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Aujourd’hui en France on estime qu’entre un et deux enfants sur 1000
naissent atteints de surdité.Il existe plusieurs types de surdité,
classés en fonction de la zone atteinte – oreille moyenne ou externe
dans le cas d’une surdité de transmission, oreille interne pour une
surdité de perception- et de l’ampleur de la perte auditive –surdité
légère, moyenne, sévère ou profonde.
La surdité est une pathologie multicausale, dont l’étiologie a montré
qu’elle pouvait résulter de facteurs génétiques aussi bien que des
suites d’infections survenues lors de la grossesse ou de malformations
faciales.
L’ensemble de ces facteurs en ont fait une pathologie difficile à
prévoir et qui reste aujourd'hui peu dépistée.
En France, l’âge moyen du dépistage de la surdité est situé à 16 mois.
C’est beaucoup plus tard que dans d’autres pays, et c’est surtout
beaucoup trop tard pour espérer prendre en charge au mieux possible le
handicap de l’enfant.
Il est reconnu en effet qu’une surdité légère entraîne des retards de
la parole et du langage. Elle risque également de provoquer des
troubles du développement psychoaffectif de l’enfant.
Une surdité profonde quant à elle, peut entraîner des difficultés
majeures du développement de la communication de l’enfant et de ses
capacités cognitives.
Pour favoriser l’intégration de l’enfant, dans sa famille, dans la
société, ainsi que pour limiter la dimension handicapante de la
pathologie, il est indispensable de débuter une prise en charge adaptée
le plus tôt possible. Les approches sont diverses : appareillage
auditif, implants cochléaires, rééducation orthophonique, mais aussi
apprentissage de la langue des signes, ou éducation spécialisée. Dans
tous les cas, l’accompagnement parental est primordial.
Le constat d’un dépistage trop tardif,
partagé par l’ensemble des professionnels français de la surdité,
médecins généralistes, ORL, psychologues, orthophonistes, éducateurs
spécialisés mais aussi par les parents d’enfants sourds, a conduit la
Haute Autorité de Santé (la HAS) à proposer en janvier 2007 la
systématisation au niveau national du dépistage néonatal de la surdité.
Le dépistage consiste à rechercher la présence éventuelle d’une
pathologie sur l’ensemble d’une tranche de population, sans que les
individus en aient nécessairement manifesté les symptômes. Il se
distingue en cela du diagnostic, qui lui n’intervient qu’en cas de
doutes sévères et vient confirmer (ou infirmer) la présence de la
pathologie et préciser son degré. Le dépistage de la surdité
permettrait ainsi d’examiner la totalité des nouveaux nés et non plus
seulement les populations à risque.
Dans son rapport, la HAS suggère la généralisation d’un dépistage opéré
en maternité, aux premiers jours des nouveaux nés (jour 2 ou 3).
De tels dispositifs existent déjà dans plusieurs régions françaises et
dans un certain nombre de cliniques privées.
Pour autant, la proposition n’est pas sans soulever d’importantes questions :
- quels tests utiliser et dans quelles conditions pratiques et éthiques ?
- quels sont les effets psychologiques que peut avoir un test si précoce sur l’enfant et ses parents ?
- sur quelle prise en charge ces tests peuvent ils, ou doivent ils déboucher ?
Loin de faire l’unanimité, ces questions
ont mobilisé un ensemble très divers d’acteurs : parents, médecins,
économistes, associations de personnes sourdes…
Ce site a pour ambition, non pas de répertorier la totalité des acteurs
concernés, mais de restituer la position des plus importants et des
plus influents d’entre eux au vu de notre étude cartographique pour
fournir un cadre de lecture et de compréhension pertinent de cette
controverse naissante.
En choisissant de cliquer sur l’onglet « parcours » vous serez dirigé
vers un parcours thématique interactif qui vous permettra d’entrer dans
la controverse et de la traverser par le jeu des questions qui se sont
peu à peu posées à nous durant notre étude.
Les autres onglets vous mèneront vers des pages plus « traditionnelles
» qui présentent les principaux acteurs de la controverse, sa
chronologie, et les méthodes de notre étude.