Introduction :
La
question de l'influence des pesticides neurotoxiques systémiques
(Gaucho,
Régent, Cruiser) dans la surmortalité des abeilles rejoint
inévitablement la
question de l'expertise scientifique qui sert de base aux pouvoirs
publics pour
prendre la décision et homologuer ou non le pesticide en question.
Ainsi, les
apiculteurs représentés au niveau national par l'UNAF notamment ont
régulièrement manifesté pour l'interdiction du Gaucho, du Régent. Le 21
février
2008, les apiculteurs manifestaient pour le retrait de l'autorisation
de mise
sur le marché (AMM) du Cruiser.
Les incriminations des apiculteurs notamment, hier contre le
Gaucho, le
Régent et aujourd'hui, contre le Cruiser témoigne d'une temporalité
forte. En
effet, les constatations de disparition d'abeilles suivent les AMM du
Gaucho et
du Régent. Les manifestations et la mobilisation des opinions publiques
conduisent à des suspensions des AMM pour l'ensemble des cultures ou
seulement
certaines. (cf. chronologie)
Il y a par ailleurs eu une judiciarisation
certaine des affaires. La justice a été saisie, par les associations
écologistes et syndicats apicoles pour obtenir le retrait des
homologations de
ces pesticides neurotoxiques systémiques tandis que d'un autre côté,
les firmes
productrices ont attaqué les apiculteurs concernés pour diffamation.
C'est au rythme des AMM et de leurs retraits que les affaires
Gaucho,
Régent et Cruiser avancent. L'évaluation
scientifique publique et les comités d'expertise sollicités
par les
pouvoirs publics tendent à fournir l'assise scientifique suffisante
pour la
décision publique. Ainsi, la Direction du
végétal et de l'environnement (DIVE) a été créée en 2006 et
rattachée à
l'AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) succédant
à
diverses commissions. Les comités
d'expertises se sont en effet succédés afin de rendre avis et
rapports sur
le sujet.
Néanmoins, certains scientifiques, des associations telles
que Terre
d'Abeilles et dans une certaine mesure, les apiculteurs dénoncent des
mauvaises
pratiques scientifiques dans l'évaluation des risques. La prise en
compte des effets sublétaux
et le nouveau test mis au
point par l'INRA ouvrent la perspective d'une expertise
appropriée à la spécificité de l'abeille.
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