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La structure du marché des LBC

Comment le marché est-il structuré économiquement ? La marge de manœuvre des fabricants est-elle contrainte par des normes législatives ? Quelles sont les irréductibilités du marché ?

Un marché qui doit s’adapter à cette nouvelle production.

Le marché de l’éclairage en France est en pleine restructuration. Suite au retrait progressif mais définitif des lampes à incandescence classiques au profit des lampes fluo-compactes, les industriels ont du s’adapter et se contraindre à nouvelles normes techniques, décidées à un niveau européen. Ce revirement ouvre la porte non seulement à de nouveaux modèles de lampes et de nouveaux brevets mais à toute une série de nouveaux acteurs, qui voient dans les lampes fluo-compactes et les technologies basse consommation plus généralement, la possibilité de bousculer les poids lourds du marché. C’est notamment le cas pour Megaman, spécialisé dans les lampes basse consommation, qui voit dans cette évolution l’occasion de mettre en valeur son expertise dans le domaine.

Ce sont les acteurs historiques, soit Philips, Osram et General Electric, qui se partagent environ 43% du marché (source), qui ont été les plus bousculés par cette évolution du marché. En effet, ils doivent désormais changer progressivement mais très rapidement toute leur production. Néanmoins, il est important de nuancer cette position. Si ce renouvellement exige effectivement une modification de la production, il représente aussi une formidable opportunité pour les fabricants en obligeant le remplacement d’une lampe à incandescence par une lampe plus coûteuse.

Les lampes fluocompactes, nouveau moteur du marché.

GfK, un institut d’études spécialisé dans les biens durables, a ainsi publié une étude sur les premiers impacts de la suppression des ampoules à incandescence. Selon lui, cette disparition stimule clairement le marché de l’éclairage grand public puisqu’il stimule une progression à la fois en volume et en valeur. Ainsi les ampoules fluocompactes progressent fortement, représentant 49% du chiffre d’affaire et une évolution de 47% en volume.

La délocalisation de la production des LBC, élément structurant du marché.

Certes l’Union Européenne produit de plus en plus de normes pour encadrer le marché de l’éclairage des pays membres, notamment concernant les caractéristiques techniques à respecter (teneur en mercure etc.) et le calendrier de remplacement des lampes. Pour autant, les industriels, et notamment Megaman, dénoncent une absence de normes internationales, européenne ou même françaises plus strictes sur le marché mondial, ce qui profite de fait aux fabricants de lampe d’une moindre qualité. En effet, dans une logique de réduction des coûts, certains industriels ont massivement implanté leur production dans des pays asiatiques, notamment en Chine. Or si ces importations sont effectivement à bas prix, c’est au détriment parfois de la qualité des éléments de la lampe et, de fait, de la sécurité.

En réalité le problème de localisation de la production n’est pas seulement éthique pour les acteurs du marché de l’énergie. Ces choix de production, qui mettent à mal la qualité technique des LBC, augmentent considérablement la compétitivité dans le secteur.

NB : La principale difficulté pour analyse le marché de l’éclairage en France est l’absence de données publiques. En effet, mis à part des études payantes sur internet, nous n’avons pas trouvé les chiffres exacts de la répartition des acteurs sur le marché. Par ailleurs, il est nécessaire de faire la part des choses entre le discours des fabricants, qui disent être pris de court par le calendrier de remplacement des ampoules, et le lobbying continuel qu’ils exercent auprès des institutions pour promouvoir ces nouvelles technologies et leurs prix de vente plus élevés.