Bernard Hasquenoph est graphiste à Paris, il est aussi le fondateur du site www.louvrepourtous.fr, qui défend la gratuité des musées et propose un travail d’enquête sur les pratiques commerciales des musées. M. Hasquenoph est également membre du réseau Stop Précarité qui combat la précarisation de l’emploi. Il a beaucoup écrit sur les expositions d’art contemporain à Versailles depuis 2008, fréquemment repris sur les sites de presse et les blogs professionnels, notamment celui de Jean-Jacques Aillagon.
M. Hasquenoph se présente sur son site comme un défenseur des pratiques démocratiques des musées, et a par conséquent pris parti dans les différents débats sur les expositions d’art contemporain à Versailles. S’il défend un dialogue entre « art contemporain et site historique », et soutient le principe même des expositions, il regrette que le projet Koons à Versailles ait pris la tournure d’une juxtaposition malheureuse des époques. Selon lui, l’identité du château de Versailles est figée dans un passé depuis la Révolution, qui « sinon, ne mériterait pas l’appellation de monument historique et encore moins d’être classé patrimoine de l’humanité. » (1). Bien qu’il reconnaisse au château son caractère « composite », fait de différentes strates historiques et esthétiques, selon lui la vision dynamique du patrimoine défendue par Jean-Jacques Aillagon. est « cocasse » et injustifiée, puisqu’il s’agit de redonner un souffle de vie factice à un lieu, dont on célèbre par ailleurs le passé, en cherchant à le faire revivre par des reconstitutions régulières de l’Ancien Régime.
M. Hasquenoph s’est exprimé clairement quant au débat esthétique, affirmant que « le "sacrilège" que constituerait la présence d’œuvres de l’artiste américain dans le "saint des saints" de l’art français est une absurdité » (2). En effet, il estime que Jeff Koons a particulièrement sa place au sein du château, pour son style en réalité très classique, qui s’inscrit dans un certaine tradition, sa fascination du pouvoir, et dont la démarche est très proche des artistes du passé à Versailles. Néanmoins, il critique ensuite une simple « juxtaposition » des styles, qui aurait dû prendre la forme d’un « dialogue ».
(1)http://www.louvrepourtous.fr/Jeff-Koons-Versailles-le-off,148.html#8
(2)http://www.louvrepourtous.fr/Jeff-Koons-Versailles-Maison,085.html