L'Académie de médecine

Description de l’acteur

    L’ordonnance de 1820 qui a encadré sa formation est toujours d’actualité et est intéressante à connaître :
 « Cette Académie sera spécialement instituée pour répondre aux demandes du gouvernement sur tout ce qui intéresse la santé publique, et principalement sur les épidémies, les maladies particulières à certains pays, les épizooties, les différents cas de médecine légale, la propagation de la vaccine, l'examen des remèdes nouveaux et des remèdes secrets, tant internes qu'externes, les eaux minérales naturelles ou factices, etc. … elle s'occupera de tous les objets d'étude ou de recherches qui peuvent contribuer au progrès des différentes branches de l'art de guérir. »

    Il s’agit d’un lieu privilégié de diagnostic et de pronostic dans le domaine de la santé publique. Son expertise est devenue indispensable dans ce domaine.
    Cette institution est différente des autres institutions s’intéressant à la santé. En effet, son organisation interne est démocratique. De plus, elle est indépendante et ses membres sont élus par des pairs.


Sa position dans la controverse


RAPPORT au nom de la commission XII (Handicaps)
Handicaps sensoriels de l’enfant
Mots-clés : Troubles sensitifs. Privation sensorielle. Enfants handicapés. dépistage néonatal. Sensory disabilities in children
Key-words (Index medicus) : Sensory discorder. Sensory deprivation. Disabled children. Neonatal screening.


Henry HAMARD*

RÉSUMÉ

    Les déficiences visuelles et auditives ne sont pas au premier rang des handicaps de l’enfant, mais demandent une prise en charge précoce pour bénéficier des progrès techniques et pédagogiques récents. La loi du 11 Février 2005 met à leur disposition les structures existantes pour répondre à un projet personnalisé proposé par les maisons du handicap. Toutefois l’insuffisance d’évaluations statistiques nationales constitue une difficulté majeure. Les structures de prise en charge sont insuffisantes en nombre autant qu’en personnel qualifié. Quant au dépistage systématique à la naissance, il accuse en France un retard considérable par rapport aux autres pays européens. Alors que dans les deux domaines visuel autant qu’auditif, cette détection précoce sera pour la santé publique moins onéreuse à long terme que l’éducation tardive. L’Académie insiste sur la nécessité absolue d’un dépistage systématique et obligatoire dès la naissance pour un prise en charge multidisciplinaire si nécessaire ainsi que sur l’indispensable formation des personnels médicaux paras médicaux et enseignants.


    Cette association déplore la situation actuelle de la France. En effet, le dépistage n’est systématique à la naissance que pour les enfants à risque. Ce dépistage repose sur deux tests prévus à 9 mois et 24 moins. Un progrès relativement faible par rapport à 1987 où l’âge moyen d’un diagnostic de surdité profonde était de 16 mois et l’âge moyen pour un diagnostic de surdité sévère était de 23 mois. Elle critique un retard considérable retard de la France par rapport à d'autres pays européens qui ont déjà systématisé ce dépistage à la naissance. Certes, certaines améliorations ont eu lieu avec par exemple l’évolution des apports techniques des implants cochléaires, mais elles ne sont pas suffisantes. Selon elle, ce retard constaté est lié en général à la méconnaissance dans le coprs médical sensoriel auditif de l'enfant.

    L'académie de médecine regrette que l’annonce de la surdité varie en fonction des situation et ne prenne pas forcément en compte la psychologie des parents.

    L’académie de médecine met en avant l’argument du développement de l’enfant afin de justifier sa position qui est en faveur d’une systématisation du dépistage néonatal de la surdité. Selon elle, plus la prise en charge est effectuée tôt et plus elle influe positivement sur le développement du langage de l’enfant souffrant d’un déficit auditif. Ainsi, la qualité de ce dépistage est capitale car le bon développement de l’enfant en dépend. Pour que ce dépistage soit de qualité, il faut par conséquent organiser une spécialisation ainsi qu’une formation du personnel médical et paramédical.

    L’Académie de médecine recommande d’organiser un dépistage systématique de la surdité à la naissance en maternité car les conditions y sont meilleures (sommeil profond du bébé…). Pour affirmer son opinion, elle fait référence au paragraphe 67 des « indicateurs de suivi de l’atteinte des cents objectifs du rapport annexé à la loi du 9 août 2004 » qui préconise « la recherche de la surdité en maternité mais souligne qu’à défaut le dépistage devrait intervenir avant l’âge de un an, ce qui apparaît tardif ».

    Néanmoins, afin de connaître tous les enjeux d’une telle systématisation, elle réclame que plus d’études soient effectuées sur la mise en place d’un dépistage. Selon elle, c’est une nécessité absolue qui permettra de se fonder sur des statistiques fiables. En ce qui concerne l’organisation de ce dépistage, elle recommande que sa réalisation soit associée à l’existence de centres de références afin de coordonner l’action des équipes de dépistage et de prendre en charge les familles découvrant l’anomalie de leur enfant. Ces centres jouent un rôle d’accompagnement durant cette période de dépistage. Ils doivent aussi exercer une action supplétive à celle des équipes de dépistage consistant à vérifier les résultats en effectuant un test plus tardif ainsi que, dans le cas où le second test est positif, d’informer les familles sur les modalités de prise en charges, les perspectives d’avenir, les structures les mieux adaptées pour l’handicap de leur bébé. Leur action se conçoit dans un travail en collaboration et en coordination avec des psychologues et des orthophonistes.

     L’Académie de médecine demande que le résultat de ces dépistages soit inscrit dans le carnet de santé.