Bien qu’un analyste financier ne travaille pas directement dans la modélisation mathématique de la finance mais plutôt dans l’analyse fondamentale des actions et des sociétés, l’interview d’un d’entre eux a été très enrichissante pour mieux distinguer les différentes parties de l’analyse financière. Cela nous a surtout permis d’obtenir les avis d’un acteur direct du marché financier, non impliqué dans des démarches de recherche sur les problématiques de notre controverse.
Tout d’abord, il a évoqué l’ « échelle de valeur » des différents acteurs du marché : de l’investisseur (qui gère l’argent des clients) au trader puis au courtier qui réalise les opérations directement sur les marchés. Il est revenu ensuite plus en profondeur sur la distinction entre l’analyse fondamentale et l’analyse quantitative qui sont, selon lui, complémentaires. En effet, même s’il a cité l’existence de fonds qui se s’appuyaient principalement sur l’une des deux stratégies, il a également fait part de son expérience de l’importance de la collaboration entre trader (analyste quantitatif) et analyse fondamentale. Il nous a notamment donné un exemple d’arbitrage sur une action mêlant analyse fondamentale et pricing du risque par un quant. Ainsi, l’analyse fondamentale est majoritairement utilisée par des hedge funds comme celui de Warren Buffet qui fait reposer ses choix d’investissements sur ses « intuitions sur le marché ou son expérience », et actuellement l’homme le plus riche du monde. En revanche, certains fonds, comme Renaissance de Jacob Simmons, ne recrutent que des mathématiciens qui fondent presque entièrement leur hedging sur une analyse quantitative fondée sur le modèle brownien.
En distinguant bien les deux principales stratégies quantitatives (trading et high frequency), l’acteur a souligné les nombreux problèmes que pose l’essor de l’utilisation de modèles purement informatiques (vérification des ordres (demandes et offres) à chaque instant pour essayer de contrer le marché de façon automatique. En effet, il met en lumière tout d’abord que, si tout le monde l’utilise, il n’aura plus d’utilité car il ne pourra plus arbitrer les « défaillances humaines ».
Ensuite, il a mis en valeur son action d’augmentation de la volatilité et de rupture de la continuité paradoxalement car il agit chaque intervalle de temps donné.