Réduction du temps de travail
et emploi : une nouvelle évaluation,
Revue de l'Irés n°38

MICHEL HUSSON
Selon l'économiste Philippe Askenazy,
le même exercice réalisé dans d'autres pays d'Europe donnerait des résultats fallacieux. L'exercice de Michel Husson n'est pas vraiment une expérience contrefactuelle et que à fortiori il est fort possible que, malgré ses précautions, d'autres paramètres économiques furent créés ou modifiés durant cette période : selon Philippe Askenazy, dans « Les effets emplois des 35 heures : une rapide revue critique des évaluations ex post » (2007) : « En fait, ce demi-million est une boîte noire, il peut s'expliquer par la RTT comme par tout événement nouveau, on peut penser par exemple à un effet « nouvelle économie » tardif ou l'avènement de l'Euro. Il est en particulier troublant qu'un même exercice sur la plupart des grands pays d'Europe continentale, en particulier l'Espagne et l'Italie, fait ressortir également des créations observées anormales alors qu'il n'y a pas eu de RTT dans ces pays. Au total une telle estimation macroéconomique ne peut permettre présentement d'isoler et donc de quantifier un effet 35 heures ».

Selon Pierre Cahuc,
du Conseil d'analyse économique (CAE),
une telle vague d'emploi est prévisible mais ne reflète rien de l'évolution à moyen et long terme du nombre d'emploi. En effet, contraintes par la baisse des temps de travail, les entreprises ont embauché massivement à court terme. Seulement, du fait de la hausse du cout horaire qui pèse à moyen terme sur la demande d'emploi, mais aussi du fait de la hausse de la productivité qui permet de produire presque autant avec le même nombre de travailleur, l'emploi aurait tendance à retrouver son niveau d'équilibre à moyen et long terme.




Le bilan économique
de la réforme des 35 heures ?