Mathématicien français, ancien élève de l’école Polytechnique, président de la Société mathématique de France et professeur au laboratoire d'analyses et de mathématiques appliquées (université Paris 12)
Dans une interview donnée au Figaro le 29 octobre 2008 et titrée «Certains mathématiciens financiers sont horrifiés de l'utilisation qui est faite de leurs modèles», Stéphane Jaffard revient sur les hypothèses sur les lesquelles repose les mathématiques financières et l’ « impression de sécurité » que ces mathématiques donne au cœur de la sous-estimation des risques financiers.
Pour lui, elles sont de trois types : qualitatives (absence d’opportunités d’arbitrage qui fonde le calcul stochastique), quantitatives (les praticiens du marché utilisant les modèles mathématiques à leurs extrêmes, où ils ne fonctionnent pas toujours) et enfin que l’économie n’est pas en régime extrême (période de crise). Il l’illustre la dialectique : responsabilité des régulateurs, responsabilité des acteurs par l’image d’une route trop large pour circuler ou un vélo trop puissant.
Même si la responsabilité n’est pas pour lui directement sur les épaules des mathématiciens, il admet qu’ils savent que leur « mode d’emploi », autrefois compréhensible jusqu’aux limites par les financiers, ne le sont plus, ce qui incite à des comportements plus risqués car sur les extrêmes des modèles.