35 heures :
Évaluations de l'effet emploi, Revue Économique

MATTHIEU BUNEL & STÉPHANE JUGNOT
Il existe un biais d'autosélection entre les entreprises : celles qui décident de passer aux 35 heures sont celles qui savent qu'elles auront les gains de productivité les plus importants.

Pour Philippe Askenazy et l'Insee il existe une difficulté majeure avec ce type d'analyse :
une entreprise qui décide de réduire le temps de travail présente certainement une caractéristique non observable ex ante par rapport à une entreprise ex ante observée comme similaire ; pour deux entreprises a priori similaires, celle qui choisit de réduire le temps de travail doit être celle qui sait qu'ex post elle réalisera des gains de productivité. Inversement, une entreprise peut faire le choix de rester aux 39 heures parce qu'elle sait qu'elle ne serait pas capable de se réorganiser. Les estimations risquent donc d'être affectées par un biais d'auto-sélection de ces entreprises.

Askenazy P., 2003, « La dynamique de l'organisation du travail lors de la réduction du temps de travail », Economie et Prévision n°158,

Crépon B., M. Leclair, S. Roux, 2003, « Réduction du temps de travail et évolutions d'emploi dans les établissements », séminaire recherche de l'INSEE, hivers




Le bilan économique
de la réforme des 35 heures ?