part de bien les mesurer pour qu'elles soient fiables. Se pose alors la question de la collecte des données, à chaque étape de la chaîne de production. Et d'autre part, se pose la question du traitement de ces données. Ainsi le degré d'incertitude concernant la collecte d'une donnée détermine sa prise en compte dans la réalisation d'une ACV.
Les sources des données pour une ACV, comme celle menée par l'ADEME ( cf. ADEME) en 2010, sont différentes. Il y a les données agrégées à un niveau national ou international, des données bibliographiques issues d'une base de données et des données industrielles issues des filières agricoles.
Les données bibliographiques, comme celles employées par l'ADEME pour la filière canne à sucre ou pour la substitution des coproduits portent à controverse car elles viennent de l'étranger. Certains remettent en cause leur fiabilité.
De plus, concernant la collecte des données, le problème rencontré est que les émissions de gaz à effet de serre varient en fonction des types de sols, des régions, comme par exemple pour le protoxyde d'azote. Le calcul des gaz à effet de serre est primordial dans l'ACV. Or, le principal gaz, représentant 30 à 40 % des émissions de gaz à effet de serre est le protoxyde d'azote. Ce gaz est difficile à mesurer pour les scientifiques. (Cf. Chercheurs). Les émissions varient en fonction de plusieurs facteurs: l'intensité de l'usage des engrais chimiques, la nature et la typologie des sols, des rendements. Les différents types de sols émettent des quantités différentes de protoxyde d'azote. La méthode la plus rigoureuse serait d'effectuer des mesures parcelle par parcelle, mais cette méthode est trop longue, comme le souligne Mr Bruno Gagnepain de l'ADEME (cf. ADEME). Alors, des fourchettes de valeurs et des moyennes sont établies pour réaliser les ACV. Mais l'estimation même de ces fourchettes est difficile.
L'emploi de moyenne est controversé et limite la précision de l'ACV selon certains scientifiques, tel Mr Benoit Gabrielle (cf. Chercheurs). Ce scientifique préconise des modélisations sur des régions ou autour de l'usine pour avoir des ACV de plus en plus précises.
Enfin, l'ADEME ne prend pas en compte les changements d'affectations des sols dans son rapport de 2010 ( Cf. CASD et CASI) car elle considèrent que les données ne sont pas fiables, la marge d'incertitude est trop grande. Ainsi, la possibilité scientifique de récolter telle ou telle données déterminent les critères à prendre en compte dans l'ACV.
Plus les données sont fiables grâce à l'amélioration des connaissances scientifiques, plus les ACV seront crédibles et précises.
Entretiens:
Bruno Gagnepain de l'ADEME
Benoit Gabrielle de l'INRA