Conclusion
Que faut-il retenir de cette étude ? Tout d’abord, que la controverse n’est pas encore close. L’annonce du chiffre officiel par l’INSEE à l’automne prochain sera sans doute l’occasion de nouveaux débats.
Mais au-delà des arguties sur les chiffres, il convient de remarquer que la controverse sur le chiffre du chômage n’est pas une controverse scientifique proprement dite, comme nous l’avions cru au premier abord, et malgré les affirmations de la direction de l’INSEE. Il semble au contraire que l’on ait tenté de faire passer une controverse politique pour scientifique. C’est du moins ce qui ressort des discussions entre les acteurs et de celles que nous avons pu avoir avec certains d’entre eux. Ce passage impromptu du terrain politique au terrain scientifique illustre l’imbrication extrême de ces deux sphères. Ainsi la majeure partie de la communauté scientifique s’accorde sur le fait que tous les chiffres donnés sont « vrais », mais que c’est l’interprétation qui en est faite qui s’avère « fausse ».
Il faut enfin souligner la confusion introduite par les médias, souvent enclins (ou contraints) à des simplifications réductrices. Une controverse comme celle-ci nécessite effectivement des investigations minutieuses, qui, si elles ne répondent pas aux critères d’immédiateté aujourd’hui indispensables dans la communication médiatique, fournissent, seules les clés d’une véritable compréhension du sujet. Nous espérons donc que l’enquête au long cours que nous avons menée depuis quatre mois sera susceptible de contribuer de manière constructive au débat public récurrent autour de la question du chiffre du chômage.
Charlotte TARDIEU, grand reporter
Barbara PREGOWSKA, webmestre
Marie LEBECQ, coordinatrice
Jean Alexandre SAMY, historien