PERSPECTIVES MÉDICALES
Dans la perspective médicale, il existe à la fois une sous controverse sur la définition des termes employés par la sphère médicale pour caractériser les symptômes des électrohypersensibles mais il existe aussi une meta controverse sur l’impact sanitaire des ondes électromagnétiques en général.
Symptôme, syndrome, maladie
Un syndrome est un ensemble de symptômes. La procédure diagnostique consiste en médecine à regrouper les symptômes en syndromes puis à déterminer la maladie en cause. En effet, un syndrome n'est pas spécifique d'une maladie : un même syndrome peut être observé dans plusieurs maladies différentes.
Un syndrome est un ensemble de signes cliniques et de symptômes qu'un patient est susceptible de présenter lors de certaines maladies, ou bien dans des circonstances cliniques d'écart à la norme pas nécessairement pathologiques. Un certain nombre de maladies sont dénommées "syndrome" en général pour des raisons historiques, lorsque des médecins avaient découvert une association de symptômes à laquelle ils avaient donné un nom avant que l'étiologie et la physiopathologie n'en soient déterminées, comme c'est le cas par exemple pour le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). Avec le temps, certains "syndromes" sont ainsi devenus des "maladies" mais ont conservé leur nom d'origine.
La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant, animal ou végétal.
On parle aussi bien de la maladie, se référant à l'ensemble des altérations de santé, que d'une maladie, qui désigne alors une entité particulière caractérisée par des causes, des symptômes, une évolution et des possibilités thérapeutiques propres.
Un malade est une personne souffrant d'une maladie, qu'elle soit déterminée ou non.
Impact sanitaire de l’exposition aux champs électromagnétiques
Les résultats de l’étude internationale INTERPHONE portant sur le lien éventuel entre l’exposition aux champs électromagnétiques et la survenue de tumeurs cérébrales ont été publiés le 17 mai 2010 dans le International Journal of Epidemiology.
L’étude Interphone associe 16 centres répartis dans 13 pays. Sa méthode est celle d’une enquête cas témoin de grande ampleur, incluant des personnes ayant utilisé le téléphone mobile pendant dix ans ou plus.
Les résultats de l'étude Interphone concluent qu'il n'existe pas de preuves suffisantes pour lier de façon causale l’exposition fréquente aux champs électromagnétiques et les tumeurs malignes du cerveau. Néanmoins, les auteurs de l’étude suggèrent qu'il existe des risques de cancer du cerveau pour le groupe de l'étude caractérisé par l'utilisation la plus forte (≥1640 h sur 10 ans, soit 30 minutes/jour).
Très concrètement :
- il existe une légère réduction du risque des tumeurs étudiées chez les personnes ayant utilisé régulièrement le téléphone mobile pendant un an ou plus, par rapport aux non utilisateurs ;
- il n’existe pas d’augmentation du risque de ces tumeurs dix ans ou plus après le début de l’utilisation du téléphone mobile ;
- il existe une augmentation du risque de cancer du cerveau pour les utilisateurs les plus intensifs du téléphone mobile ; cependant, dans ce groupe certains utilisateurs atteints de cancer de cerveau ont rapporté des valeurs d’utilisation (12 heures par jour pendant 10 ans ou plus).
Dans un deuxième temps, les données ont été collecté à une période où l’utilisation du téléphone portable était moins intense qu’aujourd’hui. Il convient de maintenir l’effort de recherche et d’expertise dans ce domaine à l’échelle nationale et internationale.
Dans cette logique le Gouvernement a décidé de pérenniser la structure de la Fondation Santé Radiofréquences au sein de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail, et de doter la recherche dans ce domaine d’un budget de deux millions d’euros par an.
Les données concernant les utilisateurs les plus intensifs conduisent à maintenir les recommandations d’utilisation de ces dispositifs :
- utilisation préférentielle d’une oreillette ;
- limitation de la durée de communication ;
- pas de déplacement pendant l’usage du mobile afin d’éviter des augmentations transitoires de puissance.
Ces recommandations sont détaillées dans un document accessible en ligne sur le site du Ministère de la Santé et des Sports
Source : Communiqué de presse concernant les résultats de l’étude internationale INTERPHONE du Ministère de la Santé et des Sports du 18 mai 2010
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