Michel David-Weill

LIENS UTILES

Interview dans Libération, 6 janvier 2009

Sur la polémique historique, Michel David-Weill pense que la confrontation des époques n’a que peu de valeur puisqu’aucune ne peut être meilleure que l’autre, sinon ce qui date de la Grèce antique n’aurait pas de valeur. Chaque époque voit naître une forme d’art, chacune est différente, il ne faut pas les mélanger. C’est pourquoi apporter de l’art contemporain dans un lieu du classicisme ou du baroque tel que le château de Versailles est inouï, les deux formes d’art doivent s’apprécier séparément.

Sur le plan politique, Michel David-Weill ne s’est pas réellement exprimé sur le sujet, à la suite de ses prises de position dans les médias, on ne peut que conclure que ses intérêts privés de collectionneur comptent autant que la préservation d’un patrimoine culturel.

"En l’introduisant à Versailles, on joue de la violence des contrastes. Il est devenu ainsi très politique d’introduire des productions modernes dans des cadres anciens, comme s’il était devenu insuffisant de lire l’histoire page par page : il faut mettre les pages ensemble. Cela n’incite pas à apprendre, à lire, à apprécier. On privilégie le choc, toujours afin d’obtenir une réaction d’un spectateur saturé." (1)

(1) Michel David-Weill, collectionneur in "On privilégie le choc pour faire réagir" propos recueillis par Vincent Noce, LIBÉRATION | 06.01.09

Michel David-Weill, né à Paris le 23 novembre 1932, est un banquier français, dirigeant de la Banque Lazard de 1977 à 2001.Il est l'un des plus grands collectionneurs français, descendant d’une dynastie d’esthètes et de mécènes, membre de l’Académie des Beaux-Arts, ainsi que du conseil d’administration du Metropolitan Museum de New York, il a été choisi depuis plus de vingt ans pour présider le conseil artistique des musées nationaux. Il s’est exprimé dans de nombreux médias, notamment la presse écrite qui lui a consacré des interviews.

Selon lui, le choc esthétique des expositions d'art contemporain à Versailles est insoutenable. Il réprouve la volonté des "élites d’imposer une façon d’aimer l’art, de mélanger alors que le public ne le demande pas". Les œuvres d’art contemporain doivent être exposées dans les lieux qui leur sont dédiés, comme les musées d’art moderne. Cependant, il n’est pas réfractaire à l'art contemporain, ou à l'art moderne. Il estime que le mélange de l’art classique avec l’art contemporain déprécie la valeur intrinsèque de la création actuelle; c’est lui donner peu de crédit pour réussir, pour émerger.