Définir les frontières du monde a toujours déchiré les hommes.
En effet, depuis l’Antiquité, déterminer les limites d’un territoire
a souvent conduit à des guerres. Si les affrontements restent les épisodes les plus marquants lors de la revendication de nouveaux territoires, les frontières ont également pu être définies de manière naturelle ou par des traités. Le Dictionnaire du Diable d’Ambrose Bierce définit la frontière comme la «ligne imaginaire entre deux nations, séparant les droits imaginaires de l’une des droits imaginaires de l’autre». Cette définition semble particulièrement vraie dans l’Océan Arctique, couvert de glace une grande partie de l’année. En effet, les Etats côtiers cherchent à étendre au maximum leur souveraineté pour posséder des ressources potentielles nouvellement accessibles. Alors que certaines zones sont revendiquées par plusieurs Etats, certains prônent la mise en place d’un traité protégeant l’Arctique de toute exploitation. Mêlant le juridique, le scientifique et la diplomatie, la controverse à propos de la souveraineté sur l’Océan Arctique est un sujet brûlant.
C’est la Convention de Montego Bay de 1982 qui définit le cadre juridique permettant de régir les espaces marins. Les premiers délais de demande d’extension ont expiré le 13 mai 2009. L’urgence de la situation et les enjeux géopolitiques et énergétiques de la question ravivent les passions.
L’Arctique est depuis quelques mois, au cœur de vifs débats dans
les médias. Titres accrocheurs, déclarations passionnées tout laisse à penser que si la glace fond, le réchauffement n’est pas que climatique. Si les médias aiment annoncer une «guerre réchauffée», les relations interétatiques sont plus coopératives qu’il n’y paraît. Les sciences jouent un rôle important au sein de la Convention sur le Droit de la Mer, mais il est important de souligner que parfois les techniques peuvent être réinterprétées par l’analyse juridique. Trois vastes domaines s’imbriquent pour parvenir à définir les frontières de l’Arctique, le domaine scientifique, le domaine juridique et le domaine géopolitique.
C’est de ces constatations que part notre démarche. Nous sommes un groupe d’étudiants de Science Po Paris, de l’Université Pierre et Marie Curie et de l’ENSAD qui avons exploré, à travers l’étude des sciences et des techniques, la controverse autour de la délimitation des frontières en Arctique. Notre travail a consisté à identifier les différents acteurs du jeu pour tenter de restituer de la manière la plus claire et objective possible les différents points de vue sur le sujet. Nous avons centré notre travail plus particulièrement sur l’aspect scientifique et technique de la définition de nouvelles frontières s’appuyant sur l’article 76 de la Convention qui réglemente l’extension du plateau continental. Nous vous proposons d’explorer notre site afin de comprendre un peu mieux l’ensemble des différents acteurs qui interagissent au sein de cette controverse.
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du cours de Cartographie des controverses. Sciences Po, l’équipe
du cours déclinent toutes responsabilités pour les erreurs et les imprécisions qui peuvent exister dans ces sites. Le site a été réalisé et publié sur le web pour des raisons didactiques et de recherche. Pour rapporter des erreurs, n’hésitez pas à écrire au responsable du cours. (tommaso.venturini@sciences-po.org)
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