Création du Ministère de
l'Environnement - 1971
La création du Ministère de l’Environnement marque l’apparition concrète de l’enjeu environnemental dans la controverse. Étant un ministère jeune et fragile institutionnellement, le Ministère de l’Environnement s’implique immédiatement dans le projet pour légitimer sa propre fonction. Le discours sur le devenir du Mont Saint-Michel, jusque là dominé par les enjeux économique et touristique, prend une autre tournure grâce à l’implication du Ministère de l’Environnement. Ce dernier parvient à rassembler les différentes attentes locales qui étaient présentes mais jamais coordonnées (écologique, environnementale, ornithologique, piscicole…) en allant sur le terrain. Michel d’Ornano, ministre de la Culture et de l’Environnement en 1977, a notamment tenu un rôle important de médiateur, en ajoutant au Ministère de l’Environnement des compétences liées à l’environnement et au tourisme, jusque là dévolues au ministère de la Qualité de Vie. En outre, en 1978, à la suite d’un remaniement ministériel, l’environnement rejoint l’ancien ministère de l’Équipement. Grâce à son implication, et à sa position au niveau national, Michel d’Ornano fait progresser le consensus au niveau national, entre les différents ministères concernés. Avec la création de ce ministère, le discours local en faveur de la préservation de l’insularité du Mont Saint-Michel, jusque là porté exclusivement par quelques associations obtient une nouvelle légitimité : ce processus d’institutionnalisation des points de vue et des critiques, qui sont peu à peu intégrés à la gestion, fait progresser la controverse. Cependant, aucun consensus sur les travaux n’a pu être obtenu localement entre dans années 1970 et 1980 car les Montois demeurent opposés à la démolition de la digue route et plus sensibles aux aspects économiques qu’environnementaux.