Suite aux démarches précédentes, vous êtes désormais détenteur des données de Julie. Et après ?
Avant de vous lancer dans l’exploration des dossiers, réfléchissez aux conséquences que la suppression ou la diffusion de ces données pourrait avoir.
Une grande partie de la réflexion qui a animé les débats au Sénat et à l’Assemblée Nationale lors du vote du Projet de Loi pour une République Numérique portait sur la question suivante : doit-on autoriser la suppression des données ?
Le débat s’articule autour des questions de propriété privée, du droit de disposer de ce qui nous appartient, et de l’importance de la préservation des données pour l’Histoire et les archives. En effet, aujourd’hui la plupart de nos interactions se fait sur Internet. Donner le droit aux personnes et aux héritiers de supprimer l’ensemble des données peut être catastrophique pour la récolte des archives historiques.
C’est en partie à cause de cela que Philippe Gosselin souhaitait nuancer le projet de loi :“Il y a la mémoire collective aussi [...] avec une démarche qui est poussée au maximum c’est vrai qu’il y a le risque que la mémoire collective au-delà de la mémoire individuelle puisse s’effacer. [...] Alors quelle est la bonne réponse? C’est une vraie question. En tout cas disparition complète ça pose un certain nombre de questions.”
Parallèlement, forcer les personnes à conserver leurs données contre leur volonté reviendrait à les priver de leur droit fondamental à la propriété. Ce que Philippe Gosselin soulignait aussi en ces termes :”Maintenir, c’est déposséder les personnes de leurs données personnelles et ce n’est pas possible non plus. Quand on a dit ça on voit un petit peu qu’on est coincé.”
Le droit à l’oubli est finalement le principe qui a été adopté, inspiré des principes moraux qui suggère qu’oublier est primordial dans nos sociétés, comme Daniel Bougnoux le soulignait. Selon lui “le numérique augmente la mémoire et tue l’oubli. Il rend plus difficile l’oubli qui est une chose très forte pour les relations humaines. On se prive d’une des ressources banales de la communication ordinaire, qui est la prescription.”
Désormais, vous pouvez choisir votre option en toute connaissance de cause.