...
Conclusion
Pour conclure l'étude de cette controverse quelques remarques :
Pour commencer, une résolution du conflit dans l'immédiat est très improbable.
Notre démarche a consisté à nous concentrer sur un point de convergence entre les deux modèles opposés - OGM et AB. Bien loin de lesrapprocher, cela ne nous a permis
que d'identifier le cœur de leur différent. Nous avons notamment relevé une très forte opposition philosophique portant sur la position de l'homme dans la nature,
et sur le rapport de l'individu à l'industrie et à la mondialisation. Il faut cependant souligner qu'une partie des anti-OGM Bt et anti OGM Roundup (plantes résistant à un herbicide, qui en permet une pulvérisation massive) s'opposent à ces modifications génétiques parce qu'elles aboutissent à un recours massif et systématique aux pesticides et herbicides, et pérennisent ainsi les pratiques de l'agriculture intensive. Ainsi, peut être d'autres OGM, qui par exemple réduiraient l'impact écologique de l'agriculture, soulèveraient ils moins d'opposition.
Par ailleurs, la controverse soulève des enjeux politiques majeurs, notamment la place
de l'innovation dans la société. Dans cette optique, il faut souligner la nécessité, pour un pays voulant à la fois la sécurité et la dynamique, de trouver un équilibre entre contrôle de l'innovation et incitation à l'entreprise.
D'autre part, vu l'incursion croissante de la parole scientifique dans le débat politique,
il faudra définir la place du scientifique et du savoir magistral dans la démocratie d'opinion.
Enfin, force est de constater que la France évolue à contre courant. Elle a choisi depuis quelques années de privilégier le modèle biologique, alors que la Commission Européenne levait (sans perspective immédiate de retour) le moratoire sur les OGM, et que ceux ci semblent adoptés par les plus grands pays (USA, Inde, Chine, Brésil ) et sont consommés par un nombre toujours croissant d'individus. De ce fait, le débat OGM/Bio paraît lié
à la question de la place de la France dans le monde, de sa capacité à développer son propre modèle agricole, de sa capacité à le propager ou de la possibilité d'une autonomie alimentaire totale si ce n'est pas le cas.
OUI
NON