Emergence d'un tourisme de masse
- 1960
Les années 1960 voient en France l’émergence du tourisme de masse avec des congés payés de plus en plus répandus, et ce mouvement sociétal a des répercussions précises au niveau du Mont.
Le Mont Saint-Michel reçoit en 1960 300 000 visiteurs par an, pour 3 millions aujourd’hui. C’est à cette époque que la vie économique locale commence à s’organiser autour du commerce. Julien Nicolle, alors maire du Mont, y crée la société Sodetour qui restera en situation de quasi monopole commercial dans les années 1960 et demeure en 2010 l’une des deux grandes familles en concurrence contre celle de M. Vannier. En 1960, on construit pour la première fois de grands hôtels comme celui de la Digue, futur Novotel, sur le site de la Caserne. Cette zone touristique finalisée en 1965 regroupe des activités de souvenirs, de restauration et d'hôtellerie au pied de l’actuelle digue qui mène au Mont. Appelée « le deuxième Mont Saint-Michel », elle marque temporellement et géographiquement le début de la grande période touristique du Mont. L’émergence du tourisme comme enjeu vital de la population va avoir des conséquences ambiguës sur le thème de l’insularité : celle-ci est constitutive du « monument Mont Saint-Michel » dans l’imaginaire collectif français, puisque historiquement et d’un point de vue religieux la valeur du Mont tient en sa qualité d’île. On pourrait donc penser que préserver l’insularité est bénéfique au maintien de l’intérêt touristique. Cependant, le tourisme culturel et le tourisme de masse ne relèvent pas tout à fait de la même logique, et à cette époque les Montois sont persuadés que la digue-route (élément majeur de la sédimentation de la baie), la construction de parkings, de zones commerciales… sont nécessaires pour canaliser les flux de visiteurs.