A la croisée de différents courants artistiques tels que le ready made, le pop art, le gigantisme et le kitsch, Jeff Koons fait figure de caméléon tant par les divers concepts que par les multiples techniques et matériaux qu'il utilise. Sculptures en acier, peinture sur canevas, portraits en marbre, photographies argentiques, installations composites, porcelaines multicolores, monstres fleuris, l'atelier de l'artiste produit en quantité toutes sortes de pièces disparates mais pourtant découlant d'une même pensée : l'art à la portée du plus grand nombre, la sublimation des objets et des images de notre époque, l'art également comme "vecteur privilégié du merchandising".
Comme beaucoup d'autres artistes contemporains, Jeff Koons s'est approprié les mécanismes et les infrastructures de la production industrielle pour faire fabriquer ses oeuvres, ainsi que l'organisation entrepreunariale pour structurer son atelier, devenu une autre Factory. Tout comme Xavier Veilhan, l'artiste s'entoure d'ingénieurs et de techniciens pour faire réaliser sa vision hilare du monde. La démarche de Jeff Koons dans le cadre de son exposition à Versailles est pleine d'espièglerie. En effet, selon l'artiste, sa volonté n'était pas de choquer, mais plutôt de donner à voir Versailles sous un jour nouveau et surtout, de s'amuser des jeux de contrastes et de matières entre les deux univers. Introduire un objet nouveau, critique ou moqueur, s'est avéré une bonne stratégie pour faire s'arrêter un public noyé par les dorures et les ornements classiques.