Problématique :
La ZAC (Zone d’Aménagement Concertée) de Rungis s’est créée en septembre 2003 dans le cadre d’une délibération du Conseil de Paris. L’objectif initial est de désenclaver le terrain afin de relier les côtés du Boulevard des Maréchaux. Le projet a évolué avec la concertation des élus, des groupes d’études, des aménageurs, des représentants des habitants, des associations mais aussi de la population.Par ailleurs, depuis quelques années, le respect des principes du développement durable est devenu l’une des priorités de la Ville de Paris. En 2005, le Conseil de Paris a ainsi décidé de placer la ZAC de Rungis sous le signe du développement durable.
Dès lors, l’aménagement de la ZAC suscite des divergences. Faut-il privilégier l’écologie, le développement d’un lieu de vie agréable, l’attractivité économique du quartier ? Peut-on concilier les trois ? Un quartier tout écologique est-il réalisable ?
Autant de questions mêlées à des incertitudes techniques qui, sous le jeu et l’influence des acteurs du projet, vont modifier le plan initial.
L’objectif de cette étude est donc d’étudier les points de divergences, de cerner les acteurs et leurs positions, au cours du temps.
Notre méthode d’étude réside essentiellement dans des interviews et dans la lecture de documents que nous avons trouvés au service de l’urbanisme (Sully-Morland), ainsi que d’autres qui nous ont été remis à la suite des interviews. On peut donc dire que ce site résulte essentiellement d’une étude de « terrain », certes associée à des recherches Internet ainsi que dans la presse, mais dans une bien moindre mesure. Aussi, bien que nous ayons cherché à être les plus exhaustives possible, il existe quelques « points obscures » que nous n’avons pu éclairer, soit parce que nos informations étaient contradictoires, soit parce que nous n’avons pas pu rencontrer la personne en question. Nous avons préféré garder le silence dans ces cas là plutôt que de jouer le jeu de l’extrapolation.
Notre site se compose de trois parties principales :
1) L’historique, qui vise à montrer l’évolution des plans et la précision des orientations au fil du temps ;
2) Les acteurs et les interactions qui existent entre eux. Cette partie est intimement liée à l’historique, puisque comme vous pourrez le constater, le réseau d’acteur se densifie au cours du temps, mettant en jeu de nouvelles relations. Ainsi, cette partie « éclaire » l’historique en le « peuplant ». Cela permet de voir que la succession des évènements résulte d’un jeu d’acteurs complexe et mouvant ;
3) Un « regard » extérieur, que nous avons nourri de l’expérience d’Izabel Da Silva, étudiante en architecture. Cela permet de trouver d’autres éléments d’analyse, et en particulier de faire un « saut dans le passé », en imaginant ce qu’aurai pu devenir le site si le développement durable avait été pris en compte dès la conception du projet. En effet, un élément récurent de notre étude a été d’observer que les plans initiaux constituaient une sorte de « carcan » duquel il était difficilement imaginable de s’extraire.
Enfin, la description des points
techniques est un support qui permettra au lecteur d’exercer son jugement
personnel quant aux « moyens » et aux « cibles »
définissant la notion de « développement durable ». Car finalement,
l’un des points d’ancrage de cette controverse réside dans la question de
la signification et du contenu de cette expression.
Ainsi, ce site vise à restituer la controverse dans son ensemble et à permettre à chacun de juger par lui-même des positions des différents acteurs. Il ne s’agit en aucun cas de donner notre avis ou de critiquer le projet actuel, mais d’offrir les clefs nécessaires à la bonne compréhension de ce processus qui est toujours à l’œuvre.
Le site de la ZAC :
‘La gare se trouve au sud de la place, vaste entrepôt dont les salles sont desservies par des voies raccordées à la Petite Ceinture, qui passe au bout de l’enclos. L’ensemble est très vaste et très vétuste, encombrés d’objets abandonnées et d’ordures… Le soir on entend hurler les chiens de garde que l’on y enferme : ce lieu sinistre, étrange dans Paris, ne mérite qu’un bref passage, mais ses potentialités d’aménagement font rêver’.
Le site de la ZAC (de 3,8 hectares) est actuellement occupé par deux grandes halles, centenaires et une ancienne gare ; on retrouve également des entrepôts et des aires de stockage en périphérie du terrain (une entreprise de recyclage est actuellement sur le terrain). Il y a aussi des palettes, des bennes, et des gravats entreposés sur le terrain. La voie ferrée de la petite ceinture s’étend sur 400m de long au sud du site.
Histoire du site :

La Gare de marchandises
se situe sur le réseau ferré de la Petite Ceinture de Paris, construit au XIXe
siècle afin de faciliter le transport des marchandises tout le long des
fortifications de la ville.
Les conditions environnementales du site :
Les contraintes naturelles :
La qualité des sols
Les sols ont des teneurs
supérieurs aux valeurs seuils pour certains polluants, notamment les
Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques et les métaux.
Hydrologie et Hydrogéologie
La nappe des calcaires du
site est à environ 10m de profondeur. Il n’y a pas de captage pour une
utilisation en eau potable dans un périmètre de 5 km autour du site. Le risque
d’inondation est faible.
Le milieu naturel
La végétation spontanée
est marquée par la présence des activités humaines à proximité. Il y a 19
arbres sur le site, dont 11 avec des signes de dépérissement.
Le parc Kellerman et le parc Montsouris aux
environs du site.
- Les bâtiments autour du site :
Par ailleurs, le PLU de Paris (Plan Local d’Urbanisme) de 2005 tente de remédier à cette situation en intégrant la création de liens entre les tissus urbains.
- Bilan économique et social :
Cependant, beaucoup
d’habitants et de commerçants déplorent le manque de dynamisme et d’activité
économique du quartier de la Gare de Rungis.
- Les transports autour su site :
Le
quartier est desservi par le RER et le bus (5). Le tramway joue un rôle important car il est par exemple
accessible aux personnes handicapées. Les métros vont par ailleurs être
sûrement prolongés jusqu'aux sites (notamment la ligne 5 et peut-être la ligne 14).
Enfin, le traffic automobile est extrèmement dense à certaines heures au carrefour de la rue des epupleirs et de la rue Brillat Savarin, a cause de la circulation dense entrant et sortant de Paris.
Sources :
- Une proposition de développement durable pour l’ancienne Gare de
Marchandises Glacière-Gentilly à Paris, Travail personnel de fin d’études
d’une étudiante de l’Ecole d’Architecture de Versailles, Izabel Da Silva