Fiches
d'acteurs :
Pouvoirs
publics :
Les
pouvoirs publics français sont très fortement impliqués dans l'ensemble
des
processus d'homologation des produits phytosanitaires. Le ministère de
l'Agriculture, qui veille à la qualité de l'agriculture et à ses
impacts sur l'environnement,
délivre les autorisations de mise sur le marché et peut demander de
nouvelles
expertises. Le Conseil d'État juge de l'adéquation des décisions
ministérielles
quand elles sont remises en question, principalement par les
apiculteurs que les
firmes.
Ministère
de l'Agriculture :
Le ministère de l’Agriculture
veille à la qualité de
l’agriculture et à ses impacts possibles, aussi bien sur la santé
humaine que
sur l’environnement, et prend les décisions qui s’imposent.
Il
appartient à la controverse depuis son départ, dès la suspicion de
certains
apiculteurs sur un lien entre des mortalités d’abeilles et
l’utilisation de
Gaucho sur tournesol.
Dans
notre controverse, le ministère de l’Agriculture agit aussi à travers
deux
organismes qui dépendent de lui.
Par
l’intermédiaire de la Direction Générale de
l’Alimentation (DGAl), il veille à la
qualité et à la sécurité des aliments « du champ à
l’assiette ». La DGAl travaille pour ceci
à la
fois sur les secteurs sanitaire et phytosanitaire, en élaborant la
réglementation
et en la contrôlant, en surveillant le territoire et ses frontières, en
gérant
les alertes, en attribuant les certifications pour l’export, et en
promouvant
des pratiques plus respectueuses de l’environnement et de la santé
publique.
Le
ministère de l’Agriculture agit aussi au travers d’un autre organisme
qui lui
est dépendant : la Commission d’Étude de la Toxicité
des produits parasitaires à usage
agricole, une instance d’experts qui évalue les risques liés aux
pesticides. Cette
commission a une structure scientifique et technique créée
conjointement par
l’INRA et le ministère de l’Agriculture : la
Structure Scientifique
Mixte (SSM), qui gère une base de données, AGRITOX, sur les
caractéristiques et
propriétés des substances actives phytopharmaceutiques.
Il
a une fonction centrale, d’autorité, car il décide des autorisations de
mise
sur le marché des produits de firmes productrices de pesticides, sur la
base
des rapports de l’AFSSA qui étudient la dangerosité des produits, et
car il
impose ses décisions, principalement aux firmes productrices de
pesticides. Pour
prendre ses décisions, il recueille à la fois les différentes donnée
scientifiques disponibles, aussi bien françaises qu’étrangères, et
commande des
expertises, à la Commission
d’Étude de la
Toxicité,
mais aussi à l’INRA, au Cemagref.
Le
ministère de l’Agriculture centralise les revendications et alertes des
différents acteurs (firmes, maïsiculteurs, apiculteurs et leurs
syndicats,
associations environnementales), et a aussi un rôle d’information
auprès des
différents acteurs, mais aussi auprès de l’ensemble de la société.
Le
ministère de l’Agriculture va donc chercher à déterminer de la façon la
plus
objective l’impact et la dangerosité des produits phytosanitaires,
aussi bien
sur la santé humaine que sur l’environnement, ou les abeilles.
Conseil
d'Etat :
Le Conseil d’État, plus haute
juridiction administrative
en France, est à la fois le conseiller du gouvernement et la plus haute
des
juridictions de l’ordre administratif. Ainsi,
dans son ordre juridictionnel, il est le
juge suprême dans les recours contre les décisions prises par une
autorité
publique.
Il
est entré dans la controverse en 2003, avec les requêtes qu’ont fait
devant lui
plusieurs sociétés : Bayer, productrice du systémique Gaucho,
et plusieurs
sociétés productrices de semences enrobées Gaucho, pour obtenir
l’annulation de
la décision du ministre de l’Agriculture de retirer l’autorisation de
mise sur
le marché (AMM) du Gaucho sur tournesol.
Le
Conseil
d’État recueille donc les recours des apiculteurs, syndicats et firmes
contre
les décisions du ministre de l’Agriculture, concernant les
autorisations
provisoires de vente (APV), autorisations de mise sur le marché (AMM),
et
retrait de ces autorisations. Il juge de ces affaires, aussi bien au
niveau de
la procédure utilisée par le ministère pour prendre ces décisions,
qu’au niveau
des données scientifiques et expertises disponibles pour le produit
dont il est
question. Il transmet enfin ses décisions au ministère de
l’Agriculture, qui se
doit de les respecter.
Sa
place prépondérante dans la controverse montre la judiciarisation
forte dont l’affaire à été le sujet.
|