La durée effective du travail
en France et en Europe

COE-REXECODE
Une nouvelle définition statistique de la durée effective du travail : avant de pouvoir comparer les taux d'emplois français et allemands, Coe Rexecode s'est basé sur des estimations statistiques inédites. En travaillant sur le temps de travail, Coe Rexecode a constaté que les traitements statistiques d'Eurostat sur la durée de travail (38 heures pas semaine en moyenne) ne correspondaient pas aux résultats de l'INSEE. Coe Rexecode y a vu une erreur de définition statistique : Eurostat ne fournissaient pas, pour l'Europe, de calcul de durée effective annuelle moyenne du temps de travail. La méthode de calcul statistique correspondait plutôt à une définition de la durée habituelle du travail :la semaine de référence sur laquelle était faite la moyenne ne prenait pas en compte les personnes en arrêts maladies, ou en congés. Cette méthode surestimait donc la durée de travail. Coe Rexecode a donc demandé à Eurostat de re-calculer ses chiffres selon une nouvelle définition fixée par Rexecode, c'est à dire en incluant les personnes non prises en compte sur la semaine de référence. recalculée par Eurostat, le nombre d'heures de travail par semaine est passé à 31,3 heures, ce qui correspond cette fois aux résultats de l'INSEE. Coe Rexecode à également demandé à Eurostat de réaliser une enquête selon cette nouvelle méthode sur toute l'Europe, de 1998 à 2010.

Evaluer l'efficacité de politiques économiques en matière de partage du travail : L'enjeu des politiques sur l'emploi concerne le partage du temps de travail, dans le but de réduire le chômage. Coe-Rexecode montre que différentes politiques sont envisageables pour y parvenir : les 35 heures consistent en une baisse règlementaire du temps de travail dans le but d'augmenter le nombre d'emplois. L'Allemagne a pratiqué une politique de réduction du temps de travail différente, basée sur la négociations sociale et les ajustements spontanés, notamment par le recours au temps partiel. La comparaison avec l'Allemagne est fondamentale dans le raisonnement, son économie étant relativement comparable à celle de la France.

Modèle mathématique : il s'agit d'étudier l'impact de ces politiques sur l'emploi. En économie, l'emploi est défini par l'équation suivante :


Emploi = personnes en âge de travailler * taux d'emploi

Ou les personnes en âge de travailler sont caractérisées par la démographie du pays, et le taux d'emploi peut être traduit par « la capacité d'un pays à mettre les personnes au travail ».


Constats En France, la durée effective annuelle de travail des salariés à temps plein est la plus faible d'Europe, et c'est également en France qu'elle a le plus diminué depuis 1999.

En Allemagne, on note une forte augmentation du taux d'emploi et de l'emploi, ainsi que du PIB par tête (+13,3% contre 7,3% en France). L'Allemagne a su compenser une démographique déclinante par un recours au temps partiel, dont la proportion augmente sur la période. En France le taux d'emploi a peu progressé, et la répartition entre temps plein et temps partiel est restée stable, malgré une démographie dynamique.

Ainsi, Coe Rexecode conclut que l'Allemagne a réussi son partage du temps de travail par un recours au temps partiel qui a augmenté le taux d'emploi. La France a eu recours aux 35 heures pour réaliser le même objectif, ce qui a entrainé la plus grande baisse de la durée effective de travail de l'Europe ; mais cette limitation du travail entraine une perte des atouts démographiques du pays et n'augmente pas le taux d'emploi. La négociation sociale allemande semble être plus efficace que la baisse règlementaire française.




Le bilan économique
de la réforme des 35 heures ?