INTRODUCTION

« Gaïa, la Terre aux larges flancs, séjour à jamais stable des immortels maîtres des cimes de l’Olympe neigeux. »

Hésiode Théogonie (vers 116-118)

Il y a soixante ans, les hommes ont pu admirer pour la première fois de leur histoire la Terre vue de l’espace. Cette petite tâche, toute de bleu et de vert dans l’immensité noire de l’univers a ému le monde entier.

Le premier regard que les hommes ont porté sur leur planète ne fut-il pas comparable à celui du nourrisson vers sa mère ?

Gaïa, née du Chaos, mère de tous les dieux et de tous les monstres, résidence de tous les êtres vivants. Quel nom aurait mieux incarné la théorie formulée par James Lovelock, scientifique émérite et père de l’hypothèse Gaia, que celui de la déesse grecque, personnification de la Terre-Mère ?

James Lovelock n’est pas le premier à s’interroger sur Gaia ; cette hypothèse trouve ses racines les plus profondes au début du XVIème siècle. Cependant, une question persiste au fil des siècles : qu’est ce que l’hypothèse Gaïa ?

Pour James Lovelock, il s’agit de définir Gaïa comme un ensemble formé par « la matière organique, l’air, les océans et la surface de la Terre, système complexe susceptible d’être appréhendé comme un organisme unique et ayant le pouvoir de préserver les caractéristiques vitales de notre planète. » Toutefois résumer l’hypothèse Gaïa à la définition de son fondateur serait passer à côté de cette théorie et rendre peu d’hommages aux nombreux débats qu’elle a suscités.

Alors laissez nous vous entraînez au cœur de cette controverse dans un voyage à travers les sciences et les siècles…