Gianella utilise un modèle macroéconomique, et entend partant proposer une analyse qui ne repose pas sur la comparaison de l'ordre plutôt microéconomique entre entreprises étant passées aux 35 heures et entreprises étant restées aux 39 heures. L'originalité du modèle proposé est de distinguer trois catégories de salariés (des moins qualifiés aux plus qualifiés), permettant ainsi de distinguer trois marchés plus ou moins flexibles et qui ont donc réagi différemment au choc induit par la mise en place des 35 heures. La maquette ainsi définie entend se démarquer des études habituelles en identifiant les paramètres-clés autour desquels résident des incertitudes (gains de productivité horaire, degré de modération salariale acceptée par les salariés et sensibilité des salaires à l'évolution du chômage structurel). Ces paramètres-clés deviennent ainsi des variables, Gianella proposant des chiffres différents de création d'emplois en fonction du scénario choisi. Ce modèle permet notamment en outre d'étudier en deux temps les deux mesures phares des 35 heures (réduction du temps de travail et modération des cotisations sociales) : permet d'évaluer dans un premier temps le choc d'offre négatif et la hausse du coût du travail plus ou moins compensé selon la rigidité salariale de la catégorie de salariés considérés, et dans un second temps l'atténuation éventuelle du choc d'offre par la baisse des charges et les aides publiques, plus ou moins adaptées selon le secteur du marché de l'emploi considéré.