Fiches
d'acteurs :
Associations environnementales :
Certaines associations
environnementales se sont engagées, notamment aux côtés des apiculteurs
défendant la suppression des insecticides systémiques.
Pour ces associations, le
lien entre surmortalité des abeilles et pesticides n’est pas à prouver. Pour
elles, les enjeux écologiques que traduit la surmortalité sont tels qu’il leur
est inconcevable de continuer à utiliser ces pesticides, qui contribuent à une
perte de diversité pour l’environnement et nuisent à l’environnement.
Une association
environnementale, l’association Terre d’abeilles, est particulièrement
impliquée. C’est une association créée en 2002 et parrainée par l’institut
européen d’écologie qui se définit comme un « relais d’information
indépendant vers les consommateurs, les pouvoirs publics et les
politiques ». Terre d’abeilles veut protéger l’abeille pour son rôle
environnemental, pour la pollinisation, son importance pour la biodiversité et
comme indicateur de la qualité des écosystèmes. Pour cette association, la
dangerosité des pesticides ne fait aucun doute, mettant en avant une mauvaise
homologation des produits phytosanitaires en raison de disfonctionnements
administratifs et des « conclusions cinglantes » de la part des
« chimistes, biologistes, toxicologues, spécialistes de l’abeille »
en faveur de leur hypothèse. L’association milite pour transformer ce qu’ils
considèrent comme une vérité scientifique en fait politique et
réglementaire : elle veut obtenir une « législation européenne en
matière d’autorisation des produits phytosanitaires rigoureuse, respectueuse
des abeilles et autres insectes pollinisateurs, respectueuse de l’environnement
et de la santé publique ». L’association participe, au côté des syndicats
apicoles à diverses actions, comme des lettres d’information, des
pétitions, ou des actions politiques, campagnes d’informations des
parlementaires français et européens (liste des députés soutenant Terre
d’abeilles), négociations avec le ministère de l’Agriculture.
Outre Terre d’abeilles,
plusieurs associations environnementales s’engagent contre les
pesticides, la surmortalité des abeilles étant alors utilisée comme un argument
s’ajoutant aux autres problèmes posés par les pesticides. C’est ainsi le cas du
MDRGF (Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures),
de l’ACAP (Association Citoyenne d’Alternative aux Pesticides) ou encore
de l’association France Nature Environnement.
Au côté des associations
environnementales, il faut noter le rôle que joue la Confédération
paysanne, un des plus importants syndicats agricoles français. Ce syndicat
se place effectivement contre l’usage des pesticides, qu’elle considère d’une
manière générale comme abusive, et défend une agriculture durable et
respectueuse de l’environnement. Il souhaiterait une réduction générale de
l’usage des pesticides en général, et la promotion d’alternatives. Le syndicat
met en cause l’AFSSA comme manquant de rigueur et d’objectivité et l’État,
« garant de la santé publique et environnementale [qui] s'est pourtant
désengagé de ses responsabilités d'expertises sanitaires. C'est sur la foi
des seules études réalisées par Syngenta, propriétaire du produit, que cette
autorisation a été délivrée. Circonstance aggravante, Syngenta s'oppose à
ce que les documents censés établir l'innocuité du Cruiser pour l'environnement
soient consultés. Y
aurait-il quelque chose à cacher ? »
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