Fiches
d'acteurs :
Scientifiques :
Les scientifiques ont
une place centrale. Ils vont effectuer des études qui permettront de faire
avancer les positions des acteurs : conforter les arguments des firmes
ou des apiculteurs, orienter les décisions des pouvoirs publics.
Les scientifiques n’adoptent
pas une position consensuelle vis-à-vis de la surmortalité des abeilles et de
ses causes. La division des scientifiques est très forte, les publications
scientifiques et rapports d’expertise contradictoire qui sont publiés le
mettant bien en avant.
Les interprétations des
données obtenues peuvent aussi largement varier : les mesures de toxicité
aiguë ont ainsi mené à différentes interprétations, ces mesures dépendant d’une
large gamme de facteurs de variabilité, comme l’état physiologique des abeilles
lors de l’expérimentation.
Cette division implique donc
les données variables peuvent faire apparaître les pesticides systémiques comme
plus ou moins majeurs dans la surmortalité des abeilles. Les scientifiques ont
donc été amenés à prendre en compte de façon plus importante les synergies qui
peuvent exister entre agents parasitaires, perte d’immunité due aux pesticides,
variabilité du climat, de l’alimentation. C’est ainsi la multifactorialité qui
semble être la thèse la plus consensuelle au sein du monde scientifique.
Ils
intègrent à ceci les pesticides comme cause potentielle à des degrés
différents, dépendant de leur affinité scientifique avec l’abeille
principalement, mais aussi de leur implication dans les comités d’expertise.
Les scientifiques n’ayant par exemple étudié que l’abeille ou les insectes
pollinisateurs prennent en général peu en compte les pesticides et se
concentrent sur leur objet d’étude, l’abeille,
reconnaissant plus volontiers la dangerosité et le rôle des pesticides
dans la surmortalité des abeilles.
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