L'expérience française de réduction
du temps de travail : moins d'emplois
et plus d'inégalité

PIERRE CAHUC
Le 17 janvier 2011, Pierre Cahuc, écrit dans « pour que le débat sur les 35 heures serve enfin à quelque chose » : « Les éventuelles créations d'emplois dues aux lois Aubry sont le fruit des mesures d'accompagnement visant à limiter les effets de la hausse du coût du travail à la suite du passage aux 35 heures, elles ne proviennent pas de la réduction du temps de travail. Ainsi, plus de la moitié des baisses de cotisations sociales sur les bas salaires, qui atteignent désormais 22 milliards d'euros par an, trouvent leur origine dans le passage aux 35 heures. ».

Et le 29 mai 2007, dans « 35 heures : une « conception erronée du fonctionnement de l'économie », Patrick Artus, Pierre Cahuc et André Zylberberg poursuivent : « Soyons clairs : à l'heure actuelle, aucune étude sérieuse n'a pu montrer qu'une réduction de la durée du travail se traduisait par des créations d'emplois. Les études empiriques indiquent que les lois Aubry, qui ont institué le passage aux 35 heures, ont vraisemblablement créé des emplois. Mais elles suggèrent aussi que ces créations sont dues aux réductions de cotisations sociales sur les bas salaires et à l'introduction d'une flexibilité accrue de l'organisation du travail. La réduction de la durée légale hebdomadaire du travail n'a joué, au mieux, qu'un rôle marginal. (L'objectif de créer des emplois par le biais d'une réduction du temps de travail) repose sur une conception erronée du fonctionnement de l'économie, il doit être explicitement et résolument abandonné ».

Jacques Marseille dans « Les 35 heures sont mortes », le 14 juin 2007 déclare que : « Le rapport du CAE sur la défiscalisation des heures supplémentaires fait ressortir plus fortement encore une condamnation sans appel de la législation française appliquée de 1981 à 2002 pour combattre le chômage en « partageant le travail : « Les études menées depuis plus de dix ans dans plusieurs pays et fondées sur des dizaines de milliers d'observations montrent que l'idée selon laquelle la réduction de la durée du travail crée des emplois n'a aucune validité empirique. Soyons clairs : à l'heure actuelle, aucune étude sérieuse n'a pu montrer qu'une réduction de la durée du travail se traduisait par des créations d'emplois. » Ce constat de décès n'émane pas d'un nouveau libelle ultralibéral contre les 35 heures, mais a été signé par Patrick Artus, Pierre Cahuc et André Zylberberg, trois économistes du Conseil d'analyse économique, un conseil mis en place en 1997 par Lionel Jospin pour, selon ses propres termes, « éclairer ses choix dans le domaine économique ».




Le bilan économique
de la réforme des 35 heures ?