Et
pourquoi pas un test à trois mois ?
La proposition d’une systématisation du
dépistage de la surdité à 3 mois a été proposée notamment par le CCNE
dans son rapport. Si les acteurs se positionnant contre le dépistage
néonatal de la surdité mettent chacun en valeur des arguments divers,
ils semblent s’accorder sur la possibilité d’une systématisation du
dépistage à 3 mois. C’est le cas notamment de l’UNAPEDA, de RAMSES ou
encore de Benoit Virole.
Ainsi, d’une part le dépistage à 3 mois
ne réduit en aucun cas le potentiel audiophonologique de l’enfant
puisque celui-ci peut encore se faire appareiller avec d’excellents
résultats par exemple. D’autre part, sur le plan psychologique, la
relation mère-enfant est déjà construite et solide. Sa destruction
n’est plus possible. Par conséquent, les risques psychopathologiques
sont fortement diminués. En outre, cette consolidation psychologique de
l’enfant peut même garantir de meilleurs résultats quant à son
développement et ses diverses acquisitions futures, à commencer par
celle du langage. Enfin, un test à cet âge serait beaucoup plus fiable
qu’un test durant les premiers jours de la naissance.
Toutefois, l’instauration d’un tel
dépistage pose quelques problèmes. Tout d’abord, des problèmes
financiers émergent. En effet, la mise en place d’un tel dépistage est
très chère. D’autre part, la systématisation d’un tel test n’est pas si
évidente. Il est avéré, selon des études statistiques internationales
et françaises, que la plupart des parents ne reviendrait pas au bout de
3 mois pour faire dépister leur enfant.