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Didier Tabuteau

Didier Tabuteau est directeur de la chaire Santé de Sciences-Po Paris. Il est aussi conseiller d´Etat, spécialiste des questions de santé et de sécurité sociale et de politiques de santé publique. Il a été directeur du cabinet de Bernard Kouchner au ministère de la Santé en 1992-1993 et en 2001-2002. Il a également été le premier directeur général de l´Agence du médicament entre 1993 et 1997. Il dirige aujourd´hui la Fondation Caisses d´Epargne pour la solidarité et est rédacteur en chef de la revue "Sève, les tribunes de la Santé". Enfin, il est professeur et co-directeur de l´Institut droit et santé à l´université Paris Descartes (où il nous a accordé un entretien).

Argument principal

Une campagne sanitaire ne peut réussir contre le tissu sanitaire. Le gouvernement n´a pas compris l´importance de la relation de confiance et de proximité entre un patient et son médecin. Il se prononce pour une gestion démocratique de la crise et en faveur d´un vrai débat citoyen.

Autres arguments

- Légitimité de l´alerte
- Question de la proportionnalité de la réaction : le principe de précaution est un principe de proportionnalité. Il y a eu un manque de moyens pour évaluer correctement le risque.
- Les objectifs de la campagne de vaccination n´étaient pas suffisamment clairs : la vaccination était elle destinée à être obligatoire ?
- La campagne de vaccination peut être considérée comme un échec aux vues du nombre de personnes effectivement vaccinées.
- « Il est constant que l´épidémie, maladie du peuple, est une maladie plus politique que sanitaire. Les opinions publiques y ont toujours réagi d´une manière politique. »
- L´Etat pâtit d´une crise de légitimité : « L´Etat s´est dépouillé de sa légitimité au profit d´agences, de telle sorte que l´on ne sait pas où réside aujourd´hui la légitimité en matière de santé publique : appartient-elle à la Haute Autorité de santé, à l´Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, à l´Institut national du cancer, à l´Institut de veille sanitaire ou au ministère ? Qui a le droit de parler ? Est-ce la ministre, qui a créé toutes ces agences spécialisées ? Les Français voient mal où est le pouvoir réel et d´où vient l´analyse des questions de santé qui les concernent. »
- Didier Tabuteau réfute l´idée d´une collusion entre les laboratoires et l´OMS.

Rôle dans la controverse

Didier Tabuteau est l´une des 50 personnalités à avoir signé l´appel de Libération le 8 septembre 2009 (cf. texte dans la phase "Information"). La signature de cet appel constitue sa grande initiative engageante. Il a donc joué un rôle prépondérant dans la phase de pré-campagne de vaccination.

A posteriori, Didier Tabuteau a été acteur dans l´évaluation de la campagne. Il a notamment été auditionné le 13 avril 2010 dans le cadre de la commission d´enquête de l´Assemblée Nationale

Niveau d´implication

Par sa qualité d´expert et de personnage médiatique, Didier Tabuteau a eu une implication forte dans le débat autour de la campagne de vaccination, que ce soit a priori et a posteriori.

Citations

« La campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) a été un « rendez-vous manqué avec la santé publique » dans la mesure où elle a ravivé les tensions entre médecins et pouvoirs publics » (extrait de l´audition du 13 avril 2010)

« La prévention de la grippe A (H1N1) s´est enlisée, de fait, dans la concurrence et la surenchère entre deux peurs contradictoires : celle du virus et celle du vaccin » (Article de Libération du 26 novembre 2009)

Chronologie d'intervention

8 septembre 2009 : signature de l´appel de Libération.
26 novembre 2009 : entretien dans Libération « Grippe A : la surenchère de l´émotif »
11 janvier 2010 : entretien dans Libération « Grippe A : C´était l´occasion de faire du médecin généraliste le centre du dispositif »
Intervention dans le Magazine Santé de France 5
13 avril 2010 : audition par la commission d´enquête de l´Assemblée Nationale

Liens avec les autres acteurs

Partage d´arguments avec Bernard Debré et Jean Marie Le Guen.

Lien vers son entretien