Inscription du Mont au patrimoine
mondial de l'UNESCO - 1979
De nombreuses lois et conventions sont créées dans les années 1970 pour protéger le Mont et sa baie, mais elles ne se concrétisent pas par de réelles mesures car le niveau local n’est pas encore investi de compétences pour la gestion et la protection de l’environnement. Il s’agit donc plutôt de labels. En revanche, l’inscription du Mont Saint-Michel au patrimoine mondial de l’humanité aura une influence majeure sur la question de l’ensablement.
En 1979 Le Mont Saint-Michel rejoint la liste du patrimoine mondial à la fois pour son architecture et son site, ce qui en fait le seul site classé pour des raisons à la fois culturelles et naturelles. Cette inscription favorisera la prise de conscience de l’impact de la poldérisation dans les années 1970, et légitimera de manière générale les projets de désensablement en leur conférant une portée internationale. En particulier, l’engagement de l’État dans le projet est motivé par la dimension supranationale que prend le Mont Saint-Michel à partir de cette date : « Le Mont Saint-Michel et sa Baie sont classés par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1979. L’État s’est engagé à respecter cette convention. C’est sur cet argument qu’il a lancé le projet. Pour préserver le site »*. Les gouvernements qui ont suivi n’ont cessé d’inscrire leurs actions concernant le Mont dans la « politique générale de protection du patrimoine, de sauvegarde de l’environnement », et le classement au patrimoine mondial servira même de justification aux excès budgétaires du projet en 2006. Lorsque le Syndicat Mixte est déclaré maître d’ouvrage, le rôle de l’État devient alors de veiller au respect de la convention qui le lie à l’UNESCO, alors que les structures de terrain (syndicat mixte et Mission Mont-Saint-Michel) s’attachent aux modalités pratiques. L’inscription du Mont Saint-Michel au patrimoine mondial de l’humanité est un élément supplémentaire de légitimation du discours associatif. L’association les Amis du Mont Saint-Michel devient notamment un interlocuteur à part entière pour le Ministère de l’Environnement, et dans les années 80 un dialogue s’établit avec le maire du Mont Saint-Michel, Éric Vannier, mettant ainsi fin à une opposition historique au sein de la population locale entre défenseurs des enjeux environnementaux et touristiques.