Le gouvernement est concerné par l'évaluation des biocarburants, car il a besoin de ces données pour mener sa politique en la matière en connaissance de cause. Trois ministères sont concernés : l'industrie, le développement durable et l'agriculture. Ces trois ministères possèdent une centrale administrative commune, la direction à l'énergie et au climat (DGEC) qui gère les enjeux liés aux nouvelles énergies.
Dans les années 1990 et 2000, le pouvoir politique a adopté une politique volontariste vis-à-vis des biocarburants, à l'origine pour permettre aux agriculteurs d'exploiter les jachères obligatoires imposées par l'Union européenne (cf UE) et ainsi leur offrir un complément de revenu, puis dans le cadre de la lutte contre le changement climatique et de la transition énergétique, pour préparer l'après-pétrole.
Pour définir ses orientations politiques dans le domaine des biocarburants, le gouvernement fait généralement appel à l'agence pour le développement et la maîtrise de l'énergie (cf. ADEME), agence publique indépendante qui sert d'informateur à l'État, et doit lui fournir les clés de compréhension nécessaires à la décision politique.
Pour le moment, il existe toujours des avantages financiers accordés aux biocarburants, preuve que le gouvernement a confiance en les rapports produits par l'ADEME ces dernières années, même s'il avait fait pression en 2010 pour avoir des éléments d'analyses en termes de changement d'affectation des sols alors que ce n'était pas prévu dans la publication initiale. Ces avantages financiers consistent en la défiscalisation de la plupart des biocarburants produits sur le sol français, qui représentait en 2009 un montant total de 521 millions d'euros.
En soi, le gouvernement n'a pas de point de vue scientifique sur la controverse des ACV de biocarburants, car il « sous-traite » ces questions à l'ADEME. Néanmoins, face à la question plus globale des biocarburants et des énergies nouvelles, il est pris dans un jeu de relations beaucoup plus large que celles liées au bilan énergétique de ces produits. Il doit aussi prendre en compte la performance économique et l'emploi pour déterminer sa politique, d'où la mise en avant régulière de biocarburants, pas uniquement en tant que moyen de lutter contre le changement climatique, mais aussi comme secteur industriel (cf Producteurs de biocarburants) d'avenir. L'ACV est donc un moyen parmi d'autres pour le gouvernement d'orienter ses décisions.
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Site internet
Site du ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement
Les biocarburants