Création du Syndicat mixte - 1997

 

          En 1997, on assiste à la naissance d’une technostructure particulière, le Syndicat Mixte, qui figure le premier pas vers une redescente au niveau de la Baie des directives élaborées par l’Etat.

          Les syndicats mixtes sont un type de structure de coopération qui associe des collectivités de natures différentes. Dans le cadre du projet, le Syndicat Mixte est un acteur qui assure le lien entre les entités nationales et locales. Il réunit des hauts fonctionnaires et des élus de la région de Basse-Normandie et du département de la Manche, de la région Bretagne et du département de l’Ille-et-Vilaine, des communes du Mont-Saint-Michel, de Beauvoir et de Pontorson. Petit comité de 12 à 18 permanents, il organise des assemblées et des votes au cours desquels les élus avalisent chaque étape du projet de travaux.

          Il est en réalité créé pour prendre le relai de la Mission Mont Saint-Michel, qui était conçue plutôt comme un organe scientifique, de bâtisseurs et d’experts, dépendant de la Manche. Le Syndicat s’en différencie car c’est une côte taillée sur mesure pour le projet, et qui associe les acteurs les plus concernés dans un rôle de communication, de coordination, de validation, de vote,… bref, de maître d’ouvrage total, qui utilise l’aspect scientifique dans un processus global de gestion. La structure, plus souple, est donc plus proche des élus locaux dont elle est composée. Notamment en ce qui concerne la sensibilisation à l’aménagement du territoire : en 1997, ceux-ci sont associés aux études environnementales, invités à se rendre à Grenoble au laboratoire de la SOGREAH pour avoir des explications et observer des modèles réduits de la baie. Dotée d’une importante couverture médiatique, cette opération avait pour but de détendre les relations entre élus locaux et l’Etat.

          A partir de 1997, on passe donc de plein pied dans la phase d’application des travaux, qui va ensuite ralentir à cause de problèmes techniques et budgétaires. En effet, pour être très ouverte et collaborative, cette structure n’a pas la vitesse de décision et l’autorité des cabinets interministériels qui avaient pris en charge le projet en 1995. Le passage à un processus de cogestion va donc entraîner quelques frictions, une perte d’efficacité technique et politique qui est le prix à payer pour l’implantation locale d’un acteur qui allait devenir une référence sur cette controverse.

 

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