Le prix et l'emplacement du parking

- 2010

 

          L’entreprise Veolia a choisi comme point de départ des navettes un lieu plus proche du Mont et éloigné environ de 800 mètres du parking de la Caserne. L’objectif est de réduire le coût de mise en place de la navette d’environ 4 millions d’euros. Le tarif sera de 8,50 euros la journée, contre 5 actuellement. Les visiteurs auront le choix entre emprunter le pont passerelle, les navettes gratuites qui seront mises à leur disposition, ou des véhicules tirés par des chevaux (6,50 euros par adultes). Il y a beaucoup de points de contestation sur ce choix, notamment du fait que les commerces proches du parking de la caserne appartiennent pour la plupart au PDG de la société Sodetour, Jean-Yves Vételé, rival de Eric Vannier qui quant à lui, dispose des commerces sur le lieu de la nouvelle implantation du point de départ de la navette (environ 800 mètres du parking). Vételé a d’ailleurs saisit le tribunal administratif de Caen sur ce sujet. Beaucoup de commerçants redoutent ce système pour différentes raisons :
-    Tout d’abord, certains évoquent le « temps minuté des Japonais » pour évoquer les touristes qui pourraient renoncer à une visite de l’intérieur du Mont si le temps de marche jusqu’à la navette est trop élevé.
-    D’autres évoquent le fait que certains visiteurs, pour ne pas marcher jusqu’à la navette, choisiront de se rendre au Mont par les voitures à cheval, qui partent, elles, depuis le parking mais qui coûtent plus cher. Et ces visiteurs se retrouveraient avec un pouvoir d’achat réduit au Mont. Il s’agit là d’une problématique qui lie les enjeux touristique et culturels, car Claude Lemétayer, élu au Syndicat Mixte s'est abstenu de voter le projet de Véolia, le considérant comme « anticulturel ». Il craint par exemple que le prix trop élevé du parking soit défavorable à la fréquentation de l’abbaye, située tout au sommet du Mont. Isabelle Lemesle, présidente du Centre des monuments nationaux, chargée de valorisée le Mont et l’abbaye auprès des visiteurs, partage ces inquiétudes: « Pour nous qui avons mission de faire découvrir le Mont au plus grand nombre, c'est un sujet de préoccupation ».
-    En outre, les activités économiques locales risquent d’être gênées par l’emplacement du parking. Placé à proximité des routes utilisées par les engins agricoles des exploitants de la baie, ceux-ci craignent que leurs trajets pour acheminer céréales et légumes aux coopératives agricoles soient rendus difficiles par l’affluence de voitures et de piétons. Ils ont donc fait entendre leurs voix via le média Ouest-France pour la première fois à l’approche de la construction du parking, après avoir déjà eu quelques contentieux avec les ingénieurs au sujet du barrage.
-    Enfin l’argument physique. Certaines personnes renonceraient tout simplement à se rendre au Mont pour des raisons physiques, marcher 2 km aller-retour plus l’ascension jusqu’à l’abbaye dans une région souvent touchée par la pluie pourrait être dissuasif.

          Le débat s’est donc focalisé sur des enjeux tout à fait locaux, obligeant les acteurs impliqués dans cette affaire à se recentrer sur le niveau de la baie. Les accusations d’arrangement entre décideurs nationaux (celui supposé, par exemple, entre le Président de Véolia, M. Proglio et M.Vannier et évoqué dans le Canard Enchaîné à l’hiver 2010) ont amené les acteurs à justifier toutes leurs actions devant la justice au tribunal de Caen, et devant les acteurs (agriculteurs, commerçants) locaux. Il y a donc une cristallisation de la controverse au niveau le plus local.

Sign In
chargement