Nomination de Jean-Pierre Maillard
à la tête de la DDE - 1989
Les années 1989 et 1990 sont l’occasion d’un grand pas dans le projet de désensablement : les voix divergentes des Montois acceptent un projet de synthèse, et l’enjeu culturel semble alors résolu.
En 1989, Jean-Pierre Maillard est nommé à la direction de la DDE de la Manche. Il y remplace Jean Doulcier, et change radicalement la vision du désensablement. Entouré d’architectes et de paysagistes, il refuse de s’appuyer sur les études techniques de son prédécesseur et envisage le projet dans son aspect esthétique et culturel. Les deux hommes s’opposent violemment, mais leur conflit de personnes s’inscrit en réalité dans une dissonance de perception : pour Jean Doulcier, entouré de sédimentologues et d’hydrauliciens, le désensablement est d’abord l’effet d’une action technique et scientifique ; pour Jean-Pierre Maillard, il s’agit de s’appuyer sur la technique pour mettre en valeur les qualités esthétiques du Mont. Ce discours sera entendu par le maire du Mont Eric Vannier, pour lequel la beauté du paysage constitue un élément majeur de l’attractivité touristique du site. Autour du projet de Jean-Pierre Maillard se crée alors enfin l’adhésion de la population locale, qui trouve maintenant un intérêt aux travaux : le travail de désensablement devient la base du développement touristique futur de leur commune. Le consensus qui naît alors sur l’association des aspects hydrauliques aux aspects esthétiques restera la pierre angulaire de l’opération.
Cette acceptation politique va permettre d’avancer sur la voie du désensablement, et semble alors marquer l’aboutissement des revendications patrimoniales. Elles sont prises en compte par l’action de Jean-Pierre Maillard qui prend en compte le paysage, le monument, l’histoire du site. L’insularité, qui avait été portée par les architectes des Beaux-Arts et les intellectuelles, est apparemment un combat gagné. La ligne Culture va donc se mettre en veille à partir de ce moment, comme si elle avait été intégrée par les initiatives politiques et ne constituait plus sujet à controverse.