DÉFINITION DE LA CONTROVERSE
Le débat autour des agro-carburants:

retours de manivelle
Depuis un certain temps, la présence du débat autour des agro-carburants dans les médias s’est fait remarquer comme un sujet récurrent. Au départ largement encensés, de par leurs avantages à prime abord indéniables (meilleur bilan écologique, participation à l’indépendance énergétique, stimulation de l’activité agricole, développement économique, etc…), les agro-carburants apparaissaient comme une solution évidente, en réponse à de nombreux défis économiques, énergétiques et écologiques. Au cours de leur développement, ces agro-carburants ont ensuite subi l’opprobre public, aux vues des conséquences néfastes qui leur sont imputées : bilan environnemental incertain, concurrence avec l’agriculture alimentaire, flambée du prix des matières premières agricoles, modèle économique instable, etc…

Les HVP en circuit court
Les Huiles Végétales Pures (HVP) sont des biocarburants issus des plantes oléagineuses (comme le colza ou le tournesol), obtenus par simple pressage des graines. Si la loi française autorise leur utilisation pour le matériel agricole notamment, leur usage est toujours interdit pour les particuliers : la France se différencie en cela de certains pays voisins, l’Allemagne par exemple, qui appliquent quant à eux une directive européenne tardant à être traduite dans le droit français. Résultat de transformations extrêmement simples, ces HVP s’inscrivent aujourd’hui dans un processus de production en circuit court, pour un usage local et direct des agriculteurs. Ils s’opposent en cela aux Esters Méthyliques d'Huile Végétale (EMHV), appelés aussi Diester, issus de la transformation chimique de ces huiles, qui s’inscrivent donc dans un processus de production industrielle, jouissant d’une promotion forte de l’Etat.


La remise en cause d’un modèle économique
Le débat autour des HVP révèle donc que cette auto-production des agro-carburants est une remise en question du système de production des énergies, opposant à la production industrielle traditionnelle une gestion locale en marge des schémas établis et reconnus. En conséquence, cette controverse soulève de nombreuses questions : en particulier, pourquoi le gouvernement, qui accorde aux grandes entreprises productrices d'agro-carburants des allègements fiscaux, refuse-t-il ce traitement de faveur aux producteurs particuliers? Quelle place les états accorderont à cette production locale? Une remise en cause du système traditionnel de production des énergies est-elle possible?





Team| Remerciements | SciencesPo Paris