A l'issue de cette étude, il semble que le ministère
ait du revoir sa stratégie politique concernant les méthodes d’apprentissage de
la lecture.
En effet, les partisans de la circulaire de 2006 ont
fini par rallier le courant majoritaire, arguant que le débat était clos depuis
2002, que la méthode globale avait déjà été abandonnée et qu'il n'y avait pas
lieu de relancer le débat. Bien que cette controverse ait permis à de nouveaux
partisans de la méthode syllabique de faire entendre leur position, ils ont été
progressivement marginalisés, et la controverse n'a pas fait avancé le débat
sur les méthodes de lecture. Après l'échec de la circulaire De Robien, on est
en effet revenu au statut quo sur les programmes de 2002. Cette controverse a
cependant révélé certaines tensions latentes, notamment entre parents d’élèves
et enseignants.
Elle a également permis une meilleure information de la société sur
l’école par une mise à jour des connaissances sur les méthodes de lecture appliquées.
Bien
que ce ne soit pas le premier débat sur les méthodes de lecture, celui-ci a la
particularité de s’être beaucoup appuyé sur des résultats scientifiques. Finalement,
cette controverse est en grande partie la conséquence d'un contexte et d'un jeu
d'acteurs particuliers. C'est parce que le contexte s'y prêtait (tensions dans
l'opinion publique et entre certains groupes d'acteurs sur un sujet sensible)
et parce que dans ce débat, les acteurs n’ont pas hésité à utiliser des
arguments piochés dans les différentes sphères, que la controverse est née.
En
invoquant des résultats scientifiques à des fins idéologiques, le politique a
réussi à déclencher des controverses au sein de chaque groupe d'acteurs.
La controverse Globale vs Syllabique est le vernis
qui cache des débats idéologiques latents. Au fur et à mesure de la
controverse, il s’écaille pour montrer des enjeux moins manichéens mais plus
pertinents pour comprendre les vrais problèmes de l’école aujourd'hui.