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Le corpus est constitué de 109 sites. 5 niveaux de classification ont été opérés. Un premier s’intéresse à la position du site dans la controverse (pro/anti/neutre OGM-Bt). Un deuxième présente la nationalité des sites (français ; nord-américain ; allemand ; danois, …, supranational). Un troisième concerne la nature de(s) l’auteur(s) du site (association/ONG/fondation ; organisme de recherche ; organe/organisation gouvernemental(e) ou supra gouvernementale mais toujours politique ; entreprise ; média). Un quatrième et un cinquième sont centrés sur les arguments des acteurs. Une première sous-controverse est concentrée sur la question suivante : les plantes OGM et non-OGM Bt, la production de toxine mise à part, sont-elles semblables ? Une seconde est axée sur la question suivante : l’agriculture OGM est-elle opposée/concurrente à l’agriculture biologique ?



I. La position dans la controverse

Le corpus est majoritairement en faveur de l’autorisation de l’OGM Bt. Les sites sont rassemblés en fonction de leur position dans la controverse : on voit bien un « hub » bleu se dessiner au centre et un « hub » rouge en périphérie (en bas à droite, en haut et à gauche). Cela paraît logique, chaque acteur ayant tendance à vouloir assurer sa crédibilité en renvoyant vers des sites qui jouent alors le rôle de sources / autorités.
Certains sites se distinguent par leur position centrale, c’est-à-dire rassembleuse. Au centre du « hub » bleu, pro-OGM Bt, se trouve l’entreprise Monsanto. Le point n’apparaît pas en raison d’une erreur technique, mais l’on voit bien tous les liens se rejoindre en un point. Nous pouvons ainsi dire que Monsanto domine le camp pro-OGM Bt, assez logiquement d’ailleurs. Un autre site important est l’INRA.
Plusieurs sites dominent le « hub » rouge, anti-OGM Bt. Il s’agit du site Synabio et de l’IFOAM. Les leaders de la lutte anti-OGM Bt semblent donc être les producteurs de l’agriculture biologique. Cette constatation avait déjà été faite et a été vérifiée lors de nos interviews : l’agriculture biologique est opposée à l’agriculture OGM. Les différences idéologiques dominent. Nous remarquons également que les sites « centraux » ne sont pas les sites qui ont le plus de liens entrants. Cela peut paraitre étrange.


  






II. La nationalité 

La nationalité des sites est majoritairement française et nord-américaine. Cela s’explique par le fait que je me suis concentré sur des sites dont je comprenais la langue. Lorsque des sites français renvoyaient à des sites américains je m’y rendais, mais je me concentrais sur les sites français.
Conformément à ce que l’on pourrait penser, les sites sont proches de sites de même langue ou plurilingues.
Dans la réalité, nous nous sommes aussi concentrés sur les acteurs français. Nous avons considéré que la controverse était surtout française. Aux Etats-Unis comme en Inde, l’OGM Bt est autorisé et largement utilisé (il représente 55 % de l’agriculture OGM dans le monde !).








III. La nature 

Les sites sont majoritairement ceux d’associations, puis, à parts égales, ceux d’organismes de recherche et d’institutions gouvernementales / internationales et enfin, dans une moindre mesure mais à nouveau à parts égales, ceux d’entreprises et de médias. Par ailleurs, nous remarquons que les sites ne sont pas rassemblés en fonction de leur nature. Nous pouvons l’expliquer par la polarisation des acteurs sur la controverse : deux camps se sont constitués et chacun a développé une structure solide, permettant la plus grande communication au public. Des associations de militants et les entreprises productrices vulgarisent pour renseigner ceux qui ne sont pas familiers d’informations scientifiques. Des chercheurs, regroupés sous forme d’associations ou au sein d’instituts de recherche, publient des rapports à destination des plus connaisseurs.
Nous avons constaté, lors de nos interviews, que cette polarisation et ces structures associatives existaient bien. Par exemple, Hervé LE MEUR, président d’OGM Dangers, a mentionné à plusieurs reprises l’INRA comme un institut de recherche acquis à la cause des OGM et Pierre-Henri GOUILLON comme un de ses conseillers. En clair, militants et chercheurs s’associent pour défendre leurs idées.
Enfin, nous aurions pu penser que les pro-OGM Bt étaient surtout des entreprises et les anti-OGM Bt surtout des associations. Nous voyons, grâce à ce graphique, qu’il n’en est rien sur le web. C’est la même chose dans la réalité.








IV. Les plantes OGM et non OGM Bt, la production de la toxine mise à part,
 sont‐elles  semblables ?

La première sous-controverse n’est pas reprise par l’ensemble des sites puisque plus de 65 % du corpus ne l’aborde pas. Même les sites « centraux » ne prennent pas forcément position. Cela s’explique probablement par la nature assez scientifique de la question posée. Seuls les plus connaisseurs de la biologie voient les enjeux liés à cette sous-controverse et osent se prononcer dessus. Nous avons remarqué cette sous-controverse lors des interviews que nous avons faites. Entre un militant anti-OGM et un chercheur pro-OGM, la seule question qui semblait se poser était : le processus de production d’une plante OGM-Bt a-t-elle des conséquences sur la plante elle-même, la production de toxine mise à part ? Cette question comprend celle des conséquences sur la santé et l’environnement de la plante OGM-Bt.
Nous remarquons aussi que les sites ne sont pas regroupés en fonction de leur position dans cette sous-controverse. Cet élément est nouveau. En effet, dans nos entretiens, nous posions toujours cette question et obtenions des réponses précises. Nous pouvons maintenant dire que sur le web, nombre d’acteurs ne développent pas une argumentation sur ce point.








V. L’agriculture OGM est‐elle opposée/concurrente à l’agriculture biologique ? 

La seconde sous-controverse est là encore dominée par la neutralité dans le corpus, mais dans une moindre mesure – « seuls » 56 % des sites du corpus sont jugés neutres. La question est plus simple, elle est centrée sur l’opposition agriculture OGM – agriculture biologique. Les sites dominants/centraux prennent position.
Dans le même temps, il faut remarquer que les deux camps, anti et pro OGM Bt, prennent position sur la question, majoritairement en faveur du oui. Pour 35 % des sites, agricultures OGM et biologique sont concurrentes, autrement dit incompatibles. Seuls 9 % des sites pensent qu’elles peuvent coexister.
Nous avons retrouvé cette opposition dans la réalité. Cela s’explique probablement par les enjeux que présente l’agriculture : comment allons-nous nourrir la planète à l’échelle 2050 ? Les deux modèles proposés s’opposent : l’agriculture OGM défend l’augmentation des rendements par la manipulation génétique ; l’agriculture biologique défend la protection de la planète et le principe de précaution. La majorité des « non » dans cette classification sont d’ailleurs des acteurs neutres dans la controverse, c’est-à-dire des organismes gouvernementaux, internationaux ou de recherche.










 

Sitographie générale

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La sitographie consiste en une présentation rapide des acteurs de la controverse sur le web.

http://www.greenpeace.org

L’organisation non gouvernementale Greenpeace est farouchement opposée aux organismes génétiquement modifiés (OGM), dont l’OGM-Bt. Dans de multiples rapports et sur son site internet, Greenpeace affirme que l’OGM-Bt présente des risques « prouvés » pour l’environnement et la santé. Cela explique pourquoi elle est favorable à une « stricte application du principe de précaution » et promeut l’agriculture biologique.
Une des campagnes d’information les plus importantes de Greenpeace date de mars 2010. Une pétition est lancée. Elle réclame un moratoire sur la culture et la commercialisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l'Union Européenne.



http://www.amisdelaterre.org

L’organisation non gouvernementale Amis de la Terre est une organisation alliée de Greenpeace. Elle est tout aussi opposée qu’elle à l’autorisation des OGM. Moins grande que Greenpeace, Amis de la Terre a un département de recherche moins développé. Elle joue surtout un rôle de « relai » d’informations sur la toile. Elle lutte contre « l’industrie des biotechnologies » qui fait des « promesses vides ». Comme Greenpeace, elle promeut l’agriculture biologique.



http://www.ogm-dangers.com

Plus petite que les deux précédentes, OGM Dangers est une autre association qui lutte contre les OGM. Elle est très présente dans le débat en France et est  conseillée par d’éminents scientifiques anti-OGM, tel que Pierre-Henri GOUILLON.
Son site est très complet, il comporte de longs textes qui renvoient fréquemment à des articles scientifiques ou des interventions publiques.



http://www.ifoam.org

L’International Federation of Organic Agriculture Movements promeut l’agriculture biologique dans le monde. Elle est contre les OGM en raison « des risques sans précédent pour la biosphère entière » et appelle même à une interdiction totale. Cette prise de position est importante car elle caractérise la quasi-totalité des sites anti-OGM qui sont fréquemment pro agriculture biologique, sans beaucoup d’explication.



http://www.biotechnologies-vegetales.com

L’association française des biologies végétales (AFBV) est une organisation non gouvernementale qui défend la « technologie » OGM. Elle est présidée par Marc FELLOUS, un chercheur connu pour ses prises de position pro-OGM, et est composée de nombreux scientifiques – on retrouve dans son comité scientifique de nombreux chercheurs de l’institut national de la recherche agronomique. Sa présence dans le débat OGM est très importante, ce site constituant un des « pôles » pro-OGM.
La conclusion d’une page de son site est très claire.



http://www.pseudo-sciences.org

L’association française pour l’information scientifique (AFIS) est elle aussi très active en France dans le débat sur les OGM. Elle regroupe principalement des scientifiques, dont les plus influents, comme Louis-Marie HOUBEDINE – le parrainage scientifique comporte là encore une dizaine de très grands chercheurs de l’INRA. Son site reprend les articles parus dans sa revue. Il présente les points de vue de chercheurs. Affirmant que l’agriculture biologique ne résoudra pas les problèmes qui se posent à l’humanité, l’AFIS se déclare favorable aux OGM, en particulier à l’OGM-Bt. Ce site constitue un autre « pôle » pro-OGM.



http://www.criigen.org

Le comité de recherche et d’informations indépendantes sur le génie scientifique est, d’une certaine manière, l’équivalent de l’AFIS dans le camp des anti-OGM. Il permet de donner des arguments scientifiques aux anti-OGM. Le CRIIGEN regroupe des scientifiques et chercheurs très influents. Le président du conseil scientifique est Gilles-Eric SERALINI. Son site ne se présente pas comme un comité anti-OMG mais comme un comité indépendant réalisant des « contre-enquêtes » sur les OGM. Ainsi, le CRIIGEN a été le premier à publier dans des revues scientifiques internationales des contre-expertises sur les analyses de sang réglementaires des animaux consommant les OGM de Monsanto et indiquant selon le CRIIGEN des signes de toxicité sur les foies et les reins. Le CRIIGEN affirme le laxisme de l’Autorité européenne de sécurité des aliments et de différents comités dans leurs évaluations sanitaires et environnementales de ces produits.
(Corinne LEPAGE est présidente du CRIIGEN)



http://www.agpm.com

L’association générale des producteurs de maïs (AGPM) est un syndicat de l’organisation maïsicole et joue un rôle de représentation auprès des autorités françaises et européennes. L’AGPM se déclare favorable aux OGM-Bt. Cette prise de position est très importante puisque les producteurs de maïs sont des acteurs importants de l’agriculture française et ont une grande influence sur les décisions prises par le gouvernement.



http://www.synabio.com

Synabio est le syndicat national des entreprises bio. Le syndicat ne se prononce pas sur les intérêts ou non à autoriser l’OGM Bt. Toutefois, il affirme son opposition à la présence d’OGM dans la nourriture bio.



http://www.cnrs.fr

Le centre national de recherche scientifique est le principal organisme de recherche en France. Ses études sur les effets des OGM sont nombreuses. Il n’y évidemment aucune position officielle.
Pour le directeur de recherche Marcel KUNTZ, comme d’autres, le rôle de l’expert scientifique est d’évaluer les OGM, de faire des études, de les expliquer, etc, mais surtout pas de prendre position.



http://www.inra.fr

L’institut national de recherche agronomique est un organisme de recherche qui, comme son nom l’indique, est spécialisé dans l’agriculture. Ses études sur les OGM sont nombreuses et l’objectif reste le même : collecter des données, les analyser et présenter des résultats compréhensibles de tous. Malgré une réputation pro-OGM, la volonté affichée de l’INRA est de participer au débat sans prendre position.



http://www.monsanto.fr

Monsanto est la firme leader mondiale dans la commercialisation des cultures OGM. C’est elle qui est à l’origine de la création du maïs OGM-Bt, d’où un soutien et une défense indéfectible aux OGM-Bt. Pour cela, l’entreprise dispose d’unités de recherche et de départements de relations publiques très développés.



http://www2.syngenta.com

Syngenta est un concurrent de Monsanto. Comme lui, il défend hardiment les OGM.



http://www.whybiotech.com

Le « Council for Biotechnology information » est une fondation chargée du lobby pour les entreprises commercialisant des cultures OGM. Elle est chargée de « communiquer des informations scientifiques présentant les bénéfices et la sécurité de l’agriculture OGM et ses contributions au développement durable ».



http://www.europabio.org

Europabio est l’association européenne des Bioindustries. Son objectif est de promouvoir « une industrie biotechnologique dynamique et innovante basée en Europe ». L’association est très active dans le lobbying auprès de la Commission européenne et défend le libre choix des consommateurs.
EuropaBio utilise un titre très évocateur dans l’un de ses communiqués de presse.



http://agriculture.gouv.fr

Le ministère de l’agriculture, avec le gouvernement, le Parlement et l’Agence française pour la sécurité alimentaire, est l’organe chargé d’autoriser ou non les OGM.


http://www.fao.org

L’organisation des Nations Unies pour l’agriculture et la nourriture est une institution internationale. La FAO est une des organisations les plus influentes en matière d’agriculture. La position officielle sur les OGM est prudente mais penche en faveur des OGM.