14 ans après la mise en place
de la loi Aubry I(1998) qui devait inciter
les entreprises à faire passer
leurs salariés de 39 à 35 heures travaillées
par semaine, et 12 ans
après la loi Aubry II (2000)
qui l'impose
à toutes les entreprises,
le débat
sur le bilan économique
des 35 heures se réduit à un débat
idéologique.
Et pourtant à la base
de la controverse sont bien des analyses
économiques scientifiques… le problème
étant queces analyses
elles-mêmes sont en désaccord.
En réalité pour les économistes
le graal à atteindre serait
donc de pouvoir comparer les chiffres
post-réforme avec ce qui se serait
passé sans la réforme, c'est-à-dire
de trouver le contrefactuel.
Mais comment l'approcher ?
Certains, comme Matthieu Chemin
et Etienne Wasmer, utilisent
les spécificités régionales;
d'autres, comme l'INSEE, ont utilisé
des entreprises restées
aux 39 heures et ont comparé
leurs chiffres avec ceux des entreprises
passées aux 35 heures…
un acteur majeur de la controverse
Surgira alors une dernière facette
à cette controverse : les influences
idéologiques. L'idéologie joue
d'abord au niveau des financements
l'IRES est financé par les syndicats
COE-Rexecode par le patronat
mais aussi lorsque les instituts
économiques recrutent des économistes
dans la même famille idéologique que
la leur, lorsque les acteurs scientifiques
choisissent des données qui vont aller
dans le sens du discours qu'ils veulent
promouvoir, lorsqu'ils choisissent
leur modèle économique, lorsque
les économistes vont résumer leurs
rapports en mettant en avant certains
chiffres et pas d'autres.